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<I>Une lettre pour Laye</I> : Le riz qui saoule

Publié le vendredi 29 juillet 2005 à 09h23min

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Cher Wambi,

Et de huit ! Après Mathieu Naré, maire ODP/MT de l’arrondissement de Bogodogo, avec qui la "naréfication" s’est imposée dans le vocabulaire politique burkinabè, Yembila Christophe Kabré, lui aussi maire ODP/MT de Bogodogo, Sayouba Sawadogo, maire CDP de Kongoussi, Francis Bazié, maire PAREN de Réo, Issa Joseph Diallo, maire CDP de Ouahigouya, François Xavier Kaboré, maire CDP de Zorgho,

François Vokouma, maire CDP de Ziniaré, c’est aujourd’hui le tour de Marcellin Yaméogo, maire UNDD de Koudougou, chef-lieu de la province du Boulkiemdé et de la région du Centre-Ouest, d’être révoqué par le Conseil des ministres, réuni en séance ordinaire le mercredi 27 juillet 2005, pour fautes graves de gestion de l’espace municipal.

Et cette révocation n’est pas sans conséquences, puisque le Conseil a annoncé l’engagement de poursuites judiciaires à son encontre, ainsi qu’à celui des conseillers, trésoriers et présidents des commissions de lotissement des secteurs 2, 4 et 9 de Koudougou, et de la société "l’Œil du géomètre".

Et bien, si pour l’homme de la rue il n’y a rien d’anormal à révoquer un maire fautif, pour certains ce n’est ni plus ni moins qu’un règlement de comptes politiques, Marcelin Yaméogo n’étant autre que le porte-étendard de l’UNDD de Me Hermann Yaméogo, candidat à la présidentielle de 2005, loin d’être en odeur de sainteté aux yeux du régime de Blaise Compaoré.

A ce qu’on dit, dès l’annonce de sa révocation, Koudougou bruissait de la rumeur d’un soulèvement dans les rangs de l’UNDD. D’ailleurs, Marcelin Yaméogo n’en a-t-il pas donné les prémices lors de la conférence de presse qu’il a donnée hier jeudi dans la salle de conférences de l’Eau Vice à Ouagadougou ? Voilà donc qui va agrémenter cette période préélectorale, déjà tumultueuse, avec des démissions et des compromissions par-ci par-là.

Car il me revient encore qu’après la migration des conseillers municipaux CDP de Kombissiri vers l’ADF/RDA, ceux de l’UNDD de la même commune s’apprêtaient à leur emboîter le pas, si ce n’est déjà fait.

A telle enseigne que, tourmenté par ses multiples déconvenues et déboires politiques, Me Hermann Yaméogo y aurait dépêché dernièrement les députés Marlène Zébango et Salifou Ouédraogo à l’effet de sauver ce qui peut encore l’être avant le coup d’envoi officiel des hostilités.

Espérons seulement, cher cousin, qu’en cette circonstance historique du Burkina démocratique, chacun saura raison garder afin de préserver à jamais la paix sociale, qui nous est si chère.


Cela, cher Wambi, je le dis à haute et intelligible voix d’autant plus que dans les provinces, les populations, tout comme les hauts-commissaires, sont de nos jours déboussolées du fait de la valse des préfets intervenue la semaine dernière, qui ne repose sur aucune base objective. En tout cas, d’aucuns y voient un redéploiement stratégique dans la perspective des échéances électorales.

Dans les régions de l’Est et du Centre-Est pour ne citer que celles-là, la grogne est en train de monter dans les rangs. Le risque est grand que les nominations de complaisance sèment le doute dans l’esprit des leaders de l’opposition sur la transparence des prochaines consultations. Mais Moumouni Fabré, le gérant de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, se permettra-t-il de s’arrêter en si bon chemin pour son parti, le tout puissant Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) ?

C’est, entre autres, à cette question qu’il aura à répondre ce jour même au cours du point de presse que le gouvernement donne à partir de 11 h 00 au ministère des Infrastructures, des Transports et de l’Habitat.


Ça bouge depuis quelques mois à la Télévision nationale du Burkina (TNB), où chaque semaine apporte son lot de nouvelles émissions aussi intéressantes les unes que les autres. Certaines ont seulement besoin d’être recadrées (sur le plan de l’animation notamment), mais dans l’ensemble ça va.

