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Kénédougou : "Nous avons exécuté le mandat à 60 % de nos objectifs" Télé Antoine Coulibaly, maire de Orodara

Publié le vendredi 29 avril 2005 à 06h54min

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Située à 75 kilomètres de Bobo-Dioulasso et à une centaine de kilomètres de Sikasso au Mali, la commune de Orodara essaie de se battre avec les moyens dont elle dispose. Nous avons rencontré son premier responsable, le maire Télé Antoine Coulibaly qui parle dans cet entretien de la vie de la commune qu’il dirige depuis 2000.

Sidwaya (S.) : Quelle appréciation faites-vous de la visite du gouverneur des Hauts-Bassins le 14 avril dans votre commune ?

Télé Antoine Coulibaly (T.A.C.) : La commune de Orodara et sa population ont été comblées et honorées de cette visite du gouverneur d’autant plus que c’est la première visite de sa première sortie de prise de contact à l’intérieur de la région des Hauts-Bassins. La population était en liesse. Nous disons un grand merci au gouverneur et réitérons notre engagement à ses côtés pour le succès de sa mission qui est si lourde mais très exaltante.

S. : Monsieur le maire, comment se porte la ville de Orodara ?

T.A.C. : La ville de Orodara se porte bien. Nous avons le calme, la paix et la tranquillité, grâce aux grandes actions du gouvernement. Nous sommes actuellement en période de précampagne fruitière. Les producteurs attendent beaucoup de cette campagne surtout que le gouvernement dans sa politique de développement a pu les encourager par la construction d’un terminal fruitier. Les producteurs nourrissent beaucoup d’espoir. L’économie de Orodara est basée sur l’arboriculture fruitière. Les mangues et les agrumes sont produits en grande quantité.

S. : Quel bilan faites-vous des cinq années passées à la tête de la commune de Orodara ?

T.A.C. : Nous sommes à notre dernière année de mandat. Le conseil municipal a conscience de ce qui est fait et de ce qui reste à faire. Nous pensons que nous avons exécuté le mandat à 60 % de nos objectifs. Il reste encore beaucoup à faire. Nous avons exécuté certaines réalisations au niveau des infrastructures, des infrastructures à caractère très sensible pour la population. Il s’agit du domaine social, surtout. Nous avons fait la clôture de l’hôpital, terminé le marché de fruits, normalisé une école et refait totalement une autre. Nous avons beaucoup de chantiers en vue. Bientôt ce sera leur exécution sur le terrain dans le cadre du programme de réduction de la pauvreté au niveau communal dont bénéficie la commune parmi les 15 autres. Nous avons pris toutes les dispositions nécessaires au point qu’aujourd’hui, nous en sommes au stade de passation de marché au niveau des entreprises de construction. Toutes les études (architecturales, de faisabilité et de contrôle) sont effectuées. D’ici à la fin de 2005, de nombreuses constructions vont germer. Si ces projets sont réalisés pendant que nous sommes là, nous aurons atteint nos objectifs, pas totalement, mais à près de 60%.

S. : Il a été question entre-temps, de la construction du marché central de Orodara.

T.A.C. : C’est le souhait des commerçants, des opérateurs économiques, de toute la population de Orodara. Nous avons un marché hebdomadaire qui ne désemplit pas, ce qui démontre son importance dans la zone. La construction du marché a été programmée dans le cadre du programme de réduction de la pauvreté au niveau communal. Nous allons le construire mais de façon modulaire parce qu’avec la somme allouée, le marché ne peut pas être construit selon le souhait de la population. Mais il sera construit. Nous avons fini son étude de faisabilité qui a été très concluante par rapport à sa rentabilité. Après l’étude, nous sommes passés à l’étude du plan architectural. Le bureau d’étude a été désigné et le plan architectural sera fait. Il sera discuté avec l’ensemble de la population, les opérateurs économiques, les ressortissants d’Orodara résidant ailleurs. Après le plan architectural, il restera à chercher l’entreprise de construction. Il y a un engouement autour du projet à telle enseigne que la population a contribué à hauteur de 12 millions de F CFA.

