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<I>Une lettre pour Laye</I> : Le CDP Zondoma à la barre

Publié le vendredi 13 mai 2005 à 07h40min

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Cher Wambi,

Loin du village, j’imagine tout de même les soucis qui sont les vôtres en ce début de saison hivernale.
L’année écoulée a enregistré un déficit pluviométrique et des visites inopinées des criquets pèlerins en maints endroits du territoire burkinabè, qui compromettent aujourd’hui la sécurité alimentaire.

Tu n’es pas sans savoir en effet que les régions du Nord et du Sahel burkinabè sont durement touchées par le manque de céréales, qui fait courir plus d’un.

Même que malgré l’apport non négligeable du gouvernement, de partenaires au développement et de certaines âmes charitables telles "Alizet Gando", nous sommes encore bien loin de voir le bout du tunnel. Maintenant il ne reste qu’à souhaiter que les pluies soient à la hauteur de nos attentes afin que la saison agricole soit des meilleures.

Mais à une seule condition, cher cousin ! Qu’en ville comme en campagne, tous, nous abandonnions les cabarets, et nous nous départissions de l’oisiveté pour nous mettre au travail.

Les terres du Burkina sont encore fertiles et n’attendent que nos bras valides pour les mettre en valeur. A tous ceux qui à Laye, comme à Pô, Koumbia, Batié, Faramana ou Yaaba ont commencé à semer, je souhaite une très bonne saison agricole.

Cela dit, cher cousin, j’ai dû traverser furtivement Laye ce mercredi pour Ouahigouya, la capitale du Yatenga, où le devoir m’appelait.

Tu te rappelles que le 1er mai dernier la grande famille du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) du Zondoma s’est livrée en spectacle.

Les deux clans en présence, qui se regardaient depuis la mise en place des structures provinciales du parti en chiens de faiënce, ont fini par déterrer la hache de guerre.

Ces deux clans ne sont autres que ceux du député Tahéré Ouédraogo et d’Issouf Baba Mandé. Que le ciel soit loué, cher cousin, car on ne déplore aucune perte de vie humaine.

Mais pour prévenir une dégénérescence future de cette guerre de positionnement qui annonce les échéances électorales de novembre 2005 et de février 2006, les forces de l’ordre et de la sécurité ont effectué une descente à Gourcy, le chef-lieu de la province du Zondoma.

Elles ont pu mettre la main sur quatorze belligérants, treize du côté du député Tahéré Ouédraogo et un du côté d’Issouf Baba Mandé, qui ont comparu donc le mercredi 11 mai 2005 devant le Tribunal de Ouahigouya.

Après quelque six heures de débats, le procureur a requis la peine d’emprisonnement de 12 mois avec sursis et la confiscation des armes de 9 des prévenus, et la relaxe pure et simple des 5 autres au bénéfice du doute.

Mais que dira le président du Tribunal ? Le délibéré est annoncé pour le 18 mai prochain. En attendant, cher cousin, il y a lieu d’inviter les pontes du CDP à discipliner leurs troupes pour ne pas compromettre la paix sociale.

Espérons donc que "Pîiga" et les siens entendront cette invite d’une bonne oreille. En tous les cas, les Burkinabè ont les yeux braqués sur eux et leur sort pourrait être scellé au soir du 13 novembre 2005 s’ils persistent à cautionner les rébellions internes.

Avant de tourner cette page, cher cousin, sache seulement que le clan d’Issouf Baba Mandé était défendu devant le tribunal par Me Awa Sawadogo et celui du député Tahéré Ouédraogo par Maîtres Moussa Ouattara et Abdoul Karim Ouédraogo. Sans commentaire cher cousin.

Il n’y a pas si longtemps, je t’avais parlé d’un détournement de fonds à la Direction régionale de l’environnement des Hauts-Bassins à Bobo-Dioulasso.

L’affaire, qui a fait grand bruit en son temps, avait abouti à l’interpellation d’une quinzaine d’agents des Eaux et Forêts et pas des moindres.

Mais elle est loin d’être close, puisqu’elle a eu pour conséquence la naissance d’un collectif des agents forestiers, qui met à nu les deals au ministère de l’Environnement et du Cadre de vie. Ce sont ces deals, cher cousin, que ledit collectif révèle à l’inspecteur général d’Etat s/c du président du Faso. Je te propose ci-après la teneur de la lettre ouverte y relative, dont copie m’est parvenue hier jeudi :

"Au début de l’année 2004, nous avons dénoncé des détournements de fonds à la Direction régionale de l’environnement des Hauts-Bassins à Bobo-Dioulasso ; ce qui a abouti à l’arrestation en fin de la même année de 15 forestiers tous grades confondus. Malheureusement, nous avons constaté comme bien d’autres collègues que des innocents font partie des 15 forestiers arrêtés.

