Lutte contre l’incivisme et la corruption : Norbert Zongo, un exemple de combat
LEFASO.NET | Edouard K. Samboé
A l’occasion du 20e anniversaire de l’assassinat du journaliste Norbert Zongo, le Balai citoyen a organisé un panel-débat à Ouagadougou pour lui rendre hommage. Le thème retenu était « « Lutte contre l’incivisme au sommet de l’Etat : Norbert Zongo, un exemple de combat d’hier à aujourd’hui ». Les professeurs Mahamadé Sawadogo et Etienne Traoré et le journaliste Ladji Bama ont assuré les communications, en présence de journalistes, de défenseurs des droits humains et de plusieurs activistes.
Le 13 décembre 1998, le journaliste d’investigation Norbert Zongo et trois de ses compagnons étaient assassinés. Vingt ans plus tard, l’opinion demande toujours justice. Connu pour son intégrité, Nobert Zongo était celui-là même qui incarnait la lutte contre la corruption sous toutes ses formes. Et c’est cette valeur qui lui vaut aujourd’hui un hommage.
Pour planter le décor, le Balai citoyen a noté qu’après l’insurrection populaire de 2014 et de la résistance au putsch de septembre 2015, il fallait « contribuer sainement à l’animation de la vie publique par une veille citoyenne proactive en vue de maintenir l’élan démocratique suscité par le combat de Norbert Zongo ».
Toutefois, reconnaît le Balai citoyen, aujourd’hui, les observateurs avertis de la scène politique s’accordent à reconnaître qu’il y a des actes et attitudes qui remettent en cause les acquis de l’insurrection populaire, de la Transition et de la résistance au putsch.
Les organisateurs du panel observent l’absence d’exemplarité au sommet de l’Etat, en ce qui concerne la gestion des biens publics. Ils laissent entendre qu’il « ne se passe pratiquement pas un seul mois sans qu’un acte d’incivisme n’ait été signalé au sommet de l’Etat ».
Pour eux, la gouvernance du pays est de plus en plus décriée, alors que les Burkinabè espéraient qu’à la faveur du nouveau contexte politique, le respect du bien public allait être le credo des dirigeants actuels.
Norbert Zongo, comme Thomas Sankara…
Pour le panéliste Pr Mahamadé Sawadogo, qui donné une communication sur « L’incivisme au Burkina Faso : manifestations et impact sur la construction du progrès social et économique du pays », l’incivisme se manifeste à tous les échelons de la société burkinabè. Toutefois, il regrette que le sommet de l’Etat ne soit pas épargné, alors que c’est le lieu devant donner le premier exemple.
Pour le Pr Etienne Traoré, enseignant de philosophie, Norbert Zongo est l’illustre exemple national en matière de combat contre l’incivisme et la corruption, après Thomas Sankara. Pour lui, les messages de Nobert Zongo doivent servir d’exemples pour faire du Burkina Faso un pays « sans corruption ».
Quant au journaliste Ladji Bama, il a montré les failles du régime en place à faire opposition à la corruption. Dans son analyse, il a montré que les faits de corruption sont légion depuis l’avènement du gouvernement MPP.
Des propositions pour lutter contre le phénomène ont été énumérées. On retiendra le renforcement des institutions, l’adoption de textes énergiques, l’indépendance de la justice, la formation de la jeunesse, l’éducation, les actions citoyennes.
Les participants ont beaucoup apprécié le contenu de ce panel. Pour Karim Bidiga, ancien membre des Comités de défense de la révolution (CDR), les jeunes des provinces devraient également bénéficier de ces conférences.
Edouard K. Samboe
samboeedouard@gmail.com
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