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<I>Une lettre pour Laye</I> : Où est encore passé Hermann ?

Publié le vendredi 18 mars 2005 à 06h34min

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Cher Wambi, une fois n’est pas coutume, j’entame ma lettre du jour par une triste nouvelle. D’ailleurs tu devrais en être déjà informé, puisque les nouvelles vont à la vitesse du vent.

Ainsi donc, M. Jean-Baptiste Kafando, le médiateur du Faso, s’en est allé le samedi 12 mars dernier dans sa 74e année, dans la capitale française.

J’informe de source digne de foi tous ceux du village et des environs qui voudraient lui rendre un dernier hommage, cher cousin, que sa dépouille mortelle est attendue le dimanche 20 mars 2005 à Ouagadougou, où elle doit être ramenée par le vol Air France 730 à 20h 55. Suivra une veillée au domicile familial de Gounghin, veillée dont le déroulement sera précisé par voie officielle les heures à venir, si ce n’est déjà fait.

La levée du corps aura lieu aux environs de 13h 00 le lundi, suivie des honneurs militaires au siège de l’institution qu’il dirigeait, au centre ville, du requiem en la cathédrale de l’Immaculée Conception et, enfin, de l’inhumation au cimetière de Gounghin. En attendant, il faut rappeler, cher cousin, que M. Kafando était également président de l’Association des ombudsmans et médiateurs africains (AOMA), créée en juillet 2003 dans notre capitale. A ce titre d’ailleurs, nombre de ses pairs africains sont attendus à ses obsèques.

- Cela dit, cher Wambi, comme tu l’auras remarqué, nos villes et campagnes s’animent davantage au fur et à mesure que nous nous avançons vers la présidentielle du 13 novembre 2005. Les ABC, pour ne pas dire les Amis de Blaise Compaoré, le candidat virtuel du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), semblent être les plus bruyants, qui multiplient les pèlerinages vers l’électorat. Mais que font alors les partisans de Nongma Ernest Ouédraogo, qui a annoncé sa candidature depuis belle lurette ?

Mystère et boule de gomme. Pour leur part, les leaders du Groupe "Alternance 2005" prévoient une conférence de presse ce matin même au siège du Parti africain de l’indépendance (PAI) à Bilbalogho à partir de 10h. Je l’imagine déjà, le thème portera certainement sur la conjoncture nationale, notamment sur la désignation de leurs trois mousquetaires, à savoir Me Hermann Yaméogo de l’UNDD, Me Bénéwendé Stanislas Sankara de l’UNIR/MS, Philippe Ouédraogo du PDS pour disputer à l’enfant terrible de Ziniaré le fauteuil auquel il reste scotché depuis dix huit ans. Bien sûr, cher cousin, que le départ de Ram Ouédraogo et de bien d’autres d’"Alternance 2005" sera aussi à l’ordre du jour.

- Tu veux savoir pourquoi le PDS a finalement posé la candidature de Philippe Ouédraogo et pas celle d’Arba Diallo comme je te l’avais annoncé il y a quelque temps ? Eh bien, il me revient que malgré son soutien constant au PDS, Arba Diallo n’a pas voulu abandonner la proie pour l’ombre. Tu n’es pas sans savoir en effet que s’offrait à lui un dernier mandat de trois ans à la Convention des Nations unies pour la lutte contre la désertification, dont le siège est en Allemagne. Entre cette offre qui le conduirait jusqu’à sa retraite et cette aventure dans une élection présidentielle au "Pays des hommes intègres", qu’aurais-tu choisi, cher cousin ?

- Si les mousquetaires du Groupe "Alternance 2005" peuvent déjà se mettre en ordre de bataille, ce ne serait point le cas à l’Alliance pour la démocratie et la fédération/Rassemblement démocratique africain (ADF/RDA), confrontée à un dilemme : il semble que Me Gilbert Ouédraogo, vêtu de ses habits neufs de chef de file de l’opposition, se serait vu contraint de se présenter à la présidentielle ; ce qui est tout à fait normal au regard de son statut sus-mentionné.

A ce qu’on dit, cher cousin, une certaine vieille garde de l’ADF/RDA serait farouchement opposée à cette éventualité, et prêcherait plutôt un soutien inconditionnel et sans réserve au candidat du "Large rassemblement" et du "Développement solidaire"... Blaise Compaoré.

