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Bobo : De l’angoisseciline sirop, tu connais ?

Publié le jeudi 7 juillet 2005 à 07h24min

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Cher Sogossira,

De l’angoisseciline sirop, tu connais ?

• Ils sont de plus en plus nombreux à s’adonner à l’alcool et avec un énorme plaisir, comme si c’était pour eux le seul moyen de détourner leur conscience des dures réalités quotidiennes qu’ils vivent.

Eux, ce sont ces jeunes désœuvrés et ces diplômés sans emplois qui donnent l’impression d’avoir perdu tout espoir d’entrer un jour dans la vie active et de voir leur rêve se réaliser...

...Et ils sont très nombreux, cette frange de la population, à passer des journées entières dans des coins lugubres de la ville de Sya rien qu’à siroter du dolo ou du bandji au « kotukoun ».

Mais savent-ils qu’ils sont en train d’amenuiser leur chance de réussite en s’enivrant chaque jour de ces boissons frelatées qui ne cessent de les altérer physiquement ? Bref, la situation de ces jeunes reste des plus critiques et paradoxalement, certains d’entre eux semblent se complaire dans cette vie de débauche.

Et pour se donner bonne conscience, ils ont choisi d’appeler affectueusement ces liqueurs frelatés « Angoisseciline sirop », c’est à dire un antibiotique contre les angoisses.

• Les candidats aux différents concours de la fonction publique à Bobo-Dioulasso ont été désagréablement surpris de constater une pénurie de timbres fiscaux dans les guichets du Trésor. Chose curieuse tout de même pour un pays dont le budget dépend en partie de ce genre de recettes. Certains agents du Trésor se seraient livrés, dit-on, à la spéculation, car, pour s’approvisionner, les candidats devraient obligatoirement se tourner vers de petits commerçants installés devant les édifices publics comme le Trésor, la mairie ou encore les commissariats, qui en disposaient d’importants stocks ; des revendeurs qui avaient majoré les prix de 50 F voire 75F par timbre vendu. Ainsi va la vie au Pays des hommes intègres.

• "Nous souhaitons l’organisation d’une "excision" (Sic) à chaque fin d’année au centre...". Ainsi s’exprimait la représentante des lauréats de la 22e promotion du Centre de formation de la CNSS de Bobo au cours de la cérémonie de remise de prix et d’attestations.

En fait d’excision, il s’agissait plutôt d’excursion, que la jeune fille n’a pas su prononcer durant son discours. Cela avait d’ailleurs laissé perplexe l’auditoire, dont le haut-commissaire de la province du Houet, monsieur Jean Baptiste Zongo, qui ne s’est d’ailleurs pas embarrassé de donner gratuitement des cours de diction à la représentante des lauréats juste après son speech.

• Avec l’avènement de la démocratie, on croyait révolus à jamais les comportements scandaleux de certains corps habillés qui avaient la fâcheuse habitude de transformer les lieux publics en territoire conquis.

Mais c’était sans compter avec ce policier municipal qui, pour une banale histoire avec le gérant du parking du bar Entente à Bobo, s’est permis de dégainer son arme et de tirer un coup en l’air devant une foule médusée ; la scène, qui s’est déroulée lundi aux environ de 22 heures, a provoqué la colère de certains témoins qui se demandent si ce flic a agi sous I’effet de l’alcool ou si tout simplement il a voulu jouer au zorro. N’est ce pas là un excès de zèle ?

• Les résultats du BEPC ont été décevants dans la plupart des établissements scolaires, où les taux de succès sont nettement en dessous de la moyenne. Si dans certains centres urbains les chiffres sont plus ou moins catastrophiques, dans d’autres localités du pays, les épreuves du BEPC étaient la mer à boire.

C’est le cas du CEG de Morlaba dans le Kénédougou où sur 35 candidats, seuls trois ont pu décrocher leur diplôme. Et pour justifier cette série de contre performances, le directeur du CEG évoquait l’année dernière la présence au centre d’examen des forces de l’ordre.

Ce qui, à ses dires, aurait intimidé les candidats qui ne sont pas habitués à voir les hommes de tenue. En est-il de même cette année ou veut-il tout simplement interdire la présence des services de sécurité à Morlaba durant les examens scolaires ?

En tout cas, les raisons évoquées ne tiennent pas debout, et l’administration du CEG de Morlaba gagnerait à déterminer les causes réelles de ses échecs afin d’ y remédier.

• Il y a juste une semaine, le corps d’un enfant âgé d’à peine deux ans a été retrouvé dans une zone marécageuse à Orodara. On ignore encore les circonstances de la mort de ce nourrisson dont la garde était assurée par une fillette de neuf ans en l’absence de ses parents partis pour Ies travaux champêtres.

Mais ce qui semble intriguer davantage la population est que le corps de l’enfant s’est retrouvé à environ un kilomètre du domicile et dans une zone presqu’inaccessible. La police d’Orodara, qui a été saisie, a ouvert une enquête.

Observateur Paalga

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