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Emigration : Le département de Dolo pourvoyeur de main-d’œuvre à la Côte d’Ivoire

Publié le jeudi 23 juin 2005 à 07h15min

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Le département de Dolo dans la province de la Bougouriba est depuis l’année 2000, pourvoyeur de main d’œuvre au profit des plantations de canne à sucre dans le Nord de la Côte d’Ivoire.

Ce projet qui n’est pas sans conséquences, inquiète les autorités de la localité et plus particulièrement, le préfet de Dolo, Valentin Ouédraogo.

Signalons que c’est le 9 mars 2004 ( 7 mois après sa prise de fonction) que le délégué administratif de Dolo et le chef coutumier du village ont informé le préfet de la présence dans le village d’un ressortissant ivoirien en quête de jeunes gens devant servir de main-d’œuvre dans les plantations de canne à sucre à Ferké II en Côte d’Ivoire.

Selon le « recruteur », M. Sidiki Ouattara (d’ethnie-anido), un sous groupe des Baoulé originaire du Centre-Nord de la Côte d’Ivoire, la société SOPRETAIC pour laquelle il travaille serait une petite et moyenne entreprise créée suite à la privatisation de la société « Sucre-Afrique Côte d’Ivoire » (SUCAS CI), rappelle-t-on, s’est spécialisée dans la coupe de la canne à sucre.

L’opération de recrutement de jeunes à Dolo pour la cause était à la 3e année et les sociétés intéressées sont « SOPRETAIC « et « SIVOPRES » ; toutes deux des petites et moyennes entreprises.

Le recrutement à Dolo et alentours se fait avec la complicité de Burkinabè ayant déjà travaillé pour le compte de ces sociétés. En son temps, le préfet de Dolo avait jugé nécessaire de saisir la brigade territoriale de gendarmerie de Diébougou à cause de la crise ivoirienne qui battait son plein. A cet effet, le sieur Ouattara, ses acolytes et les 25 jeunes recrutés avaient été interpellés.

En début de septembre 2004, un autre Ivoirien du nom de Amara Sidibé ( directeur général de la Société ivoirienne de prestation de services « SIVOPRES » était de passage à Dolo. Cette entreprise qui recrute régulièrement depuis plusieurs années des jeunes pour servir dans les plantations de canne à sucre a réussi son coup de filet avec un départ massif de 150 jeunes courant octobre 2004.

Suivant de près ces recrutements qui semblent avoir la caution des populations, le préfet de Dolo a saisi ses supérieurs hiérarchiques et est revenu sur la question à plusieurs sessions du Cadre de concertation technique provincial (CCTP).

Une réglementation de ces départs massifs vers l’extérieur avec des garanties sûres serait souhaitable pour éviter des conséquences désastreuses à ces jeunes victimes.

En attendant, le préfet de Dolo préconise la concertation entre l’administration, ses démembrements et la population dans les plus brefs délais. Il lance aussi un appel aux ONG pour la création de projets pour les jeunes.

Goular Valentin SOME
(AIB/Diébougou)

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