LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Avec de la persévérance et de l’endurance, nous pouvons obtenir tout ce que nous voulons.” Mike Tyson

Bobo Dioulasso : Des GSP révoltés contre le maire Koussoubé

Publié le mardi 24 mai 2005 à 07h00min

PARTAGER :                          

Des gardes de la sécurité pénitentiaire (GSP) de Bobo Dioulasso ne sont pas contents du traitement qu’aurait fait subir le maire Célestin Koussoubé à un des leurs. C’est ce qu’ils font savoir par le biais de cette déclaration du Syndicat national des agents de la justice (SYNAJ).

La bonne gouvernance est un fait capital dans le processus démocratique en cours dans notre pays. Son renforcement requiert des personnes chargées de sa mise en oeuvre une hauteur de vue. Le SYNAJ à travers cette déclaration est amené à porter à la connaissance des populations de Bobo et d’ailleurs son constat que les règles élémentaires de la gestion de la cité sont bafouées avec bonheur dans la cité de Bobo Dioulasso.

En effet, le Syndicat national des agents de la justice prend l’opinion nationale à témoin et tient à affirmer ici, toute son indignation et sa désapprobation quand aux comportements peu orthodoxes et peu recommandables de M. Célestin Koussoubé, maire de Bobo Dioulasso et de sa police municipale à l’égard de notre camarade Kome Assane, agent de la garde de Sécurité Pénitentiaire en service à la Maison d’arrêt et de correction de Bobo Dioulasso. Nous choisissons volontairement de taire tous les propos indécents tenus à l’encontre des autorités judiciaires. Que s’est-il passé ?

Le 27 avril 2005, notre camarade désigné pour une corvée bois, accompagnait cinq détenus à cet effet. La corvée bois, ici consiste à aller chercher du bois de chauffe pour les besoins de la cuisine des populations carcérales ; et cela ne se passe guère à l’ insu des techniciens des Eaux et Forêts. Tout cela se passait dans le quartier Koko de ladite ville où il y avait trois troncs d’arbres morts.

Pendant que les détenus s’affairaient à fendre ces bois , à côté, se trouvait un manguier sur lequel étaient assis des gens. Ceux-ci ont approché l’agent qui accompagnait les détenus pour lui demander s’ils pouvaient débarrasser le manguier de ses branches mortes qui souvent, leur tombent sur la tête. Etant à la recherche du bois, notre camarade n’a trouvé, légitimement aucun inconvénient à cela.

Réplique à la hauteur de la provocation

Au moment donc où les détenus débarrassaient l’arbre de ses branches inutiles, coïncidait avec le passage de monsieur le maire qui s’arrêta et interpella Kome Assane, notre camarade. Celui-ci connaissant la qualité de celui qui l’interpellait, déféra à son appel ; en bon militaire il se présenta et lui expliqua l’objet de sa mission.

Pour toute réplique " il avança qu’il ne voulait plus voir couper ses arbres aux motifs de nourrir nos prisonniers et que d’ailleurs, il procédait à son arrestation. Il fit venir des policiers qui, manu militari ont empoigné, brutalisé, menotté et jeté dans leur bâchée pour être conduite à leur base, une personne qu’il savaient eux-mêmes être en mission.

Heureusement que les détenus se sont bien conduits et ont ramené la mobylette P50 de leur "surveillant" à la maison d’arrêt. Ces policiers (...), ont obéi à un ordre manifestement illégal et en outre, ils n’avaient ni la qualité ni la compétence pour ainsi agir.

Certes, nous respectons la volonté de monsieur le maire qui s’échine par tous les moyens, même illégaux, à protéger les arbres de sa commune, y compris ceux qui sont morts, mais nous nous élevons contre ce type de comportement et n’admettrons plus jamais une telle bavure à l’ égard d’un de nos militants. Car la réplique sera désormais à la hauteur de la provocation. Il faut l’ avouer, cela relève purement et simplement d’un défi à notre endroit.

Sinon, est-ce à Kome Assane qu’il faut réellement s’en prendre ? Etait-il à Koko avec les cinq détenus de son propre chef ? La prison de Bobo Dioulasso n’est -elle pas située au sein de la commune de monsieur le maire ? Ne sommes-nous pas tous des prisonniers potentiels ? Et si les détenus, dont Kome Assane avait la surveillance, s’évadaient ? Et si la moto, de l’infortuné agent restée sur les lieux, disparaissait ?

Et si enfin les éléments de la Garde de Sécurité pénitentiaire de Bobo Dioulasso ripostaient ? Voilà autant d’interrogations qui nous amènent à conclure avec véhémence que le Chérif de la commune de Bobo Dioulasso n’a pas agi avec intelligence et discernement. Et très humblement nous penssons et souhaitons que monsieur le maire et ses policiers daigneront présenter leurs excuses à notre camarade.

En tout état de cause, le syndicat ne saurait s’engager à contenir indéfiniment ses militants. Et monsieur le maire sera entièrement responsable de ce qui pourrait advenir.

A bon entendeur , salut !

Fait à Ouagadougou, le 23 mai 2005

P/le Bureau national
Le secrétaire général

Ibrahima Sory ZERBO

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Route Didyr-Toma : 12 mois de retard, 7 km de bitume sur 43 km