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Hauts-Bassins : Le gouverneur visite le Kénédougou

Publié le mardi 19 avril 2005 à 07h10min

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Le gouverneur de la région des Hauts-Bassins Mathieu B. Ouédraogo a entrepris les 14 et 15 avril 2005 une tournée de prise de contact avec les populations de la province du Kénédougou. Des entretiens avec les groupes socioprofessionnels et des visites des unités socio-économiques de la province ont été des moments saillants de cette sortie du gouverneur dans le Kénédougou.

Le Kénédougou forme avec le Houet et le Tuy la région des Hauts-Basins. Situé à l’extrême Ouest du Burkina, il couvre une superficie de 8 307 km2 avec une population estimée à 253 000 habitants. La pluviométrie y est relativement bonne et varie entre 900 et 1100 mm. Plusieurs spéculations s’y pratiquent : l’arboriculture fruitière au Sud, l’élevage au Centre, les céréales et la culture du coton au Nord. Ce qui fait de cette région le grenier du Burkina et un gisement d’or blanc. La province abrite d’ailleurs une région cotonnière qui a les mêmes limites spatiales que les limites administratives de la province. La région cotonnière de N’Dorola.

La production de coton y est en croissance. Elle est passée de 51 000 tonnes en 2000-2001 à 69 600 tonnes en 2003-2004. La région s’apprête pour un nouveau record de 77 000 tonnes pour la présente campagne. La production de coton se présente comme la principale source de revenus des paysans de la région.

Les 77 000 tonnes de coton cette année représenteront un revenu brut de l’ordre de 16 170 000 000 F CFA. Les crédits avoisinant les 6 milliards c’est donc 10 milliards qui seront payés aux producteurs. La province compte 602 groupements de producteurs de coton. L’ensemble de ces groupements sont constitués de 15 739 producteurs de coton.

L’arbre ne doit pas cacher la forêt

La province du Kénédougou présente de nombreux atouts agricoles et économiques. Cette situation enviable de la province ne doit pas cependant occulter les difficultés qu’elle rencontre. Comme le dit cet habitant de Orodara, le Kénédougou des années 1960 n’est pas le Kénédougou de 2005. Les sols deviennent de plus en plus pauvres. L’eau se raréfie, les bonnes routes font défaut, l’insécurité y règne.

Le gouvernement, pour résoudre certaines difficultés, a entrepris quelques actions dans la province comme la construction des usines d’égrenage du coton à N’Dorola et Kourouma, le bitumage de la route n° 8 (Bobo-frontière du Mali), l’aménagement à grande échelle de la plaine rizicole de Niéna Dionkélé, le désenclavement au niveau de la communication. Malgré ces efforts, certaines préoccupations existent et la population n’a pas manqué de les soumettre au gouverneur de la région des Hauts-Bassins, Mathieu B. Ouédraogo.

Ces préoccupations portent sur la résolution du problème d’eau afin de permettre les activités de contre-saison, l’initiation des projets intégrés et des organismes d’appui, la résolution du déficit d’enseignants, la construction des CSPS... Le Kénédougou étant une province cotonnière, les producteurs ont souhaité qu’une solution soit trouvée aux déficits des routes, au manque d’électricité pour l’alimentation des unités industrielles, au problème de santé des travailleurs.

Compter d’abord sur soi-même

Le gouverneur de la région des Hauts-Bassins, Mathieu B. Ouédraogo a dans toutes les contrées visitées, situé l’objet de sa visite. Il s’agit pour lui de venir se présenter à la population et connaître ceux avec qui il doit travailler. Il s’agit également de venir discuter avec la population afin de trouver ensemble des solutions aux difficultés de la province en fonction des moyens disponibles.

Mathieu B. Ouédraogo a également expliqué aux populations ce qu’est la régionalisation avant de donner des esquisses de réponse aux préoccupations des habitants du Kénédougou. Il les a invités à travailler, à mieux s’organiser pour améliorer leur cadre de vie et à ne pas tout attendre de l’Etat. "Le développement provient de nous-mêmes" , dira-t-il. Par ailleurs, le gouverneur a invité la population du Kénédougou, les ethnies qui y vivent, la communauté étrangère, les services déconcentrés de l’Etat à la cohabitation pacifique, à l’entente et à la compréhension.

Plusieurs sites visités

Outre les entretiens avec des groupes socioprofessionnels, Mathieu Ouédraogo et la délégation qui l’a accompagné ont visité des unités industrielles du Kénédougou. A Orodara, un verger, le siège du club Jeunesse Solidarité, le centre de formation en technologie de transformation des fruits et légumes, la Maison de l’enfance André-Dupont et la tombe de Orodara Sidiki ont été visités, tandis qu’à N’Dorola, c’est l’usine d’égrenage et la plaine de Niéna Dionkélé qui ont reçu la visite du gouverneur. La plaine de Niéna Dionkélé a une superficie aménageable de 10 000 hectares. 1800 hectares ont été aménagés dans le cadre du Projet riz pluvial avec la coopération de la République de Chine Taïwan.

A Kourouma, le gouverneur de la région des Hauts-Bassins s’est rendu au palais royal de la ville avant d’aller s’imprégner du travail qui s’abat à l’usine d’égrenage de ladite ville. La région cotonnière de N’Dorola compte deux usines d’égrenage implantées respectivement en 1996 pour celle de N’Dorola et en 2004 pour l’usine de Kourouma. Ces deux usines ont une capacité d’égrenage journalière de 350 tonnes. Une usine de délintage est en cours d’installation à Kourouma. C’est au CSPS de Fara, en construction, que le gouverneur a terminé sa visite.

Pour cette première sortie dans les provinces, Mathieu Ouédraogo était accompagné des hauts-commissaires du Kénédougou Alhassane Sinaré, du Houet, Jean-Baptiste Zongo et de celui du Tuy, Maxime Koala. Les directeurs et chefs de service de la région étaient aussi de la tournée qui se poursuivra les 19 et 20 avril, cette fois-ci dans le Tuy. La dernière étape se fera dans le Houet le 26 avril prochain.

Adaman DRABO


Des criquets pèlerins au Kénédougou

Des criquets pèlerins ont été signalés la semaine dernière dans la province du Kénédougou. En provenance du Mali voisin, les criquets pèlerins ont fait leur apparition à Koloko, à Djigouéra. Ils se sont déplacés dans le Houet et ont été aperçus dans la zone de Samandéni, à une quarantaine de kilomètres de Bobo-Dioulasso.

Les criquets pèlerins ont causé moins de dégâts selon un spécialiste de la région et des traitements sont en cours pour les chasser de la zone. Heureusement que ces criquets pèlerins apparaissent dans le Kénédougou et le Houet en saison sèche au moment où les travaux champêtres sont terminés. Les inquiétudes existent néanmoins quant aux cultures de contre-saison.

A.D.
Sidwaya

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