J’ai ainsi suivi avec beaucoup d’intérêt, cher cousin, le 7e numéro de "Santé-Mag", consacré mardi dernier au cancer du sein et du col de l’utérus. Avec à la police des débats, une Maïmouna Dao qui prend visiblement du métier au fil des émissions, et comme invités les professeurs Robert Soudré et Bibiane Koné, deux sommités de la médecine burkinabè ,qui ont dominé leur sujet.

Savants (forcément) sans être pédants ni même hermétiques, pédagogues à l’occasion (ils sont aussi enseignants, ne l’oublions pas), ils ont achevé de me convaincre que dans ce domaine comme dans bien d’autres, nous avons des compétences même si elles ne peuvent pas toujours donner la pleine mesure de leur talent à cause des contraintes de tous ordres (financières, matérielles, technologiques, etc). Qu’est-ce que vous voulez ? Toute science, comme disait Gaston Bachelard, a l’âge de ses instruments de mesure.

Cher Wambi, l’intérêt du "Santé-Mag" de l’autre jour, c’est qu’il a aussi bousculé certaines idées reçues ou préjugés. Car, en entendant parler de cancer du sein, je pensais naturellement à ta tante Koudpoko, mais sais-tu que même toi tu n’es pas à l’abri d’une telle maladie ? Non, ne ris pas, je suis au sérieux. Oui, je sais que, joyeux luron comme tu es, quand on parle de seins, tu ne vois que les protubérances sur la poitrine des femmes, zone érogène par excellence, mais tu oublies que c’est avant tout un organe que la femme a en commun avec l’homme même si, chez ce dernier, il n’est pas développé.

Si donc le cancer du col de l’utérus est, par définition, utérin c’est-à-dire féminin et celui de la prostate forcément masculin, le cancer du sein est, si on ose dire, "bisexué". Soit dit en passant, je me suis posé la question de savoir ce qu’il en est des hermaphrodites. Peuvent-ils donc développer indifféremment les formes "féminines" et "masculines" de cancer ?

Quoi qu’il en soit, attention donc ! cher Wambi, et n’hésite pas, en cas d’eczéma suspect sur ton sein ou d’une boule anormale dans ta bouche, à consulter. Et parles-en autour de toi.


Maintenant, cher Wambi, avant de t’ouvrir le traditionnel carnet secret de Tipoko l’Intrigante, je t’informe que Son Altesse l’Aga Khan arrive ce vendredi 29 juillet 2005 dans notre pays. C’est à 14 h 30 mn que son avion atterrira à l’aéroport international de Ouagadougou. Au cours de son séjour, qui prendra fin demain samedi 30 juillet 2005, il sera reçu en audience par le président du Faso et le Premier ministre.

Il aura en outre des séances de travail avec plusieurs autorités burkinabè parmi lesquelles : le ministre d’Etat, ministre de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources halieutiques, le ministre des Infrastructures, des Transports et de l’Habitat, le ministre du Commerce et celui des Finances et du Budget.

Des visites sont aussi prévues à Bobo et à Banfora, notamment à la SN-SOSUCO. A l’occasion de son séjour, Son Altesse Aga Khan remettra au président du Faso un dossier de demande d’agrément de la Fondation "Première Agence de micro-finance". Si tu ne le sais pas, l’Aga Khan, c’est le grand patron des sociétés burkinabè Fasoplast, SN-SOSUCO et Air Burkina.

- Arrivé dans notre pays mercredi dernier, le Cheickh Hassane Cissé, imam de Kaolakbaye, sera ce vendredi à la grande prière de 13 h 00, et à celle du wazzifa à 16 h 00 à la grande mosquée de Ouagadougou. Il rendra ensuite visite aux fidèles de la Tidiania de Kaya et de Ouahigouya. Pour marquer la fin de son séjour, il donnera une conférence de presse ce dimanche à partir de 9 h 00 à la Maison du peuple à Ouagadougou, avant de présider la cérémonie de pose de la première pierre de la mosquée Ahloul Faïdat à la trame d’accueil de la ZACA.

