Quatre relaxés, 10 condamnés à quatre mois de prison avec sursis (dont neuf partisans du député Tahéré Ouédraogo) assortis d’une peine pécuniaire d’un million cinq cent mille (1 500 000) francs CFA, tel est le verdict rendu par le tribunal de grande instance de Ouahigouya ce mercredi 18 mai 2005.

"Ce verdict à l’amiable", selon des militants du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) présents ce jour au palais de Justice de Ouahigouya, fait suite au procès ouvert le mercredi 11 mai contre 14 militants du CDP Zondoma, poursuivis pour "coups et blessures volontaires et destructions de biens publics".

Cette "peine légère" selon certains observateurs de la scène politique locale n’a pas surpris grand monde, car dans leurs plaidoiries, les avocats des deux parties (Mes Abdoul Karim Ouédraogo et Mamadou Ouattara pour les partisans du député Tahéré Ouédraogo et Me Awa Sawadogo du côté des partisans d’Issouf Baba Mandé) avaient tous plaidé pour un verdict à l’amiable : "Un arrangement à l’amiable au sommet est en train d’être cherché, avait laissé entendre Me Awa Sawadogo".

Ce procès fait suite aux affrontements armés (machettes, gourdins et fusils traditionnels) entre miliciens des deux adversaires politiques, Tahéré Ouédraogo et le secrétaire général du CDP Zondoma, Issouf Baba Mandé, le dimanche 1er mai 2005.

A l’origine de cette crise se trouve le refus du député Tahéré Ouédraogo d’accepter la nomination d’Issouf Baba Mandé, par le bureau exécutif du CDP, au poste de secrétaire général du parti au Zondoma. Griefs retenus contre "l’infortuné" secrétaire général : "Son illétrisme et sa traîtrise contre le parti lors des élections municipales de 2000".

Pour Issouf Baba, qui n’hésite pas à montrer les documents attestant la légalité de sa nomination, le député Tahéré Ouédraogo s’acharne à faire nommer son frère cadet au poste de secrétaire général du parti dans le Zondoma.

Actuellement, tous les regards sont tournés vers le bureau exécutif du CDP qui avait dépêché le lundi 09 mai 2005 à Gourcy une mission (constituée du député Achille Tapsoba et d’Idrissa Zampaligré) pour entendre les deux parties afin de prendre une "décision définitive". Affaire donc à suivre, cette fois en dehors du prétoire.

Alain St-Robespierre
Observateur Paalga