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Réconciliation nationale : Le Haut conseil veut panser des plaies des victimes du coup d’Etat

Publié le mercredi 25 janvier 2017 à 00h13min

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Réconciliation nationale : Le Haut conseil veut panser des plaies des victimes du coup d’Etat

Le Haut conseil pour la réconciliation et l’unité nationale (HCRUN) continue ses concertations avec différents acteurs, dans le but de panser les plaies causées par la politique de 1960 à 2015. Ce 24 janvier 2017, ce sont les victimes et ayant droit du coup d’Etat de septembre 2015 qui ont été reçus. Les conseillers, réunis autour du président du conseil ont écouté les interlocuteurs afin de trouver les solutions appropriées pour gérer les traumatismes subis.

Parmi les 5 065 dossiers déjà enregistrés et en cours d’enregistrement par le Haut conseil pour la réconciliation et l’unité nationale (HCRUN), figurent ceux des victimes et ayant droit du coup d’Etat du 16 septembre 2015.

Le conseiller Jérôme Compaoré, porte-parole du jour du HCRUN a rappelé avant le début des travaux que l’institution doit rechercher et situer les responsabilités à l’occasion du traitement de chacun des dossiers qui lui sont confiés. « La vérité et la justice qui ne seront pas contournées permettront d’aller avec sérénité à la réconciliation. C’est pourquoi, ce processus nécessite une participation active et inclusive de tous, y compris les victimes et les présumés coupables », a-t-il dit.

Il a ajouté par ailleurs que c’est en puisant dans l’ensemble des mécanismes de règlement des discordes, y compris dans nos coutumes et dans la sagesse des traditions que des solutions les plus appropriées pour gérer les traumatismes subis par les victimes ou ayant droit, seront trouvées.

Selon le président Benoit Kambou, les interlocuteurs du jour ont fait cas des actions du gouvernement en leur faveur. « C’est vrai que le gouvernement a déjà assuré la mise en œuvre des décrets pris sous la transition, notamment pour les logements, des sommes remises, des accompagnements scolaires, mais ça ne suffit pas. L’attente, c’est la grande question de la justice », a indiqué le secrétaire général de l’association des victimes du putsch, Patrice Bazié neveu de Adama Bazié, tué par balle. On ne peut parler de pardon et de réconciliation si « les gens qui ont commis ces actes malheureux ne sont pas jugés », a poursuivi le secrétaire général.

« Ils ont rappelé quand même comme contenu dans leur mémorandum, les questions de décorations, de prise en charge en matière de santé et de justice. S’agissant de la santé, ils ont estimé qu’il y en a qui devraient être évacués mais qui ne le sont pas, et souhaiteraient que le HCRUN intercède pour que tous ces points soient réglés de même que la justice", a précisé le président du HCRUN.

Safiatou Ouédraogo est de ceux qui se plaignent toujours des séquelles des violences subies. En rappel c’est cette dame, enceinte à l’époque, qui avait reçu une balle dans le ventre précipitant la naissance de son enfant. Même si aujourd’hui, sa fille Boinzemwendé Mamounata Ouangrawa , semble se porter bien, ce n’est pas le cas chez elle. « La plaie est guérie. Mais quand je transporte quelque chose de lourd, je sens des douleurs. Je suis coiffeuse, quand je m’assois pendant longtemps, j’ai très mal », témoigne-t-elle.

La démarche du HCRUN consistant à entendre toutes les victimes s’inscrit donc dans le cadre de la recherche de solution pour l’apaisement des cœurs meurtris. « C’est parce que nous acceptons de nous parler , que nous avons plus de chance de nous comprendre, plus de chance de créer les conditions de non répétition de ce que nous déplorons ainsi que celle de la paix, de la sécurité et du développement que chacun souhaite pour le Burkina Faso », a dit le porte-parole du jour Jérôme Compaoré.

Pour les victimes et ayant droit, en se faisant écouter, c’est déjà une charge de moins à porter. « Les gens ont perdu leurs frères, maris, femmes, enfants, ça ne va pas dans les familles », a clamé Patrice Bazié, le secrétaire général.

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Tiga Cheick Sawadogo
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 25 janvier 2017 à 09:56, par panzers En réponse à : Réconciliation nationale : Le Haut conseil veut panser des plaies des victimes du coup d’Etat

    L’érection du HCRUN par le Président du Faso est une œuvre très salutaire pour la réconciliation visée. Aussi le HCRUN gagnerait en notoriété à communiquer beaucoup sur les actions menées et les couches sociaux reçues en rapport avec chaque événement à travers des canaux populaires atteignant la majorité des burkinabè. Cela à mon avis contribuera beaucoup à rendre populaires l’attachement du gouvernement à la paix, la réconciliation et la prospérité du peuple. Merci

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