LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Avec de la persévérance et de l’endurance, nous pouvons obtenir tout ce que nous voulons.” Mike Tyson

Koudougou : Les rappatriés de Côte d’Ivoire en colère

Publié le jeudi 2 juin 2005 à 07h08min

PARTAGER :                          

Le 29 mai dernier, l’association des rapatriés du Boulkiemdé (ARB) a tenu une conférence de presse à la mairie de Koudougou. Les rapatriés estiment avoir été oubliés par les autorités nationales.

La conférence a débuté par une minute de silence oà la mémoire des Burkinabè qui ont été tués pendant la guerre en Côte d’Ivoire et de feu Sangoulé Lamizana. Ensuite, ce fut Daouda Nana, l’animateur principal de cette conférence, qui a exposé le problème des rapatriés du Boulkiemdé. Ces derniers "ont été oubliés, dit-il par le président Blaise Compaoré." Aucune aide ne leur a été envoyée à Koudougou. Alors que, leurs camarades de Bobo et Gaoua "reçoivent régulièrement de l’aide des autorités nationales."

Et M. Nana de s’interroger sur les raisons de cette "discrimination". Il affirme que si le président Blaise Compaoré envoie de l’aide à Koudougou et que celle-ci ne leur parvient pas, il faut qu’ils le sachent afin de la réclamer auprès de qui de droit.

Les conférenciers disent avoir beaucoup souffert en Côte d’Ivoire pour mériter ce sort. Ils rappellent qu’après la déclaration du président Blaise Compaoré peu avant son départ pour Marcoussis, les "choses" s’étaient aggravées en Côte d’Ivoire et ils ont subi trop de sévices. Des rapatriés présents dans la salle ont fait des témoignages sur ce qu’ils ont vécu en Côte d’Ivoire. La plupart de ceux qui ont intervenu étaient de la zone de Daloa, Giglo, Brolekin et Vavoua.

Ils ont dit avoir été attaqués dans leur campement. Ils ont été pourchassés par les militaires loyalistes. Ils ont perdu des parents, ont été maltraités et dépouillés. Leurs biens y sont restés.

Yabré Bounkoungou, responsable des ressortissants de la communauté burkinabè à Brolekin affirme qu’il a laissé plus de dix parcelles mises en valeur dans cette ville. Un autre, Regma Kaboré, a laissé des plantations, perdu plus de trois millions de francs et abandonné des tonnes de produits agricoles. Une rapatriée, Catherine Nana, dit avoir été fouillée par les loyalistes à la recherche d’argent. Elle y a perdu son mari et ses deux enfants.
Tous ceux-ci disent avoir fui la Côte d’Ivoire pour venir au Burkina pour avoir la vie sauve.

Mais ils disent n’avoir pas été bien reçus au pays. Ils sont là, démunis, n’ayant pas à manger, sans logement et dans la souffrance. Leurs enfants ont des problèmes de scolarisation. Des démarches menées auprès de l’Action sociale pour de l’aide sont restées sans résultats.

Ils disent que parfois on leur demande de donner la preuve qu’ils sont des rapatriés. Comme ils semblent ne pas être écoutés par les autorités, ils ont créé l’association des rapatriés du Boulkiemdé (ARB) pour défendre leurs intérêts. Elle existe depuis six mois mais n’a pas de récépissé de reconnaissance.
Tout ce qu’ils demandent actuellement, c’est que le président Blaise Compaoré entende leur cri du coeur et soit à leur écoute.

Par Noraggo Paul HIRY
Le Pays

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Route Didyr-Toma : 12 mois de retard, 7 km de bitume sur 43 km