Nous déplorons cette situation comme tout le monde et nous avons confiance à la justice qui doit blanchir tous les innocents injustement arrêtés et détenus un mois durant à la Maison d’arrêt de Bobo. Suite à cela, beaucoup d’entre nous sont menacés et sont l’objet de tracasseries et de persécutions diverses.

En effet, nos camarades à Bobo sont persécutés aussi bien par les autres collègues forestiers que par les agents de police judiciaire comme quoi, on rechercherait les auteurs de la lettre anonyme qui a entraîné le cataclysme au ministère. Dans tous les cas, lorsque nous avions décidé de dénoncer les détournements à la Direction régionale de Bobo, nous savions également les risques encourus et les conséquences de notre acte. Un de nos soucis étaient de mettre fin à l’arrogance des responsables de la Direction régionale :

non-considération des collaborateurs, refus du dialogue avec les partenaires de service, abus d’autorité... Aujourd’hui, suite aux menaces et persécutions de nos camarades de Bobo et après réflexion, nous avons décidé d’avertir nos détracteurs, même si nous ne sommes pas tout blanc. Et tant que nos camarades partout ailleurs seront menacés, nous dénoncerons toujours tout ce que nous viendrons à connaître. Les membres de notre collectif sont dans presque toutes les directions du ministère, aussi bien au niveau régional qu’au niveau central.

A titre d’exemple, nous tenons à dénoncer encore les autres malversations qui sont actuellement en cours à la Direction régionale de Bobo et au ministère. Car tout le monde doit payer et l’impunité doit prendre fin au ministère de l’Environnement. De quoi s’agit-il ?

Les 15 collègues forestiers ont été arrêtés pour détournement de fonds provenant de la taxe d’aménagement perçue au titre de l’exploitation du bois uniquement dans la région de Bobo-Dioulasso. Il nous est revenu depuis cette ténébreuse affaire de la Direction régionale de l’environnement de Bobo que les mêmes fonds servent à financer le fonctionnement du ministère de l’Environnement :

payement des factures de téléphone de la DGEF, achat de carburant, prise en charge des cérémonies de sortie des élèves de l’ENEF de Dinderesso en 2001, 2002, 2003 et 2004 ; prise en charge des frais de formation militaire au GIFA des élèves forestiers de Dinderesso en 2004... Ainsi, depuis janvier 2005, on continue de sortir des millions de francs de la Direction régionale de l’environnement de Bobo pour financer certaines activités du ministère à Ouaga.

Qui autorise ces transferts d’argent de la direction de Bobo au ministère à Ouaga alors que la taxe d’aménagement n’appartient pas à la seule direction de Bobo ? Car les exploitants de bois de Bobo ont leur mot à dire. C’est pourquoi, ils ont d’ailleurs porté plainte auprès du procureur du Faso du Tribunal de grande instance de Bobo. Pourquoi la Direction régionale de l’environnement de Bobo doit-elle financer l’ENEF de Dinderesso qui est un EPA ?

Pourquoi la taxe d’aménagement perçue au niveau des exploitants doit-elle servir à financer la formation militaire des agents forestiers pour qu’à leur sortie de l’ENEF, les mêmes forestiers persécutent les exploitants de bois ? Autant de questions que les autorités du ministère doivent éclaircir.

Actuellement à Bobo-Dioulasso et cela, depuis l’année 2000, M. Khaled, un Libanais résidant à Bobo-Dioulasso, est le seul qui dispose d’une autorisation délivrée par le ministère de l’Environnement pour l’exploitation exclusive du bois de teck.

Cette concession illicite de l’exploitation du teck concerne toutes les forêts classées de la région de Bobo où l’on trouve du teck. Pour faciliter le travail de M. Khaled, le ministère lui a donné gracieusement la scierie mobile de l’ex-projet BKF qui était jadis posée sous un hangar dans les locaux du projet.

En contrepartie, M. Khaled verse annuellement des dizaines de millions à des individus tapis au ministère. Ce qui est sûr, jusqu’à la date d’aujourd’hui, le régisseur de Bobo n’a jamais reçu un seul franc de M. Khaled au titre des taxes d’exploitation du bois de teck pour le Trésor public.

Le bois de teck est mis dans des conteneurs et exporté hors du Burkina au détriment du Trésor public. Quels sont ces individus du ministère qui sont en complicité avec ce Libanais et qui exploitent frauduleusement et bradent ainsi les ressources forestières du pays ?

