Les filarioses lymphatiques ou nématodoses sont des affections parasitaires dues à la présence des helminthes dans le système lymphatique. Facteur important de pauvreté et d’incapacité, cette maladie entraîne de telles déformations que les personnes touchées ont honte de se montrer en public et ont donc, tendance à s’isoler de la société.

En effet, le but du programme d’élimination de la filariose lymphatique est de réduire l’ampleur de la maladie dans la population jusqu’au seuil où la transmission n’est plus possible.

Pour les cinq ans à venir, l’objectif général de ce programme est de réduire la morbidité et les conséquences socioéconomiques liées à la filariose lymphatique par des mesures préventives et curatives appropriées.

Pour la campagne 2004 qui s’est étalée sur une semaine dans le district sanitaire de Banfora, ce sont au total, 270 048 personnes qui ont été touchées sur une population éligible de 273 370, soit un taux de couverture de 98,78%.

Au cours du bilan qui a suivi cette campagne d’élimination de la filiariose lymphatique, le médecin chef du district sanitaire de Banfora, Bassirou Ouédraogo a relevé le dévouement des agents de santé et des distributeurs communautaires qui se sont beaucoup investis pour le succès de cette campagne. Toujours dans le même ordre d’idée, il n’a pas manqué de saluer à sa mesure, l’implication effective du haut-commissaire de la province et des préfets des départements.

Cependant, il faut signaler qu’au cours de cette campagne, on a noté des cas de refus massifs dans les villages les plus affectés par la maladie. Il s’agit de Bombora et Diongolo tous situés dans le département de Banfora. A la lumière des explications, il semble que ces refus sont liés aux effets secondaires graves que la prise des médicaments donnés pour le traitement a entraîné lors de la précédente campagne.

Selon Bassirou Ouédraogo, face à cette situation de refus, il a été dépêché aussitôt une mission d’explication composée de l’équipe-cadre du district et des infirmiers-chefs de poste sur le terrain qui a pu convaincre les populations des villages concernés à accepter de prendre lesdits médicaments.

A cette campagne de traitement de masse de la filariose lymphatique 2004, il a été recensé dans la Comoé 207 cas d’hydorcèle, 208 cas d’éléphantiasis du pied, 55 cas d’éléphantiasis du bras et enfin, 14 cas d’éléphantiasis du sein.

Mamadou YERE
AIB/Comoé