S. : Les commerçants occupent un marché qui s’étend sur la voie publique, la RN.8, pourquoi cela ?

T.A.C. : Vous voyez vous-même que la nécessité de construire un nouveau marché s’impose. Les commerçants occupent ce marché qui est traditionnel. L’organisation n’est pas telle qu’on le souhaite dans ce marché et il y a un débordement sur la voie bitumée. Mais cela ne se passe que le samedi, c’est-à-dire une fois par semaine. Les autres jours, les commerçants effectuent leurs opérations sans trop d’encombrement. L’occupation des abords de la voie bitumée est réglementée. Nous avons une cellule qui s’occupe de cet aspect. Les demandes leur sont adressées et la cellule organise l’occupation des lieux de telle sorte qu’elle ne cause pas trop d’embarras à la circulation.

S. : La ville de Orodara a une autogare qui est éloignée de la ville. Quelle solution avez-vous trouvé à ce problème ?

T.A.C. : Effectivement, la gare routière est excentrée. Les voyageurs ne peuvent pas aller là-bas pour prendre les véhicules de transport. Elle est éloignée et la ville n’a pas de taxi. Il faut transporter les bagages sur les charrettes pour aller là-bas, ce qui pose des problèmes. Nous en avons discuté avec le conseil municipal et nous pensons que tous les véhicules qui traversent la ville et qui doivent y faire une halte doivent passer à l’autogare. Les passagers vont marcher de l’autogare à la ville pour faire leur course et remonter à la gare pour reprendre leur véhicule. C’est pour cela que nous avons laissé les sociétés de transport à l’intérieur de la ville parce qu’elles ont de petites gares privées. Il est difficile pour les voyageurs de se rendre là-bas à pied. Nous avons beaucoup misé sur les marchandises et les gros véhicules de passage. Nous sommes en train de prendre des dispositions pratiques.

S. : Monsieur le maire, où en sommes-nous avec le lotissement du secteur N° 1 de la ville ?

T.A.C. : Nous avons entrepris il y a deux ans de cela le lotissement du secteur 1. Le secteur 1 est le plus vaste et le plus peuplé de la commune, mais n’a pas encore bénéficié de lotissement. Au regard des occupations anarchiques, nous avons demandé l’autorisation au gouvernement de pouvoir lotir cette zone. Le lotissement est en cours. La phase de levée topographique est terminée. C’est la phase du plan de lotissement qui est en cours. Elle est exécutée par un bureau d’étude qui fait un travail satisfaisant.

S. : La commune de Orodara a-t-elle un partenaire ou une ville jumelée qui l’épaule dans ses actions de développement ?

T.A.C. : Nous n’avons pas encore sur pied, le partenariat Nord-Sud. Mais nous avons des espoirs depuis que nous avons pris des contacts et envoyé à des amis partenaires, les renseignements nécessaires sur la commune de Orodara. Pour le moment, nous avons pu faire un jumelage aller avec une commune sœur du Mali. Nous attendons le jumelage retour. C’est pour dire qu’entre communes africaines ou voisines, il ne faut pas s’attendre à une aide substantielle en matière pécuniaire. Nous recherchons plutôt ici la fraternité, l’amitié, les échanges culturels, la compréhension mutuelle. Si nous devons puiser l’expérience de l’autre pour améliorer notre façon de faire par rapport aux aspects d’investissement, je pense que c’est la coopération Nord-Sud qui peut le permettre. Nous avons une ville française, Saint Hilaire de la Côte qui nous appuie au niveau de plusieurs secteurs notamment dans l’éducation, le jardinage. Ce n’est pas un jumelage mais c’est un partenariat qui s’est installé entre la commune de Orodara et cette ville française. Nous recherchons et espérons être entendus. Nous avons des perspectives qui nous permettent d’espérer dans ce sens.

Propos recueillis à Orodara par Adaman DRABO
Sidwaya

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