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<I> lettre pour Laye</I> : Bado attend Paré de pied ferme

Publié le vendredi 29 avril 2005 à 11h24min

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Cher Wambi,

Tu en as certainement entendu parler, les criquets pèlerins nous assaillent, et rien qu’à penser à l’arrivée de ces bestioles dans les prochains mois pour dévorer nos semis ou nos récoltes on en vient à perdre le sommeil.

Cela est d’autant plus angoissant qu’on ne sait pas si ces criquets, qui étaient dans certaines régions de notre pays vers la mi-avril, sont partis pour toujours ou se préparent pour revenir en force.

En effet, après le Nord et l’Ouest du Burkina, ces bestioles ont séjourné dans la zone de Sabou durant le Mouloud (jeudi 21 avril dernier) avant de se diriger vers Ouaga. A entendre les témoins et spécialistes de la vie de ces bestioles, elles ont royalement contourné la capitale pour se diriger vers le Sud dans la zone de Kombissiri.

Est-ce l’espèce de fumée due aux engins, véhicules et autres moteurs, qui s’élève au-dessus de la capitale, qui les a fait changer de trajet ? Nous ne saurions le dire. Toujours est-il que selon les hommes et femmes qui ont aujourd’hui la soixantaine, il faut remonter à novembre 1957 pour voir des criquets essaimer à Ouagadougou.

Ils y étaient en grand nombre et ce fut un moment fort pour les gamins de l’époque et aussi leurs parents de se taper une bonne dose de protéine, car à ce que l’on dit, on en raffolait. Novembre 1957 marque, sauf erreur ou omission, le décès du Mogho Naaba Saaga.

Cher Wambi, je sais qu’en lisant ces mots, tu dois frissonner au village en te remémorant les capacités de nuisance de ces bestioles, "mais n’ayez pas peur", comme le disait notre très cher regretté saint-père Jean Paul II, car si on se fie aux déclarations des responsables de l’agriculture, tout est en train d’être mis en place cette année pour parer à toute éventualité.

Autre chose à présent, cher Wambi : te souviens-tu que dans ma dernière lettre je te présentais les 13 coordonnateurs régionaux de la campagne de Blaise Compaoré à la présidentielle 2005 ? Dans la même lettre, je te disais que l’un d’eux, en l’occurrence le ministre de l’Administration territoriale, Moumouni Fabré, était juge et partie et devrait être récusé.

Effectivement, moins de 72 heures après mon écrit, Moumouni Fabré était remplacé par Moussa Ouattara à la tête de la Coordination de cette campagne dans les Hauts-Bassins. Pour ta gouverne, sache que Moussa Ouattara est professeur d’université de mathématiques. Après avoir enseigné cette discipline à l’université de Ouagadougou, il a été promu par Mélégué Traoré (à l’époque MESSRS) à la tête de l’université de Bobo-Dioulasso. Après y avoir été remplacé par le prof Akry Coulibaly, Moussa Ouattara a été nommé directeur de cabinet du président du CES, Thomas Sanou.

Toujours pour faire suite aux informations que je t’avais communiquées, sache que la Cour de justice de l’UEMOA a relevé que la nomination de Jérôme Bio Grébé de la Côte d’Ivoire en remplacement du commissaire Eugène Yayi s’est faite en violation de certaines dispositions du traité de l’UEMOA. Par conséquent, la Cour a déclaré cette nomination nulle et de nul effet.

Pour mémoire, Eugène Yayi avait pour conseil Me Issouf Baadhio, qui s’est véritablement battu pour gagner son procès. C’était le mercredi 27 avril à 9 heures dans la salle des audiences de la Cour de l’UEMOA. Ainsi l’arrêté N°03/05 annule l’acte de nomination de Jérôme Bio Grébé signé par le président en exercice de la conférence des chefs d’Etat et de Gouvernement de l’UEMOA, le président Mamadou Tandja du Niger.