Après le bois, les deals portent actuellement sur la faune au détriment du Trésor public. En effet, un groupe clandestin du ministère a vendu des éléphants du Burkina à un pays arabe à des centaines de millions de francs CFA sans verser un seul franc au Trésor public.

Durant le premier trimestre de l’année 2005, le groupe clandestin (clandestin car le groupe n’a pas bénéficié d’un mandat officiel de l’autorité compétente pour vendre les éléphants), sur la base de la demande du pays arabe en question, a capturé dans un premier temps dans une zone de chasse de l’Est du pays quatre éléphanteaux pour les vendre à ce pays.

Transférés à Ouaga, les 4 éléphanteaux ont été attachés avec des cordes (comme des moutons destinés à l’abattoir) à des arbres au parc Bangre-Wéogo en attendant leur transfert par avion. Nourris au lait de commerce, trois éléphanteaux sont morts au parc et le survivant a été transporté et jeté nuitamment en brousse dans un parc situé à une centaine de kilomètres de Ouaga.

L’opération clandestine a été reprise dans un deuxième temps dans une autre zone pour satisfaire le client arabe qui devenait furieux. Dans cette deuxième zone de chasse, la capture des 4 éléphants (le client ne demandait pas des bébés éléphants) a entraîné la mort de deux autres jeunes éléphants. Ces deux jeunes éléphants sont morts à cause du surdosage des produits anesthésiants utilisés pour les endormir et les capturer.

Ainsi, les quatre jeunes éléphants capturés cette fois ne sont pas des bébés et ont donc survécu jusqu’à leur transfert hors du Burkina. Pourquoi les taxes de capture et de vente ne sont pas jusqu’à nos jours versées au Trésor public ?

Tout le monde en murmure au ministère, mais personne n’en parle. Qui parraine au sein du ministère ces groupes clandestins d’exploitants frauduleux de bois de teck et de vente d’éléphants, permettant ainsi de brader notre patrimoine national ? Telle est la question posée !"

Ouagadougou, le 25 avril 2005

Le collectif des agents forestiers

Quelle conclusion en tirer, cher cousin, sinon que les deals sont devenus le sport favori de certains Burkinabè qui, sous le couvert de l’impunité, défient la bonne gouvernance ? A quoi donc servent les professions de foi de nos gouvernants ?

En attendant ce jour béni où tous ces prédateurs de la cité seront contraints de rendre gorge, cher cousin, je t’invite à feuilleter avec moi le carnet secret de Tipoko l’Intrigante :

Parti en début 2004 en République démocratique du Congo (RDC) pour prêter main forte aux forces onusiennes, le colonel Atogodan Adenali serait en fin de mission et devrait incessamment regagner le Conseil de l’entente à Ouagadougou, aux commandes du Régiment de la sécurité présidentielle.

Le colonel Omer Bationo, qui avait la charge de son intérim, serait, lui, sur le départ. Il serait annoncé en République centrafricaine au sein des forces onusiennes.

Le dimanche 15 mai 2005, le Collectif pour la défense de la constitution (CODECO) donne une conférence de presse à la maison du retraité Antoine-Nanga (Gounghin, secteur 9 de Ouagadougou) à partir de 10h 00.

Au cours de son séjour français du 24 au 30 avril 2005, dans le cadre des IIIes journées économiques du Burkina, le premier ministre Paramanga Ernest Yonli et la délégation qui l’accompagnait ont été honorés par un cocktail à eux offert par l’ambassadeur burkinabè, Filippe Sawadogo.

Que de monde ce mercredi 27 avril 2005 au 159 boulevard Haussmann, 75008 Paris, où la salle des fêtes s’est révélée petite !

Paramanga n’a pu en tout cas s’empêcher d’en faire le constat, et de promettre à nos compatriotes vivant en France qu’il plaiderait auprès de qui de droit afin que quelque chose soit fait dans le sens de l’aggrandissement des lieux.

Le millier d’hommes d’affaires et de diplomates présents a applaudi à tout rompre, avec le secret espoir que ce ne sera qu’une question de jours. N’est-ce pas Son Excellence Sawadogo ?

L’Office national des télécommunications (ONATEL) à l’index ? Oui ! Parce que ses abonnés de Pissy au secteur 17 de Ouagadougou ne sont pas contents. Alors là, pas du tout !

A preuve, cette lettre adressée au directeur général : "Je viens par cette lettre vous faire part de ma profonde tristesse quant à la prestation de vos services de dépannage dans la zone de Pissy (secteur 17). Ma situation est si critique que je me suis senti obligé de saisir ma plume pour vous faire part de mon profond malaise à travers la presse écrite.

