LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Avec de la persévérance et de l’endurance, nous pouvons obtenir tout ce que nous voulons.” Mike Tyson

Commune de Bobo-Dioulasso : Une situation financière peu reluisante en 2004

Publié le mardi 5 avril 2005 à 07h50min

PARTAGER :                          

Le conseil municipal de la commune de Bobo-Dioulasso s’est réuni en séance ordinaire le 31 mars 2005 dans la salle des fêtes de la mairie de Dô. Des quatre (04) points inscrits à l’ordre du jour, c’est la présentation du rapport spécial du maire de la commune pour l’année 2004 qui a ravi la vedette.

Le rapport spécial du maire de la commune de Bobo-Dioulasso pour l’année 2004 compte 47 pages et s’articule autour des quatre (04) axes suivants : la situation de la commune sur les matières transférées, les activités et le fonctionnement de la commune, l’état de l’exécution des délibérations et la situation financière de la commune, les activités des arrondissements.

On peut retenir de ce rapport que pour un budget de 2 613 318 148F CFA l’année dernière le recouvrement est de 1 710 401952 F CFA. Une situation qui peut s’expliquer par la persistance de la crise ivoirienne dont les impacts négatifs sur l’économie bobolaise s’accentuent au fil du temps. Conséquence, les trois (03) arrondissements n’ont pas pu bénéficier d’investissements à la hauteur de leurs espérances. Le maire de la commune, Célestin Koussoubé souhaite une augmentation du budget afin de faire face à des impératifs que sont les transferts, l’aménagement, l’assainissement. L’autre vœu du maire de la commune, c’est qu’en matière d’habitat, Bobo présente davantage une image de ville neuve.

Il faut rappeler que c’est conformément à l’article 109 de la loi N°042/98/AN du 06 août 1998 portant organisation des collectivités locales que le maire présente son rapport spécial. Cet article stipule que : "Le maire doit rendre annuellement compte de l’état de fonctionnement de la commune en présentant les activités qui ont marqué la vie du conseil municipal et de l’exécutif communal. Ce rapport qui donne lieu à des débats n’est pas suivi de vote."

Outre ce point, les conseillers municipaux ont adopté à l’unanimité trois (03) délibérations. Elles portent sur le Centre d’enfouissement technique (CEI), l’acceptation de dons et legs et un projet de jumelage-coopération. Par les deux (02) premières délibrations, le CET ainsi que des biens meubles et immeubles entrent dans le patrimoine communal. Quant à la dernière délibération, elle donne quitus au maire de la commune d’entreprendre les démarches pour favoriser le jumelage-coopération entre Bobo-Dioulasso et la ville de Fès au Maroc. Toujours dans le registre du jumelage, les conseillers ont appris que la ville de Palerme en Italie serait intéressée par un jumelage avec Bobo-Dioulasso.

La séance du conseil municipal du 31 mars dernier a permis au maire de lever certaines équivoques par rapport aux boutiques de rue et aux titres de jouissances au secteur 21 (ex-Colsama). Sur le premier point, il ressort qu’en dehors de quelques boutiques de rue (boulevard Eboué, hôpital) la commune n’aurait perçu aucun centime sur la grande majorité de ces établissements marchands. Ce sont les commerçants eux-mêmes qui financeraient la contruction des boutiques. La mairie, à travers la direction des services techniques municipaux, ne ferait que les accompagner techniquement. Ainsi, contrairement à la rumeur qui faisait croire à un "deal" avec les autorités communales, il n’en serait rien.

Quant aux titres de jouissances sur les parcelles loties au secteur 21, la mairie aurait commis un huissier de justice pour recouvrer les frais inhérents à l’obtention d’une parcelle. De l’avis du maire de la commune, rares seraient les personnes qui se seraient totalement acquittées de ces frais. La mairie n’aurait rien recouvré puisque le huissier n’a jamais fait l’état et le point des sommes éventuellement versées.

Urbain KABORE


Conseil municipal de Bobo :Encore des efforts à faire

C’est le 10 février 2001 qu’a été installé le conseil municipal de Bobo-Dioulasso avec à sa tête le maire central, Célestin Boyo Koussoubé. Cela fait donc plus de 4 ans que Célestin Koussoubé et son équipe travaillent pour la ville de Bobo. A quelques mois de la fin du mandat que peut-on retenir de la gestion de la ville par l’équipe de Célestin Koussoubé ?

Le 10 février 2001, la population de Bobo-Dioulasso prenait d’assaut la mairie centrale pour assister à l’installation du nouveau maire élu de la ville. Célestin Boyo Koussoubé remplaçait ce jour Alfred Sanou. Après leurs installations, Célestin Koussoubé et le conseil municipal se sont immédiatement attaqués aux maux qui minent la ville et qui ont pour noms routes impraticables, insalubrité, désordre...La ville avait amorcé un changement qualitatif et de nombreux projets vont se succéder dans la ville de Sya. Certains vont se réaliser tandis que d’autres sont toujours en cours.

Au titre des projets réalisés, nous pouvons citer l’Avenue de la République à 300 millions de francs CFA. "C’est la seule commune au Burkina Faso à avoir réalisé une route bitumée sur fonds communal" , se vante le conseil municipal. Un mini stade pour les sports de main a été réalisé, les principales intersections de Bobo ont été dotées de feux tricolores, le rond-point de la Nation et de nombreux bâtiments ont été réhabilités. Un recrutement au niveau de la police municipale a été opéré pour renforcer en terme d’effectif les équipes existantes. Le conseil municipal quant à lui fonctionne normalement.