En effet, l’article 27 du traité de l’UEMOA stipule que la commission est composée de membres appelés commissaires ressortissants des Etats membres. Ils sont désignés par la conférence des chefs d’Etat et de Gouvernement sur la base de critères de compétence et d’intégrité morale. Leur mandat est de quatre ans renouvelable.

Durant leur mandat, ils sont irrévocables, sauf en cas de faute lourde ou d’incapacité... Mieux, ils exercent leurs fonctions en toute indépendance dans l’intérêt général de l’union. Ils ne sollicitent, ni n’acceptent d’instructions de la part d’aucun organisme, et les Etats membres sont tenus de respecter leur indépendance.

Voilà qui est dit et qui est clair comme l’eau de roche, et si Gbagbo veut voir Jérôme Bio Grébé assumer le rôle de commissaire au titre de la Côte d’Ivoire, il n’a d’autres choix que de prendre son mal en patience et d’attendre tranquillement la fin du mandat d’Eugène Yaï. Sauf erreur, un tel procès est une première et on ne peut que se féliciter du respect scrupuleux des textes par la Cour de justice de l’UEMOA.

En attendant d’éventuels développements de cette affaire, je t’invite à parcourir le carnet secret de Tipoko l’Intrigante.

- 10 morts, une soixantaine de blessés graves, tel est le triste bilan d’un accident de la route, survenu jeudi 21 avril dernier à Tikaré dans le Bam. Tout ce beau monde revenait d’un pèlerinage à Ramatoulaye, où il était allé fêter le Mouloud. En attendant le rapport de gendarmerie, ils sont nombreux à penser que le véhicule roulait un peu trop vite et a fini sa course dans un ravin.

D’autre par contre pensent que cet accident est dû au fait que l’endroit est hanté et disent qu’il y a exactement un an, au même endroit, un accident similaire s’était produit. Si cela s’avérait, il faudra bien qu’on en touche mot à Youssouf Ouédraogo, le ministre d’Etat, lui dont Tikaré est le village, pour que ce coin hanté soit libéré des génies.

- A l’heure qu’il est, peut-être bien que les travailleurs de la Société générale de banques au Burkina ont obtenu une réponse satisfaisante de leur Conseil d’administration (CA). En effet, le lundi 25 avril dernier, presque tous arboraient des brassards rouges pour signifier leur mécontentement.

Outre le relèvement des grilles salariale et indemnitaire, les agents de la SGBB exigent un 14e mois plus une prime de participation aux résultats. Ils souhaitent également voir rehausser les frais de pharmacie à 300 000 F et ceux des verres correcteurs à 200 000.

La réponse du C.A. devait intervenir hier et on espère qu’à l’heure qu’il est, les agents de la SGBB ont le sourire et la mine avenante, parce que leurs revendications auront trouvé au moins des débuts de solutions.

- Il n’est un secret pour personne que le bateau battant pavillon OBU tangue depuis un certain temps et que la cohabitation entre Emile Paré et Laurent Bado n’est plus tout à fait saine.

D’ailleurs, il semble que dans les tout prochains jours on entendra bien des choses la part de l’OBU, après le retour d’Emile Paré, qui s’est rendu sur invitation aux USA pour deux semaines. Il semble aussi que Laurent Bado, président du PAREN, va quitter l’OBU et annoncer sa candidature à la présidentielle 2005. Les prochains jours nous en diront davantage.

- De sources dignes de foi, nous avons appris que l’ex-maire de Ouahigouya, Issa Joseph Diallo, est l’objet d’une cour assidue de la part de l’ADF/RDA, Gérard Kango Ouédraogo et son fils Gilbert souhaitant le voir dans leurs rangs.

D’ailleurs, une rencontre s’est tenue la semaine dernière à cet effet, mais Issa Joseph Diallo, en homme intelligent, n’a pas encore donné sa réponse et attend de voir comment va se dérouler la prochaine présidentielle avant de se décider.

