La cérémonie d’ouverture placée sous le haut patronage de son Excellence M. Youssouf Ouédraogo a été marquée par trois interventions dont celle de M. Ousmane Paye, conseiller du secrétaire général de l’OIF, M. Abdou Diouf.

C’est le président de la commission d’organisation du forum, son Excellence l’ambassadeur Jean-Baptiste Ilboudo qui a été le premier à prendre la parole. Tout en souhaitant la bienvenue à tous les participants (environ 300), il a situé l’objet de la présente rencontre. Une première dans les pratiques de la Francophonie, le forum de la société civile francophone se veut une aubaine pour cette dernière de marquer de son empreinte les grandes décisions à prendre à Ouagadougou lors du 10e Sommet notamment la Déclaration de Ouagadougou et le Cadre stratégique décennal. "Les conclusions attendues de cette rencontre pourraient-être versées à la haute considération des chefs d’Etat lors du 10e Sommet" a fait remarquer l’ambassadeur Ilboudo.

En décidant de s’attaquer au thème du développement durable, les acteurs de la société civile veulent se positionner en partenaires stratégiques pour inventer l’avenir à plus de cinq cent (500) millions de citoyens dans l’espace francophone.

Œuvrer en faveur d’une mondialisation mieux maîtrisée

Comme l’a noté le deuxième intervenant, M. Ousmane Paye, dès le 4e Sommet en 1991 à Chaillot la Francophonie avait tenu à inscrire dans un registre particulier les relations de ses instances avec les organisations non gouvernementales et la société civile. Pour ce faire, "il importe désormais d’actualiser cet engagement commun pour donner à la société civile la juste place qui lui revient dans le monde moderne, à l’appui des efforts de la Francophonie en faveur d’une mondialisation mieux maîtrisée et plus équitable". Cette mondialisation, le monde actuel en a besoin au regard du contexte sociopolitique et économique décrit par le ministre d’Etat, M. Youssouf Ouédraogo : pauvreté, illettrisme et analphabétisme, VIH/Sida, exclusion et marginalisation, instabilité et insécurité, terrorisme, et criminalité ; bref que de maux qui assaillent l’espace francophone et auxquels la communauté francophone se doit d’apporter des réponses adéquates.

La société civile, un acteur-clé du développement durable

Des réponses adéquates pour bâtir "un monde pluriel où les différences sont affirmées et organisées en un dialogue constructif et où toutes les compétences doivent pouvoir être mobilisées". Dans ce sens, parce que la société civile se positionne comme un pilier essentiel de la défense et de la promotion des droits de l’homme, elle est un acteur-clé du développement durable. La deuxième raison, avancera le ministre Youssouf Ouédraogo, est que l’ampleur de la thématique du développement durable et ses répercussions sur la société exige la nécessaire contribution de la société civile. Enfin, la société civile (ensemble d’organisations sociales autonomes des Etats et capables de créer un contre-pouvoir) est à même de jouer un rôle de plus en plus décisif dans la conduite des relations internationales au regard de ses interventions multiformes : droits de l’homme et bonne gouvernance ; les relations économiques et commerciales ; la mondialisation ; le financement du développement et l’assistance technique ; la protection de l’environnement, etc. Pour le ministre Youssouf Ouédraogo donc, les réflexions de la société civile autour de la thématique du développement durable doivent être comprises comme "l’interpellation citoyenne qui participe à la recherche de solutions aux problèmes de la société".

Pendant les trois jours de la rencontre, les participants vont recevoir des communications autour de quatre thèmes : la société civile dans l’espace francophone, la société civile et la lutte contre la pauvreté ; société civile : genre, droits de l’homme et démocratie ; enfin la bonne gouvernance, paix et sécurité. Ils auront à prendre part également à des travaux en atelier.

Ismaël BICABA (bicaba@yahoo.fr)
Sidwaya