De grandes ambitions pour Bobo

Les projets en cours de réalisation sont entre autres la privatisation de la filière des déchets ménagers marquée par le lancement de l’opération ville propre, le bitumage de cinq voies primaires, la réalisation des boutiques de rue, la rénovation de l’hôtel de ville, le projet ONU-habitat dont l’objectif sera l’amélioration du cadre de vie des populations à travers le curage des caniveaux, l’enlèvement des déchets ménagers, la construction des grands hôpitaux aux secteurs 15 et 22, l’initiation du projet Ecoloc qui étalé sur 25 ans permettra à la ville de Bobo et son interland d’être un pôle économique et social, ce qui permettra à la ville de Sya de retrouver son lustre d’antan. En somme le conseil municipal avait de grandes ambitions pour la ville à travers les grands projets de développement se résumant à la gestion des ordures ménagères, au drainage des eaux industrielles et pluviales à, la construction des routes...

Des projets nécessaires, mais pas prioritaires

L’action humaine étant toujours entachée d’erreurs, il faut reconnaître que l’opportunité, l’exécution et la finition de certains projets de la commune suscitent de nombreuses interrogations.

Il en est ainsi de la réhabilitation de la mairie centrale et de l’organisation du 75è anniversaire de la commune célébrée en 2003. Ces deux entreprises principalement, même si elles sont nécessaires n’étaient pas prioritaires, compte tenu du contexte économique difficile de la ville, contexte dû à la crise ivoirienne. Les délais prévus pour la réalisation de certains investissements restent largement dépassés et sur ces points, les plus hautes autorités communales laissent entendre : "les grands investissements en cours prendront le temps qu’il faut, l’essentiel est qu’ils soient bien achevés pour le bouheur des populations" . Les mêmes autorités rassurent qu’ils (ces investissements) finiront incessamment.

En dehors des réalisations physiques, la confiance entre l’autorité communale et la population s’est dégradée par les comportements laxistes de certains agents, fait reconnu par le maire lui-même lors des récentes présentations de vœux à la mairie en février dernier : "des comportements laxistes ont été encore déplorés en 2004" Certains services de la commune fonctionnent difficilement, à cause de l’insuffisance et de la vétusté des ressources matérielles. "En dehors de quelques voitures de fonction et d’une camionnette à la police municipale le parc auto de la commune ne dispose plus d’autres véhicules en parfait état de marche. Les directions et services dans lesquels l’outil informatique est indispensable disposent d’ordinateurs vétustes et en nombre insuffisant" constat du secrétaire général de la commune de Bobo, Antoine Attiou, lors de l présentation de vœux ci-dessus évoquée.

Des defis à relever

A l’étape actuelle, on peut affirmer que le conseil municipal de Bobo a beaucoup à faire. "De nombreux défis à relever" comme disait le secrétaire général de la commune lors de la même présentation de vœux. Il n’est jamais trop tard pour bien faire. Célestin Koussoubé et son groupe doivent redoubler d’effort pour rétablir la confiance entre l’administration communale et la population. Le maire central lui-même a invité les agents communaux à ce sursaut : "les agents communaux doivent redoubler d’efforts pour mériter la confiance que les contribuables consentent pour eux" .

Ces efforts doivent tendre vers la finition des travaux en cours, l’initiation et l’exécution correcte des projets dans les domaines de l’assainissement, de la voirie, de la salubrité. Les projets en cours, s’ils sont correctement exécutés et totalement finis donneront une autre physionomie à la ville de Bobo-Dioulasso. Et pour que cela soit effectif, il faut des efforts tant au niveau des autorités communales qu’au niveau de la population.

Au niveau des autorités communales, les maires doivent dissocier, pour le moment, leurs activités politiques de leurs activités communales en mettant beaucoup plus l’accent sur ces dernières.

Les maires doivent beaucoup développer la communication vers la population de même que les conseillers qui doivent beaucoup jouer leur rôle parce qu’il est dommage de constater que dans une ville comme Bobo, non seulement les conseillers municipaux se combattent, mais aussi combattent le travail de leurs maires alors qu’en fin de mandat, ils seront tous comptables des réalisations faites dans la ville de Bobo. Les maires doivent également éviter de caresser dans le sens du poil les entreprises défaillantes et prendre des mesures qui s’imposent quand un travail est mal exécuté ou pas exécuté dans les délais à moins qu’ils ne soient de connivence avec elles.

Aussi doivent-ils développer beaucoup plus d’initiatives pour attirer les bailleurs de fonds vers la ville. Il sera difficile de faire de grandes réalisations avec les ressources financières locales. Quant à la population, elle doit se mobiliser pour faire de Bobo une ville prospère en épaulant à sa manière les maires dans le respect, la confiance et la compréhension mutuels en évitant de part et d’autre de jouer à la politique du singe, c’est-à-dire, détruire ce qu’on est en train de construire.

Personne ne viendra construire Bobo si ce n’est les Bobolais eux-mêmes. Il faut savoir taire les querelles et penser à l’essentiel : le développement de Bobo. Tout est encore possible et il faut pour cela des efforts pour qu’en mars 2006, le bilan qu’on aura à présenter soit à la satisfaction des uns et des autres./.

Adaman DRABO

Sidwaya

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Route Didyr-Toma : 12 mois de retard, 7 km de bitume sur 43 km