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Des "potiers" d’un genre nouveau

Publié le vendredi 3 juin 2005 à 07h38min

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Dans les secteurs périphériques de Bobo-Dioulasso, la gestion de l’eau potable n’est pas une sinécure. Faute de réseau d’alimentation en eau, les populations ont recours aux fontaines publiques pour leur approvisionnement.

Là, se pose la question de la bonne conservation qui n’est pas toujours évidente d’où le recours aux récipients en béton, une technique originale qui fait tâche d’huile dans les secteurs excentrés de la ville.

Contrairement à certaines villes du Burkina, Bobo-Dioulasso est à l’abri des coupures d’eau intempestives et de longues durées. Cela, depuis la mise en œuvre d’un vaste programme d’alimentation en eau potable (AEP) en 1999. Aussi, les habitants de Sya peuvent bénir Dieu d’ avoir, à partir de la Guinguette, des sources d’eau de bonne qualité pour approvisionner la ville. Mais l’équation qui reste posée est celle de l’approvisionnement des secteurs périphériques nouvellement lotis.

Les fontaines publiques étant souvent très éloignées de certaines concessions, on assiste à une flambée du prix de la barrique d’eau. Ce prix atteint 600F pendant les moments de coupures d’eau. Alors que la même quantité est vendue à 60 F CFA à la fontaine. Quand on le peut, on préfère s’approvisionner en grande quantité afin d’être à l’abri du besoin pour un bout de temps.

A "Belle ville", un des tout nouveaux secteurs de la ville, les récipients en béton (sortes de marmites géantes) sont par excellence des moyens de conservation d’eau potable. De capacités variant de 600 à 200 litres, leurs prix se situent entre 22 500 F CFA pour les 600 litres, 15 000 F CFA pour les 400 litres et 7500 F CFA pour les 200 litres. Ces récipients ont l’avantage d’être très volumineux et pesants, donc à l’abri des vols. Ce qui est une autre raison qui explique qu’ils soient préférés aux fûts ordinaires.

Des artisans se sont lancés dans la fabrication des marmites en ciment et en ont fait un véritable business. Le travail rapporte, même si la demande n’est pas encore si élevée. De plus en plus de "potiers" se rencontrent à Bobo-Dioulasso. Mais n’importe qui ne peut pas se permettre de fabriquer ces genres de récipients. "La confection d’une marmite en ciment requiert une formation type" confie Vaino Kindo briquetier à "Belle ville".

Il l’a appris sur le tas d’abord à Bobo-Dioulasso avant d’aller parfaire sa formation pendant deux ans à Ouagadougou auprès de son frère aîné. La fabrication d’un fût en béton nécessite du ciment, du gravier, de l’eau et du sable. Aucune charpente métallique, tout est essentiellement en béton. "Même ainsi la marmite résiste bien à la chaleur et aux intempéries de toutes sortes", rapporte M.Kindo.

Information confirmée par des clients plus tard. Le problème majeur dans la confection de la citerne reste le coût élevé du ciment (4 200 F CFA en temps ordinaire). A part cela, le reste des matériaux est disponible et à moindre coût. Cependant, malgré tous les avantages qu’offrent les marmites en béton, les clients ne se bousculent pas tellement pour leur acquisition.

Les coûts restent généralement inaccessibles pour la bourse du Burkinabé moyen. Peut-être qu’un jour, et pourquoi pas, l’ONEA pourrait dans le cadre de l’amélioration de l’assainissement dans les ménages, intervenir de sorte à mettre les prix des récipients en ciment à la portée de tous.

Frédéric OUEDRAOGO
Sidwaya

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