Les travaux de cette 19ème session de la CMF (l’instance qui assure la continuité politique de l’institution en veillant à l’exécution des décisions et à la préparation des sommets) ont réuni les ministres des 56 Etats et gouvernements de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) sous la présidence de M. Ghazi El Aridi, ministre de la culture du Liban qui a accueilli le IXe sommet en 2001.

La Délégation burkinabè conduite par le ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération régionale, comprenait le ministre Mahamoudou Ouédraogo,
vice-président du CNO, l’ambassadeur Filippe Savadogo,le Délégué général du Xe Sommet, M. Paul Ismaël Ouédraogo et des membres du CNOF.

Appelés à se pencher sur les dossiers politiques d’intérêt commun, les ministres ont adopté trois résolutions. Concernant la République centrafricaine, ils ont félicité M. Abdou Diouf, pour avoir notamment soutenu la préparation du processus électoral et accompagné le Dialogue national. Ils invitent le Secrétaire général à poursuivre toutes initiatives « visant à accompagner les Institutions de la transition jusqu’à leur terme, en vue des élections ».

Des forces onusiennes en Côte d’Ivoire

Dans une deuxième résolution sur la Côte d’Ivoire, les ministres qui se sont inquiétés de la situation de la presse et des médias, ont condamné, « avec la plus grande fermeté, les exactions de toute nature, le recours à la violence (…) ». Ils « demandent instamment aux ministres des Forces nouvelles de reprendre leur place à la table du gouvernement de réconciliation nationale » et invitent l’ensemble des Etats membres de la Francophonie à intervenir auprès du Conseil de Sécurité des Nations Unies et des Etats tiers pour « mandater une force internationale en vue d’appuyer la mise en œuvre intégrale de toutes les dispositions de l’Accord de Linas-Marcoussis, notamment le redéploiement de l’administration sur l’ensemble du territoire ivoirien et la mise en œuvre du Programme de désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR) ».

Troisième résolution, à propos de la situation aux Comores, la CMF « appelle les parties comoriennes à régler par le dialogue les conflits qui les divisent ».

Toujours dans le domaine politique, le Secrétaire général a présenté aux ministres les dispositions qu’il prendra pour la mise en œuvre, dès janvier 2004, du dispositif d’observation et d’évaluation permanentes des pratiques de la démocratie, des droits et des libertés dans l’espace francophone, en application des dispositions du chapitre V de la Déclaration de Bamako, adoptée en novembre 2000.

La CMF a également insisté pour continuer la mobilisation autour de l’adoption, à l’Unesco, d’un projet de convention internationale sur la Diversité culturelle. Et sur ce thème, les ministres ont adopté une résolution encourageant la Francophonie à s’investir davantage dans le développement de la capacité de production des contenus culturels et des expressions artistiques des pays en voie de développement.

A quelques mois du Xe Sommet de la Francophonie organisé à Ouagadougou (Burkina Faso) les 26 et 27 novembre 2004 sur le thème : « la Francophonie, espace solidaire pour un développement durable », les ministres ont été informés des préparatifs en cours.

Avant de prendre la présidence de la CMF, le ministre d’Etat Youssouf Ouédraogo a ainsi rappelé, au cours des travaux, que les préparatifs matériels ont commencé depuis plusieurs mois comme ont pu bien s’en rendre compte le Secrétaire général de l’OIF et l’administrateur général, M. Roger Dehaybe qui ont été reçus en visites officielles par le président du Faso au cours des derniers mois. D’ores et déjà, l’articulation des principales manifestations du Xe
sommet est connue.

Cap sur Ouagadougou 2004

Le ministre d’Etat Youssouf Ouédraogo a dit sa conviction qu’avec l’appui de tous, le Sommet de Ouagadougou sera une parfaite réussite. « Nous donnerons au monde, à cette occasion, un bel exemple de solidarité qui fera progresser concrètement les valeurs fondamentales que nous défendons »
dira-t-il.

Et quand le ministre libanais de la culture lui a transmis la présidence de la CMF, il n’ a pas manqué de souligner que : « Le Burkina Faso compte tout particulièrement sur l’appui de chacun de tous vos pays membres en vue de l’aider à réussir le Xe Sommet et à recevoir, le plus dignement possible et dans les plus pures traditions africaines, les illustres hôtes du Xe Sommet, un Sommet pleins de symboles parce que sommet anniversaire, survenant à une période charnière tout au début du millénaire de l’Afrique, premier sommet de l’ère du Président Abdou Diouf, premier Secrétaire Général de l’OIF issu de l’Afrique subsaharienne. ».

