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Orodara : Crise à la COOPAKE

Publié le jeudi 14 avril 2005 à 07h34min

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Du 16 au 23 février dernier, la Coopérative agricole du Kénédougou (COOPAKE) a vécu une crise jamais connue de son histoire. Cette crise a été marquée par la fermeture de ses portes et un arrêt momentané du travail. Un mois après, nous revenons aujourd’hui sur les temps forts de cette crise.

La crise en question, selon nos sources, serait liée au licenciement du comptable de COOPAKE, M. Yacouba Traoré. Les mobiles du licenciement du comptable, aux dires de M. Paul Ouédraogo, coordonnateur de la COOPAKE , seraient liés à un problème de bon de gasoil d’un montant de quinze mille (15 000 F) que ce dernier aurait émis au nom de la COOPAKE et payable par celle-ci alors qu’il n’était ni habilité, ni mandaté pour le faire.

Parallèlement à cela, avouera M. Ouédraogo, il aurait également commis d’autres malversations qui datent de très longtemps. Mais la goutte d’eau qui a fait déborder le vase est le bon de gasoil. La lettre de licenciement notifiée à son égard le 31/01/2005 a donc créé une vive tension au sein d’un groupe de jeunes dénommé « Délégation de la Jeunesse de Orodara » (une structure non connue officiellement par l’administration locale). Ce groupe a en effet, aussi adressé le 13/02/2005, une lettre de protestation au président du conseil d’administration de la COOPAKE portant sur quatre points suivants :

- la fermeture temporaire de la COOPAKE

- le départ immédiat de l’actuel coordonnateur

- un audit sur la coopérative

- la reprise du comptable licencié.

Les signataires de cette lettre au nombre de quatre qui ne sont pas des coopérateurs ont également déploré la mauvaise gestion administrative et financière au sein de la COOPAKE. Dans le même ordre d’idées, il est à noter que dans la matinée du mardi 16 février a eu lieu une marche sur le siège de la COOPAKE initiée par la « délégation de la jeunesse de Orodara ».Environ, une cinquantaine de personnes ont marché ce jour. Mais il y a eu plus de peur que de mal grâce à la vigilance des forces de sécurité. M. Soumaila Traoré, l’un des membres de la délégation de la jeunesse de Orodara que nous aurons approché pour la circonstance nous dira avoir reconnu l’illégalité de cette marche qui du reste ne sert à rien. Cependant, il a souligné que cette marche de protestation visait à informer tout simplement les coopérateurs de la situation actuelle qui prévaut au sein de la COOPAKE notamment la mauvaise gestion administrative et financière. C’était juste pour attirer l’attention des coopérateurs sur cette situation afin qu’ils puissent prendre leurs responsabilités pour éviter le pire.

Le comptable licencié Yacouba Traoré a, de son côté, adressé le 12/02/2005 une lettre au coordonnateur dans laquelle il rejette tous les faits à lui reprochés. Interrogé sur la question, l’intéressé nous a dit qu’il préfèrerait pour l’instant garder silence sur cette affaire car il aurait fait recours à d’autres voies pour résoudre ce problème.

Par la suite, une réunion extraordinaire a été convoquée d’urgence dans la matinée du samedi 19 février 2005 par le conseil d’administration de la COOPAKE pour se pencher sur le problème.

Les conclusions de la rencontre

Au terme des travaux de cette rencontre, tous les administrateurs ont reconnu à l’unanimité que l’acte posé par le comptable devait être ainsi sanctionné d’où la légitimité de son licenciement selon les textes statutaires de la COOPAKE.

Des différentes décisions prises lors de cette réunion extraordinaire l’on retiendra entre autres :

- la suspension des demandes d’adhésion jusqu’à nouvel ordre

- la mise en confiance des partenaires commerciaux qui ont commencé à considérer la COOPAKE comme une entreprise à haut risque.

- l’organisation de la campagne de mangues pour rattraper le temps perdu.

Après avoir analysé également l’environnement socio-politique de la COOPAKE, le conseil d’administration a décidé de recruter un nouveau coordonnateur en remplacement de M. Paul Ouédraogo. Cette décision rentre dans le cadre d’une transition souhaitée par tous. En outre, M. Paul Ouédraogo restera à son poste pour accompagner le nouveau coordonnateur jusqu’en fin juillet 2005, pour permettre à celui-ci de s’imprégner des réalités de la COOPAKE.

La crise qu’a vécue ces derniers temps la COOPAKE est déplorable , mais il faudra que les différents acteurs reviennent à de meilleurs sentiments pour pouvoir faire la part des choses. Et pour cause ? La COOPAKE est une entité économique très importante dans la vie de la commune voire de la province. En plus, elle est une unité de commercialisation et de transformation des fruits. Ainsi, elle constitue une source d’emplois pour les jeunes. La fermeture des portes de cette coopérative n’arrange aucunément cette jeunesse qui est le fer de lance de la Nation. Pour mettre fin à cette crise, il serait souhaitable que les uns et les autres se départissent de toute considération quelconque afin de permettre à la COOPAKE de mener à bien ses activités. Cela y va de l’intérêt économique de toute la province du Kénédougou.

Apollinaire KAM
Orodara

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