- Cher Wambi, si comme je le sais, toi tu gardes un bon souvenir du dernier sommet des pays qui parlent le français, qui s’est tenu à Ouagadougou en novembre 2004, car tu étais venu vendre à bon prix tes poulets, et si pour les organisateurs, cette manifestation a été un franc succès, elle n’en continue pas moins de faire des mécontents, surtout au sein des prestataires de services.

C’est le cas de l’un deux, qui m’a fait cette confidence : pour une facture qui se monte à 2 millions et demi, il n’a reçu jusqu’à présent, en tout et pour tout, que... sept cent mille, et ce, environ une semaine après la manifestation. "Depuis plusieurs mois, on nous dit de patienter". L’inquiétude de ces prestataires est d’autant plus grande qu’il y aura bientôt un autre sommet, celui de la CENSAD.

Le risque est que ce sommet "n’enterre" les anciens crédits. Les anciens membres de la commission finances du sommet de la Francophonie devraient, à mon sens, tout faire pour payer ces dettes, qui n’honorent pas un comité d’organisation.

- Ce soir aura lieu dans la salle des banquets de Ouaga 2000 à partir de 19h 30 la cérémonie de récompense des musiciens au Burkina, les Kundé. Cet événement, qui se veut le baromètre de notre musique, consacrera les meilleurs artistes du moment. Dans la catégorie meilleur artiste du Burkina au Kundé d’or, 3 vedettes sont sur la ligne de départ : il s’agit de Bil Aka Kora, Smockey et Zêdess.

En tout cas la succession d’Amety Meria est ouverte. Cette cérémonie, placée sous le parrainage de Chantal Compaoré, connaîtra la prestation des artistes internationaux tels que Théo Blaise, O’Nel Mala, Magic System... En plus, il y aura un défilé de mode de la collection de Pathé’O et un dîner, offert aux convives.

- Mardi 2 mai prochain, notre envoyé spécial à Lomé pour couvrir la présidentielle du 24 avril reviendra sur son déplacement dans la capitale togolaise. Zowenmanogo Dieudonné Zoungrana évoquera dans un entretien à paraître ce jour-là les péripéties de son séjour et le déroulement de ce scrutin, qu’il a suivi durant une semaine.

- J’ai reçu une invitation de notre confrère Alexandre Le Grand Rouamba, conviant tous les membres et sympathisants de l’Union catholique africaine de la presse du Burkina, à une AG extraordinaire le samedi 30 avril 2005 à 9 heures à la conférence épiscopale Burkina - Niger à côté de la brigade des sapeurs-pompiers.

- De même, tous les anciens élèves et sympathisants du collège Pierre-Kula de Diébougou (CPK) sont conviés aux manifestations du 40e anniversaire du CPK.

Ces manifestations, qui se dérouleront les 6 et 7 mai 2005 à Diébougou, sont placées sous la présidence de monsieur le ministre des Enseignements secondaire, supérieur et de la Recherche scientifique, la présidence d’honneur de Son Excellence Monseigneur l’évêque du diocèse de Diébougou et le parrainage de monsieur Alain Roger Coéfé, illustre ancien élève de l’établissement.

Une réunion de préparation aura lieu à Ouagadougou, le samedi 30 avril 2005 à partir de 9h dans la salle de la librairie Jeunesse d’Afrique.

Des cars seront mis à la disposition des anciens élèves à Ouagadougou et Bobo-Dioulasso pour un départ pour Diébougou le jeudi 5 mai 2005 à partir de 13 heures devant Jeunesse d’Afrique (Ouagadougou) et le collège de Tounouma (Bobo-Dioulasso). Les frais de participation sont de 5 000 FCFA, incluant le transport, l’hébergement et la restauration.

Tipoko l’Intrigante n’apprend rien d’elle-même, elle n’invente jamais rien. Tipoko l’Intrigante est un non-être. Elle n’est ni bonne en elle-même, ni mauvaise en elle-même. Elle fonctionne par intuition, car "l’intuition c’est la faculté qu’a une femme d’être sûre d’une chose sans en avoir la certitude..."

Ainsi va la vie.

Au revoir.

L’Observateur

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