Première illustration de l’engagement du Burkina à réussir ce sommet, toutes les provinces du pays, a annoncé le président du CNO, seront associées avec enthousiasme à la célébration, le 20 mars prochain, de la journée innternationale de la Francophonie qui connaîtra un cachet particulier.

Autre illustration, la réception offerte dans l’après midi du 19 décembre à l’ambassade du Burkina et qui a drainé du beau monde. A cette cérémonie, le ministre d’Etat Youssouf
Ouédraogo a encore rappelé l’enthousiasme du Burkina, pays connu pour son hospitalité légendaire, à accueillir le prochain sommet et à le réussir. Car il est « une terre d’accueil où chacun se sent chez lui comme l’avait dit déjà en 1928, le grand journaliste français Albert Londres, lorsqu’il visita Ouagadougou ».

Le président Diouf qui a répondu présent à « ce moment de détente et d’amitié » a adressé ses vœux de succès au Burkina, en soulignant que les nouvelles responsabilités que le pays vient d’hériter concernent tous les pays membres. « Je sais que vous allez les assurer avec toute la rigueur, le professionnalisme et la générosité qui vous caractérisent, vous-mêmes, vos collaborateurs et tous vos compatriotes » dira-t-il à l’endroit du président du CNO, avant d’ajouter : « La qualité de l’engagement du Burkina dans la Francophonie est pour nous une garantie réconfortante. Vous savez les liens privilégiés qui m’unissent au Président Compaoré et à votre pays. Cet esprit d’amitié et de confiance qui cimentent notre action francophone va sous votre Présidence pouvoir se consolider dans la meilleure harmonie. »

Pour conclure, le Secrétaire général de l’OIF a déclaré qu’il ne mesurera pas ses efforts pour que « ce Sommet, en terre africaine, soit une totale réussite ». Tout en assurant le Burkina de sa disponibilité entière, il s’est engagé à suivre personnellement au jour le jour le travail de préparation, toutes les dispositions utiles étant déjà
prises pour que les équipes de l’OIF et celles des opérateurs puissent travailler avec les Burkinabè, la main dans la main, dans les meilleures conditions.

Cyriaque Paré

Le Xe sommet s’articulera autour des principaux événements suivants :

 Mardi 23 novembre 2004 : réunion du Conseil Permanent de la Francophonie (CPF). Présidé par le Secrétaire général, le CPF est composé des représentants personnels dûment accrédités par les chefs d’Etat ou de gouvernement et a notamment pour mission de veiller à l’exécution des décisions prises par la Conférence ministérielle ;

 Mercredi 24 novembre : 20è Conférence ministérielle ;

 Jeudi 25 novembre 2004 : accueil des chefs d’Etat, de gouvernement et de délégation ;

 Vendredi 26 et samedi 27 novembre 2004 : Sommet des Chefs d’Etat et de gouvernement.

Les dates des réunions qui se tiendront à la périphérie du Sommet font l’objet de larges concertations entre le CNOF et les différents opérateurs. Il s’agit notamment des réunions de l’AIMF, du Forum Francophone des Affaires, de l’Union de la Presse Francophone, du Forum de la Société Civile, du colloque de l’Agence Universitaire de la Francophonie, et des autres manifestations prévues tout au long de l’année 2004.

Le Logotype du Xe Sommet de la Francophonie qui a été dévoilé au cours des travaux de la 19è CMF, associe le cercle aux cinq couleurs, emblème de la Francophonie, à la statue de Bienvenue, symbolisant l’accueil et l’hospitalité burkinabé.

« La statue de Bienvenue », sur la place Naba-Koom, face à la gare ferroviaire de Ouagadougou, représente une femme majestueuse, haute de 7 mètres, qui offre dans une calebasse, l’eau de bienvenue ou « zoom-koom », aux étrangers venant visiter le Burkina Faso, le « pays des hommes intègres ». Parée du « luili pendé », le foulard des jours de fête à motifs d’oiseaux blancs sur fond rouge, elle arbore avec grâce ses bracelets et ses boucles d’oreilles.

La statue de Bienvenue a été réalisée en 1986 par le sculpteur burkinabé Guy Compaoré, selon une maquette de Boureima Diamitani, alors directeur du Patrimoine culturel.

Elle est un hommage rendu au Mogho Naba Koom, un des Empereurs mossis qui a joué un rôle important dans la reconstitution de la Haute Volta (actuel Burkina Faso) en 1947 et qui a aussi grandement contribué à l’arrivée du chemin de fer à Ouagadougou.