22e anniversaire de l’assassinat de Norbert Zongo : L’extradition de François Compaoré exigée
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Le Collectif des organisations démocratiques de masse et de partis politiques (CODMPP) et la Coalition nationale de lutte contre la vie chère, la corruption, la fraude, l’impunité et pour les libertés (CCVC) ont tenu un meeting d’hommage pour le 22e anniversaire des assassinats de Norbert Zongo et ses trois compagnons d’infortune, ce dimanche 13 décembre 2020.
13 décembre 1998 - 13 décembre 2020. Cela fait 22 ans que le journaliste d’investigation Norbert Zongo et trois de ses compagnons ont été assassinés. C’est la Place de la nation, symbole de la lutte, qui a accueilli l’événement du jour. Après avoir déposés des gerbes de fleurs et s’être recueillis sur les tombes des disparus au cimetière municipal de Goughin, le message de l’anniversaire a été livré aux « camarades » venus pour la cause.
Le thème retenu pour cette année est : « Face aux tergiversations et obstacles dressés par les régimes successifs sur les dossiers pendants, poursuivons avec détermination, la lutte pour la vérité et la justice pour Norbert Zongo et ses compagnons et pour toutes victimes de crimes de sang ».
Ce thème, à en croire le président du Collectif des organisations démocratiques de masse et de partis politiques (CODMPP), Chrysogone Zougmoré, appelle à la poursuite de la lutte pour la vérité et la justice pour toutes les victimes de sang. « Notre peuple exige et attend l’extradition de François Compaoré et le jugement de ces crimes lâches et odieux », a-t-il déclaré.
Les années passent mais la « conviction quant à la victoire du peuple sur les commanditaires et exécutants de l’assassinat de Norbert Zongo et ses compagnons d’infortune ne fait que se conforter », ont affirmé les organisateurs du meeting.
« Un retour insidieux des vieux démons »
Au cours de ce meeting, certains traditionnels slogans sont revenus : « vérité et justice » ; « non, non et non » ; « mobilisation et lutte » et « trop c’est trop ». L’occasion a été bien choisie pour dresser une liste « des maux qui gangrènent » actuellement le Burkina Faso. La corruption, les détournements et la gestion opaque de deniers publics, ont été pointés du doigt. Les intimidations et tentatives d’agression des responsables syndicaux et hommes de médias rappellent les douloureux souvenirs du 13 décembre 1998. « Des actes et agissements qui sonnent comme un retour insidieux des vieux démons, tueurs sans visages toujours tapis dans l’ombre », a vociféré Chrysogone Zougmoré.
Selon le président du CODMPP, ce triste anniversaire intervient dans un contexte d’aggravation de la crise multidimensionnelle (économique, sociale, morale, sanitaire et sécuritaire) que traverse le Burkina Faso. Ainsi, il a appelé les défenseurs des droits humains à rester mobilisés et vigilants dans la lutte.
La question de la réconciliation nationale et la paix sociale reviennent sur plusieurs lèvres. Le CODMPP et la CCVC donnent leur lecture de la situation. « Personne n’est contre la réconciliation nationale et la paix sociale. Mais il est inadmissible pour nous que l’on construise la réconciliation sur un champ d’impunité », a affirmé M. Zougmoré, qui exige qu’on fasse d’abord la lumière sur les crimes de sang impunis au Burkina Faso.
Cryspin Masneang Laoundiki
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