De sources dignes de foi le suposé coordonnateur de ce programme, un certain Oumar Sawadogo a tenté d’embarquer le maire Souleymane Sanou dans son jeu en utilisant les locaux de la mairie pour recruter 300 jeunes enquêteurs et agents de suivi dans le Sud-ouest le Nord-Ouest et l’Ouest du Burkina Faso.

Et tout candidat à l’un des quelconques postes devait verser la somme de 1000 F correspondant aux frais d’acquisition d’une fiche d’inscription. Et ce qui était encore plus curieux, les dossiers mêmes non légalisés étaient autorisés. De prime abord le maire Souleymane Sanou a vu en l’opération une aubaine pour la jeunesse désœuvrée qui pouvait trouver là de quoi s’occuper.

Mais en homme très averti et fort de certaines expériences de par le passé, il a pris des précautions pour mettre à l’abri les candidats de toute surprise désagréable. Pour cela il ordonna à ses services financiers de récupérer à chaque fin de journée les frais d’inscription perçus par les agents de ladite ONG. Par la suite il a pris le soins de mener des investigations pour s’assurer de l’existence réelle de PRADOR.

Des renseignements obtenus par le maire, il ressort que l’ambassade du Canada et certaines structures ignorent tout de l’existence de l’ONG PRADOR. Pendant ce temps la file de candidats au test se prolongeait de jour en jour. A la fin des inscritpions 1 800 candidats avaient souscrits. Ce qui représente 1 800 000 F CFA de fiches vendues le 5 avril.

Avant la clôture des inscriptions, la police fait une descente à la mairie. Les personnes chargées du recrutement et le coordonnateur du fameux programme sont interpellés et conduits dans les locaux du commissariat central.

Très vite l’enquête des policiers confirme le soupçon du maire Souleymane Sanou : il s’agit d’une ONG fictive. Et les agents de police vont se rendre compte que la totalité des sommes récupérées auprès des candidats n’était pas entièrement versée auprès du régisseur de la mairie.

En effet sur un montant total initial de 1 800 000 F, c’est finalement 1 300 000 F CFA qui ont été récupérés. L’ONG PRADOR n’est rien d’autre qu’un montage grotesque d’un groupe d’individus pour escroquer des pauvres jeunes désœuvrés et démunis. Depuis, l’enquête a permis de mieux situer les responsabilités. Aux dernières nouvelles, seul le coordonnateur a été maintenu dans les geôles et doit répondre de ses faits.

Frédéric OUEDRAOGO
Sidwaya