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Mission des comités de suivi de la JNP : Le pasteur Freeman dans les Haut-Bassins

Publié le jeudi 7 avril 2005 à 09h04min

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Une mission des comités de suivi et de mise en application des recommandations de la Journée nationale de pardon, conduite par le pasteur Freeman Compaoré, a entrepris une tournée dans l’Ouest du Burkina. Le mercredi 6 avril 2005, elle a rencontré les autorités locales et la société civile des Hauts-Bassins pour expliquer les actions menées en faveur de l’apaisement de la tension sociale.

La délégation que conduit le pasteur Freeman comprend toutes les composantes des comités installés dans le cadre du suivi des recommandations de la Journée nationale de pardon.

L’objectif de cette tournée, ont-ils souligné, est de faire connaître davantage le motif de la constitution des différents comités et aussi de mener des débats avec tous les responsables de la société civile.

C’est ainsi qu’à la Chambre de commerce de Bobo, Freeman Compaoré et sa suite ont animé une conférence-débat durant deux heures d’horloge. L’exposé a fait ressortir le processus engagé pour aboutir à la JNP, les actions concrètes accomplies et les difficultés rencontrées.

Le pasteur a fait ressortir dans son exposé, qu’après la mort de notre confrère journaliste Norbert Zongo le 13 décembre 1998, le climat social était tendu.

Pour apaiser les cœurs, il a été créé en juin 1999 le collège de sages, qui ont convenu de la célébration d’une Journée de pardon. Cette journée devrait permettre de se pardonner les torts causés par les régimes politiques qui se sont succédé de 1960 à 2001 ; de bannir à jamais les crimes politiques et les délinquances économiques, et de réparer les préjudices moraux et matériels subis.

Le responsable ecclésiastique a également rappelé le rôle des différents comités avant de s’appesantir sur celui du Fonds d’indemnisation des personnes victimes de la violence en politique. Il a affirmé que le comité technique d’appui au gouvernement a rendu visite à plus de 100 familles victimes et montré plus de 40 tombes.

Août 2006, fini les indemnisations des victimes

Pour ce qui est du comité de gestion du Fonds d’indemnisation, dont la mission s’achève en août 2006, il a reçu 720 dossiers. Après examen, Le conseil des ministres en a rejeté 84, procédé au payement indemnitaire de 412 dossiers pour un montant plus de 2,6 milliards.

Des difficultés, le comité en a rencontré et en rencontre encore : il est quotidiennement confronté au retard d’acheminement des dossiers, à la méconnaissance des textes en vigueur ou même à la mauvaise foi de parents de victimes décédées. Néanmoins, conclura le pasteur, les activités menées sont satisfaisantes et le bilan est globalement positif.

Le secrétaire général de la région des Hauts-Bassins, Ahmed Sory Ouattara, représentant le gouverneur et en sa qualité de modérateur, a demandé aux uns et autres de profiter de la présence de cette mission pour demander que la lumière soit faite sur les zones d’ombre pour eux.

Le débat a porté sur la représentativité des femmes dans les différents comités, la prise en compte de la parenté à plaisanterie dans le règlement des crimes politiques. Certains ont voulu savoir pourquoi des dossiers ont été rejetés.

Le pasteur Freeman Compaoré répondra que beaucoup de dossiers étaient mal ficelés et qu’il a même été fait appel souvent aux avocats pour démontrer qu’il s’agit effectivement de crimes politiques, de spoliations, de séquestrations ou de coups et blessures.

Le plus virulent des intervenants a été un représentant des personnes retraitées. Celui-ci s’est plein de la non-prise en compte des mises à la retraite anticipée. Lors de sa première intervention, il n’a pas été satisfait.

Il reviendra à la charge dans un ton plus dur en affirmant qu’eux, enfants de pauvres, ont tout donné à ce pays... qu’ils ont souffert pour ce pays et aujourd’hui, on ne veut pas les réhabiliter.

En tout cas ce vieillard a martelé que tant que leur problème ne sera pas résolu, il ne faudra pas que le gouvernement s’attende à leurs bénédictions. Le pasteur en a pris bonne note et a promis d’examiner ces doléances avec diligence.

Kader Traoré
Observateur Paalga

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