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Boucle du Mouhoun : Les projets du gouverneur

Publié le lundi 4 avril 2005 à 08h47min

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S’imprégner des réalités de chaque province de sa région. Tel est l’objectif que s’ est fixé le gouverneur de la région de la Boucle du Mouhoun, à travers la tournée qu’il a entreprise depuis le 14 mars dernier.

La tournée a pris fin le 1er avril par Safané dans le Mouhoun.

Les préoccupations des populations ont été au menu des différents échanges entre la société civile, les ressortissants, les chefs de service provinciaux et départementaux avec pour objectif de capitaliser toutes les énergies pour insuffler une certaine dynamique au développement de la région. Dans l’entretien qui suit, Pascal Benon fait le bilan de cette première tournée.

Pouvez-vous nous faire le bilan de cette tournée que vous venez de boucler, et singulièrement quels ont été les problèmes les plus saillants qui vous ont été posés par vos administrés ?

Temaï Pascal Benon : Je suis tout à fait satisfait parce que la tournée a commencé le 14 mars. Nous avons fait l’ensemble des 6 provinces. Les grands problèmes rencontrés se situent au niveau de l’hydraulique car la couverture en eau est de 40% alors que la moyenne nationale est de 70%. Ensuite il y a le problème de l’insécurité qui va grandissante dans la région et cela est extrêmement grave. Comme c’est une région cotonnière, donc une région riche, les cotonculteurs sont fréquemment victimes de braquages par les coupeurs de route, qui leur retirent leurs engins. Certains ont même été attaqués dans des véhicules de transports.

Il y a aussi le problème des routes qui ne facilite pas l’évacuation des produits agricoles et des animaux. Bien que l’Etat ait fait des efforts, nos routes sont assez difficiles à pratiquer.
Il y a enfin les questions de santé qui préoccupent la population. Toute la zone sud de la région est assez couverte, je veux parler des Balé et du Mouhoun, mais lorsque vous allez dans la Kossi et les Banwa, il y a effectivement des problèmes d’infrastructures sanitaires qu’il faut résoudre.
Il y a d’autres problèmes subsidiaires. Mais je peux dire que les grands problèmes se résument à l’eau, la santé et la sécurité.

Quels peuvent être les acquis de la région ?

Vous imaginez, c’est une région assez paradoxale. C’est une région où il y a des richesses, beaucoup de productions mais en même temps une région où les gens sont extrêmement pauvres. Cela est dû au fait qu’on n’a pas capitalisé toutes les potentialités, on n’a pas canalisé toutes les énergies pour mettre en valeur toutes les potentialités. C’est pourquoi partout où je suis passé, j’ai fait appel aux ressortissants de chaque province de la région pour que chacun mette la main à la patte, afin que la région puisse faire un bond en avant. Nous allons faire la révolution des statistiques, améliorer le taux de scolarisation, améliorer le taux de couverture sanitaire, améliorer le taux de couverture en besoin d’eau potable et améliorer le taux de desserte et de commercialisation des céréales.
Le fait que nous soyons une région bien couverte sur le plan de la pluviométrie veut dire que le taux de couverture en besoins céréaliers est supérieur à 150%. Comme je l’ai dit plus haut, c’est le problème de la capitalisation de toutes les potentialités. C’est une région dans laquelle il y a parfois la famine et cela n’est pas normal, parce que c’est une région de prédilection pour les spéculateurs des céréales. Pour tout dire, nos acquis sont naturels.

Les populations du Nayala sont confrontées, cette année, à l’insécurité alimentaire. Qu’est-ce qui pourrait être fait pour les satisfaire ?

C’est une situation ponctuelle pour la simple raison que la saison dernière n’a pas été bonne, ce qui a eu pour conséquence des difficultés sur la production céréalière. Le gouvernement à travers le ministre de l’Action sociale et de la Solidarité nationale s’est engagé à faire intervenir le CONASUR (Comité national de secours d’urgence et de réhabilitation, ndlr). Cela ne consistera pas à amener des vivres et les distribuer gratuitement aux populations, mais ce sera des vivres qui leur seront vendus à un prix social. Ce qui permettra de régler un tant soit peu la situation en espérant que la saison à venir sera meilleure.

Quelle est l’étape de la tournée qui vous a le plus marqué ?

Toutes les étapes ont été sensiblement les mêmes. Les populations de chaque province se sont mobilisées pour exposer les problèmes. Certains avaient la curiosité de connaître le gouverneur. Ce qui m’a marqué, ce sont les problèmes qui ont été posés. A travers cette tournée, nous avons pu nous rendre compte que nos responsabilités sont importantes, et cela nous donne du tonus pour nous engager plus dans la gestion de cette région.

Quelle suite donnez-vous à l’ensemble des préoccupations de vos administrés ?

Lorsque je me déplace, c’est avec l’ensemble des directeurs régionaux. Car, il y a des questions pointues auxquelles le gouverneur ne peut répondre.
Je demanderai aux directeurs régionaux de faire une synthèse de l’ensemble des préoccupations qui ont été posées dans leurs spécialités et de me faire des propositions. A partir de là, nous allons faire un rapport qui sera transmis au ministre de l’Administration du territoire pour que, avec ses collègues, il voie ce qui doit être fait à court, moyen et long termes, par rapport à toutes les questions qui ont été soulevées par les populations.

Propos recueillis par Serge COULIBALY
Le Pays

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