LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Avec de la persévérance et de l’endurance, nous pouvons obtenir tout ce que nous voulons.” Mike Tyson

Inondation dans le Sahel : Un mort, un véhicule emporté par les flots

Publié le lundi 6 juin 2005 à 07h57min

PARTAGER :                          

Une pluie a inondé le Sahel, samedi 4 juin 2005. Bilan : un mort, un véhicule emporté par les flots. Selon la gendarmerie, les voies d’accès à Gorom-Gorom coupées, les rues de Dori impraticables.

71, 5 mm d’eau au " compteur " du pluviomètre selon le chef de la station météorologique de Dori, Emile Tougma en ce samedi 4 juin 2005. Un mort (Alpha Hama, orpailleur) et un véhicule emporté par les flots au dernier cassis dos d’âne avant Gorom-Gorom ( environ 15 km de cette ville), a confié l’adjudant Mahamady Kargougou de la gendarmerie de Dori. En cette matinée, la ville de Dori ressemblait à une ville morte, toutes les rues étant inondées. Autorités communales et populations reconnaissent qu’il faut des caniveaux pour évacuer les eaux pluviales.

Des magasins remplis d’eau, une gare impraticable, les cours communes se confondent à une piscine, un marché boueux, tel est le décor qui se présentait en cette matinée. Tasséré Tiendrébéogo vit à Dori depuis 25 ans. Il explique que lorsqu’il pleut, Dori devient invivable. " Mes magasins sont remplis d’eau, toutes les maisons de mes femmes sont occupées par l’eau, il faut des caniveaux à Dori ", clame-t-il. Pour lui, les autorités communales sont conscients du problème mais ils ne font rien pour le résoudre. Même son de cloche de la part de Moussa Tahita, président des commerçants de Dori.

Mieux, " quand il pleut, on ne peut plus entrer dans le marché à cause de l’eau qui arrive jusqu’au tibia " affirme l’homme en montrant sa jambe. Face au mutisme des autorités communales, les commerçants disent s’organiser chaque année, pour faire des quêtes afin de creuser des canaux d’évacuation. Selon M. Tahita, l’année dernière, deux opérations ont été menées dans ce sens. La première leur a permis de récolter 3 500 F et la seconde, 6000 francs FCA. En outre, les jeunes et les commerçants se sont mobilisés pour évacuer les eaux du marché. Moussa Tahita a approché les autorités communales : " Je suis allé voir le maire depuis 2004 mais jusqu’à présent, pas de réponse ", affirme l’homme. De côté du maire de Dori, Tiaho Hama Boubacar Diallo, le problème est réel : " Il y a un manque terrible de caniveaux pour l’évacuation des eaux pluviales ".

Du manque de financement

Cependant, le maire a affirmé que son conseil municipal a élaboré un shéma directeur d’aménagement de la ville de Dori. Ainsi, la ville d’Annicy le Vieux (France), jumelée à Dori est en train de se pencher actuellement sur l’assainissement de la ville, à savoir le ramassage des sachets plastiques, l’évacuation des ordures ménagères et la résolution du problème des eaux usées, selon le maire.

A cet effet et selon M. Dicko, un service technique d’assainissement a été mis en place au niveau de la mairie. Mais, le problème crucial reste le financement pour la réalisation des travaux. Déjà, M. Dicko avoue qu’un shéma d’aménagement de la ville a été adopté sur financement de la Banque africaine de développement (BAD) dans le cadre du soutien aux 15 communes les plus pauvres du Burkina.
SOS

En cette saison hivernale qui s’installe, la situation risque d’aller de mal en pis si rien n’est fait. Occasion pour le maire de lancer un appel aux bonnes volontés afin de " sauver Dori des eaux pluviales et de l’assainir pour le bien-être des populations ". Le 06 juin, une rencontre d’information sur la gestion des déchets plastiques et l’assainissement de la ville de Dori aura lieu, a laissé entendre M. Dicko.

Toute chose qui montre selon lui, la volonté manifeste du conseil municipal de résoudre le problème. En attendant, quand il pleut au Sahel, c’est la croix et la bannière pour les populations de cette zone pour rejoindre les grandes villes. L’urgence s’impose dans la réhabilitation des infrastructures routières afin d’éviter que les populations de cette zone soient continuellement coupée du reste du Burkina en saison hivernale.

Daouda Emile OUEDRAOGO (ouedro1@yahoo.fr)
Sidwaya

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Route Didyr-Toma : 12 mois de retard, 7 km de bitume sur 43 km