Voilà maintenant deux ans que je connais des difficultés pour effectuer des appels téléphoniques ou pour les recevoir et cela, en saison pluvieuse. Au tout début, mes voisins immédiats connaissaient ces mêmes difficultés ; mais après une visite éclair de vos services de dépannage, tout semblait s’arranger. Erreur ! parce qu’il ne fallut qu’une fine pluie pour que le cauchemar recommence, et cette fois-ci j’étais coupé du reste du monde pendant près d’un mois.

Cette année 2005, avec les premières pluies de la saison hivernale qui s’installe, je réalise que nous ne sommes pas encore sortis de l’auberge à Pissy. Nous avons supplié vos services en vain pour qu’ils nous résolvent définitivement ce problème, mais jusqu’à présent, ce ne sont que promesses.

Je crois savoir que votre institution est le leader des télécommunications au Faso. Alors, quelle(s) raison(s) donnez-vous à ces prestations de service de mauvaise facture ?

Vos campagnes publicitaires faisant état du prestige de votre maison occupent le petit écran tous les jours, et pendant ce temps, vous ne réalisez même pas que dans la capitale des citoyens ne jouissent pas du téléphone à temps plein.

L’ONATEL gagnerait toujours plus de crédibilité auprès de sa clientèle si elle cultivait la promptitude à l’égard de tous ses abonnés.

Cet écrit s’explique par la foi que nous avons que chaque Burkinabè peut apporter sa contribution dans l’édification d’un ONATEL plus performant. Sur ce, prenez donc acte de ma doléance, M. le DG, et recevez mes respects les plus fraternels.

M. R. Z."

Ce samedi 14 mai, le département de Tiébélé dans le Nahouri sera aux couleurs du Parti africain de l’indépendance (PAI). S’y tient en effet à partir de 10 h00 une réunion des responsables des structures départementales, au nombre desquels :

les responsables des comités de base des 58 villages de la province ;
les responsables des bureaux départementaux de Tiébélé, Ziou et Zecco.

A l’occasion, les disciples de Soumane Touré échangeront sur les futures élections, les inscriptions sur les listes électorales et les dossiers des éventuels candidats aux municipales de février 2006.

L’infatigable Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) fera une fois encore l’actualité politique ce week-end à la maison du Peuple à Ouagadougou.

Après la fête de la bière qui a fermé ses portes le 8 mai, le temple des spectacles recevra ce samedi à partir de 16h00 une assemblée générale des militants CDP des marchés et yaars. Il n’y a pas de doute, les futures échéances électorales seront à l’ordre du jour.

Le collège Notre Dame de Kologh-Naba souffle cette année ses 50 bougies. Un jubilé d’or qu’il a décidé de fêter du 16 au 22 mai 2005 sous le haut patronage du ministre des Enseignements secondaire, supérieur et de la Recherche scientifique, M. Laya Sawadogo.

Le programme des festivités prévoit entre autres :
Un pèlerinage à Yagma ce samedi à partir de 7h ;
la cérémonie d’ouverture le lundi 16 mai à partir de 16h ;

un concours d’art culinaire le mercredi 18 mai à partir de 8h, suivi d’un entretien avec le ministre Monique Ilboudo des Droits humains à partir de 16h ;
une soirée de l’excellence le vendredi 20 mai à partir de 16h ;
une messe d’action de grâce en l’église de Kologh-Naba le samedi 21 mai à partir de 9h00.

A l’instar d’une centaine d’autres pays à travers le monde, il sera organisé ce dimanche 15 mai 2005 sur le site du SIAO, et à l’initiative du Mouvement d’intercession du Burkina Faso (MIBF), la journée mondiale de prière (JMP2005) afin d’implorer la grâce, la paix, la bénédiction, et la guérison de l’Eternel Dieu pour toutes les nations en proie à toutes sortes de maux et fléaux. Tous donc au SIAO de 14h 30 à 18h00.

Le terrain de la cité de l’Avenir du secteur 28 de Ouagadougou accueillera le samedi 21 mai 2005 à partir de 19h la deuxième édition de la "Nuit du Maracana", une initiative de "Génération Leadership" dont la vision est de réconcilier la jeunesse avec elle-même.

Tipoko l’Intrigante n’apprend rien d’elle-même, elle n’invente jamais rien. Tipoko l’Intrigante est un non-être. Elle n’est ni bonne en elle-même, ni mauvaise en elle-même. Elle fonctionne par intuition, car "l’intuition c’est la faculté qu’a une femme d’être sûre d’une chose sans en avoir la certitude..."

Ainsi va la vie.

Au revoir.

Ton cousin

Passek Taalé

L’Observateur

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