Cet avis ne serait pas non plus du goût des leaders de la Coordination des partis extraparlementaires (COPEP), qui demanderaient à y voir clair dans les meilleurs délais. La fronde des éléphanteaux l’emportera-t-elle sur la volonté des anciens de faire allégeance ? Rien n’est moins sûr.


Où est encore passé Hermann ?

Eh bien, cette question, tu n’es pas le seul à me la poser, cher cousin. Car depuis bientôt un mois, ils sont nombreux qui se demandent dans quelle verte prairie se trouve le président de l’Union nationale pour la démocratie et le développement (UNDD). Je te l’avoue, toutes mes tentatives pour en savoir plus sont restées vaines. Cela m’amène maintenant, cher Wambi, à m’inquiéter quand même des agissements de certains de nos hommes politiques.

Voilà quelqu’un qui veut briguer la magistrature suprême, mais qui ne sait pas du tout communiquer. Qu’est-ce qui lui coûte, en effet, de pondre un communiqué de presse à chacune de ses sorties ou à son retour pour situer l’opinion nationale et internationale ? L’UNDD n’a-t-elle pas un service de presse ou de communication ? Bien sûr, on me rétorquera que tout homme a une vie privée, mais remarque, cher cousin, qu’un homme politique qui ambitionne d’accéder au pouvoir d’Etat ne s’appartient plus. Je ne le dirai jamais assez, il faut que nos hommes politiques changent de méthode de travail. En ce qui concerne Hermann, comme l’a dit le fou, il a vu hier. Donc...


Comme le dit un proverbe bien de chez nous, cher cousin, quand on tape sur un tas d’ordures, on en fait sortir les scorpions. Je ne t’en dirais pas plus. Lis seulement cette correspondance que m’a fait parvenir ton oncle Seydou Ouédraogo et tu comprendras le sens du proverbe :

Bonjour monsieur Passek Taalé

J’ai sous les yeux l’Observateur du jour, dans lequel vous répondez au député Mahama, suite à sa réaction après l’échange de politesse que vous avez eue avec le professeur Alain Nindaoua Sawadogo. En même temps que j’apprécie la réplique, je vous fais observer que vous n’avez pas été jusqu’à la fin de votre logique.

Eh oui, monsieur Sawadogo connaît les réponses aux questions qu’il a soulevées. C’est clair, comme vous le dites, que c’est les idéologies qui érigent la violence comme mode d’action et de conviction qui sèment les tombes. Chez nous, on l’a vu avec la révolution et son épigone que fut le Front populaire. Mais il aurait fallu souligner de votre part que ça continue. Les cas de Norbert Zongo, David Ouédraogo, les tués de Baléré, Garango, et autres (les exemples sont nombreux) sont là pour en témoigner.

Il fallait rappeler également à monsieur le député, que les caciques du CDP, dont il est membre, sont des transfuges du CNR et du Front populaire, et que messieurs Hermann Yaméogo et Issa Tiendrébéogo se disputaient il n’ y a pas si longtemps la paternité du premier soutien ou caution apportés à monsieur Blaise Compaoré après la tragédie du 15 octobre 1987. Des leçons d’histoire politique venant de monsieur le député, franchement non ! Toutes mes félicitations et mes encouragements pour le travail abattu chaque jour pour nous donner le pouls de la cité. Ainsi va la vie, pour reprendre Passek Taalé.

Monsieur Seydou Ouédraogo
Administrateur au CNRFP
01 BP 2208 Ouagadougou 01
Tél. : (00226) 50 32 46 95/96
Burkina Faso


Dans ma lettre de la semaine dernière je t’annonçais la démission du directeur de l’Institut du développement rural (IRD). Eh bien, cela m’a valu de l’intéressé le droit de réponse ci-après, qu’il a adressé au directeur de publication de L’Observateur paalga :

"Dans une lettre pour Laye du n°6349 de votre journal, en date du 11 mars 2005 vous avez évoqué ma démission du poste de directeur de l’Institut du développement rural (IDR) en m’introduisant en tant que monsieur André T. Kabré. L’importance et le sérieux de votre journal m’oblige à vous demander de m’introduire selon mon profil réel : Professeur, Maître de conférences, Ingénieur, Docteur André T. Kabré ou tout simplement professeur André T. Kabré, car tous ces titres ont prévalu dans ma décision de me faire respecter par mes propres étudiants quelles que soient les passions des débats syndicaux, en déposant ma lettre de démission le 1er mars 2005 ; il y a des écarts de langage qu’un éducateur ne doit pas tolérer de la part de ses étudiants, et tous les livres saints sont clairs là-dessus.

