En fait de choix, il s’agit plutôt de l’application d’une procédure instituée depuis la nuit des temps par les autorités coutumières et qui a toujours contribué à faciliter la tâche au conseil quant à la désignation d’un nouveau chef.

La vie semble reprendre son cours normal à Dioulassoba, quelques deux semaines après la mort du chef traditionnel et chef de canton, Sanou Ali Kollo, qui a régné pendant une quinzaine d’années environ ( il a accédé au trône en 1991) est et décédé le 12 mars dernier dans sa quatre-vingt-neuvième année. Après des obsèques dignes de son rang et qui ont surtout été marqués par la danse des masques, tous les regards étaient en effet tournés vers le conseil des sages, qui se devait non seulement de désigner un intérimaire, mais aussi de préparer l’avènement du successeur de Sanou Ali Kollo.

Suite alors aux différentes concertations et conformément à la procédure, le pouvoir revient désormais à Sanou Yacouba, qui est le fils du premier chef de canton. Il en était de même pour le défunt chef Sanou Ali Kollo, qui appartenait à la même lignée parce qu’étant le neveu du même premier chef. Comme on peut le constater, la chefferie chez les Bobo, comme dans biens d’autres communautés, obéit à un certain nombre de principes qui se résument principalement à la descendance et à l’âge. Autant de facteurs qui ont milité en faveur du nouveau chef suprême des Bobo mandarè ; et tout comme son prédécesseur, le pouvoir de Sanou Yacouba s’étendra sur tous les villages bobo de la région Ouest.

Bientôt l’installation officielle du nouveau chef

Sa fonction en tant que chef traditionnel est surtout sociale, et à ce titre, il devra œuvrer au maintien et au renforcement de la cohésion et de l’unité au sein de la communauté. C’est en tout cas le souhait des Bobo mandarè et aussi des habitants de Sya, qui ont vécu ces dernières années des situations déplorables nées des divergences politiques entre les populations autochtones. Et au dire de nombreux observateurs, la tâche s’annonce peu ardue pour Sanou Yacouba, qui semble hériter d’un problème en voie de solutionnement, celui de la cohésion sociale, qui avait été sérieusement mise en mal lors des municipales de 2000.

Les efforts faits par Sanou Ali Kollo pour la réinstauration de la cohésion sociale devront alors être poursuivis par le nouveau chef, qui bénéficie déjà du soutien de toute la communauté et de tous les villages bobo, qui étaient représentés aux obsèques du disparu. C’est du moins ce qu’a affirmé le conseil des sages, qui se prépare activement pour la cérémonie d’installation officielle de Sanou Yacouba, qui aura lieu dans les tout prochains jours à Dioulassoba.

Observateur Paalga