- C’est ce samedi 30 juillet 2005 que s’ouvrira à Fada N’Gourma la troisième assemblée générale du Cadre de concertation pour le développement du Gulmu (CCG). Placée sous le parrainage de M. Moïse Lankoandé (ancien ministre de l’Education nationale) et sous la présidence effective du Premier ministre, Paramanga Ernest Yonli, elle sera l’occasion d’adopter le plan d’action 2005-2007, et de mener une réflexion sur "La problématique de la gestion durable des ressources naturelles : état des lieux et perspectives".

- Si depuis de nombreuses années les relations politico-diplomatiques entre le Burkina et la Côte d’Ivoire sont, on le sait, particulièrement exécrables, la coopération sportive, culturelle, religieuses, etc. poursuit par contre son petit bonhomme de chemin entre les deux rives de la Léraba.

Nous en voulons encore pour preuve l’invitation faite par le Chœur Notre-Dame du Mont Carmel de Bobo-Dioulasso à la chorale Saint- Luc des 220 logements d’Abidjan, auxquelles s’associera la chorale Chœur et Charité de l’église Saint-Vincent-de-Paul de Bobo-Dioulasso pour deux concerts prévus ce week-end. Le premier au théâtre de l’Amitié de Bobo ce vendredi 29 juillet à 20 heures, le second à la Maison du peuple de Ouaga le dimanche 21 juillet à 19 heures.

Par ces temps troubles, aucune initiative n’est évidement de trop pour prêcher la solidarité et la paix et l’un des idéaux des membres du Chœur Notre-Dame du Mont Carmel est justement de rapprocher les hommes par leurs voix.

- Les bruits de la ville, au sujet de la famine qui frappe nombre de Burkinabè, ont touché des âmes sensibles à la détresse humaine. C’est ainsi que l’Association S.O.S. Paspanga-France a apporté une contribution de mille sept cents (1 700) euros pour l’achat de vivres afin de venir en aide à des souffrants de la faim.

"C’est sauterelle après sauterelle que la gourde se remplit" , dit-on ici. Tout en adressant notre profonde gratitude à cette ONG française, nous exprimons tous nos encouragements à ceux qui font des efforts pour le mieux-être et la joie des humbles.

- Le "chitoumou" en fête ? Oui ! Et ça se verra du 12 au 14 août 2005 à Bobo-Dioulasso à l’initiative de l’Association pour l’épanouissement de la commune de Bobo (AECB). Et dès le 11 août, la salle de conférences de la Chambre de commerce de la ville de Sya abritera à partir de 9 h 00 une conférence sur les "Valeurs nutritionnelles et l’origine de l’engouement des Bobos envers le chitoumou", animée par le nutritionniste Léon Sanou. A partir de 16 h 00 le même jour, un marathon dénommé "Benkadi" à l’honneur du "chitoumou" regroupera tous les fins gourmets de Bobo et des villes environnantes.

- Maintenant, parlons sous le contrôle des Gourounsi de la Sissili, du Ziro, du Sanguié, du Nahouri et d’ailleurs qui ont des palais exercés. Depuis quelque temps, les disciples de Bacchus au "Pays des hommes intègres" auront remarqué que le goût de la bière a fondamentalement changé.

Que se passe-t-il messieurs de la Brakina ? Selon des sources proches de la zone industrielle de Kossodo, la crise alimentaire frapperait la nationale des "godets".

A défaut donc de maïs, qui se vend à prix d’or, sans oublier que les ventres creux du Sahel sont prioritaires, on nous servirait ces jours-ci de la bière de riz comme on en trouve au Japon. Seulement, pour que ça tourne la tête, il vous faut ingurgiter 4 à 5 pilules. Vrai ou faux ? Godeurs du Faso, répondez !

Tipoko l’Intrigante n’apprend rien d’elle-même, elle n’invente jamais rien. Tipoko l’Intrigante est un non-être. Elle n’est ni bonne en elle-même, ni mauvaise en elle-même. Elle fonctionne par intuition, car "l’intuition c’est la faculté qu’a une femme d’être sûre d’une chose sans en avoir la certitude..."

Ainsi va la vie.

Au revoir.

Ton cousin

Passek Taalé.

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