Bonne réception et merci.

Pr André T. Kabré

Institut du développement rural/UPB"

Sans commentaire.


Avant de t’inviter à jeter un coup d’œil dans le carnet secret de Tipoko l’Intigrante, très maigre aujourd’hui, note dans ton agenda, cher cousin, que la passation de service entre le nouveau directeur général de la police nationale, le commissaire Thomas Dakouré, et son prédécesseur, le commissaire Palguim Hamadou Sambaré, aura lieu, sauf changement de dernière minute, le lundi 21 mars 2005.

Je saisis l’occasion, cher cousin, pour rectifier le tir au sujet de l’ancien commandant de la Compagnie républicaine de sécurité (CRS), qui, dans cette même lettre, avait été injustement mis en cause dans la confiscation de la ventoline du gardien de but sud-africain lors du match ASFA-Y # AJAX Cape Town. Comme relaté dans l’Observateur paalga du lundi 14 mars dernier, le coupable serait à rechercher du côté du commissariat central de police de Ouagadougou. Alors, encore mille excuses, mon commandant.

Et maintenant cher cousin :

- L’école primaire publique de Thiou, province du Boulkiemdé fête son cinquantième anniversaire le samedi 26 mars 2005. Pour l’histoire, l’école primaire publique de Thyou, sur demande express du chef de canton Naaba Sorba le 03 août 1953 au gouverneur de l’époque, a ouvert "son enclos" (puisque c’était en secco) avec ses premiers élèves en janvier 1954. Puis une grande bâtisse en banco a suivi pour être remplacée entre 1955 et 1956 par l’actuel bâtiment en dur.

D’une école de trois (03) classes au départ pour l’ensemble du département, qui comptait douze (12) villages, celui-ci totalise à ce jour quarante-trois (43) écoles avec un effectif moyen de soixante-dix (70) élèves par classe. Toutes ces classes se sont engagées, aux côtés des anciens élèves et des parents d’élèves, pour la célébration de ce cinquantenaire. Il est prévu ce même jour l’inauguration de la nouvelle maison des Jeunes, qui est une réalisation des Six Engagements du chef de l’Etat, et celle du CES, qui avait déjà ouvert ses portes en 2000.

L’ensemble des cérémonies a été placé sous le haut-parrainage du président de l’Assemblée nationale. Les ministres en charge de l’Education président les cérémonies. Tous les ressortissants du département, surtout les anciens élèves de l’école, sont conviés aux manifestations. La contribution de chacun est attendue.

- Un anniversaire, ça se fête. Autant pour les hommes que pour les institutions. L’Association pour le développement économique et social du département de Doulougou (ADES-DD), pour les 50 ans de l’école primaire publique et l’inauguration du CEG de cette localité, a décidé de donner une grande fête le samedi 19 mars 2005, à partir de 10h dans l’enceinte de l’école. Elle sera placée sous le patronage des ministres en charge de l’Education, avec la présence effective de Mme Kadiatou Yonli, épouse du Premier ministre, et de Mme Alice Tiendrébéogo, directrice générale du Fonds national pour l’alphabétisation et l’éducation non formelle (FONAENF), marraines.

- Les élus du Plateau central viennent d’initier un tournoi de football entre les équipes de la région. Une conférence de presse est prévue à cet effet, le dimanche 20 mars 2005 à Zorgho, le fief de Roch Marc Christian Kaboré, le président de l’Assemblée nationale. La compétition va commencer le 2 avril 2005 à Boussé. Cette initiative, qui est l’œuvre de tous les députés tous bords politiques confondus, a été fort appréciée. Et il semble que le président du Faso, Blaise Compaoré, et celui de l’Assemblée nationale s’y investiront pour faire de l’événement un véritable succès.

Tipoko l’Intrigante n’apprend rien d’elle-même, elle n’invente jamais rien. Tipoko l’Intrigante est un non-être. Elle n’est ni bonne en elle-même, ni mauvaise en elle-même. Elle fonctionne par intuition, car "l’intuition c’est la faculté qu’a une femme d’être sûre d’une chose sans en avoir la certitude..."

Ainsi va la vie.

Au revoir.

Ton cousin

Passek Taalé.

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