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Le chef suprême des Bobo accompagné à sa dernière demeure

Publié le mercredi 16 mars 2005 à 07h07min

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Comme annoncé dans notre édition d’hier, la chefferie traditionnelle bobo et toutes les communautés bobo mandarè sont en deuil.

En effet, Ali Kollo Sanou, leur chef suprême n’est plus. Décédé dans sa 89 année le 12 mars 2005 peu après 21 heures, il a été inhumé le 14 mars à son domicile à Dioulasso-bâ en présence des autorités et d’une foule nombreuse.

Le roi est mort, vive le roi ! Le chef suprême des Bobo-Madarè, Ali Kollo Sanou, chef de canton, s’en est allé le 12 mars 2005.

Né en 1916, il était le quatrième de la dynastie cantonale instaurée au temps colonial après Sanou Souro, Sanou Ali et Sanou Adama. Intronisé en 1991, il était à sa 14e année de règne. Homme d’influence dans la région de Bobo, Ali Kollo Sanou avait la considération certaine de tous les partis politiques implantés à Bobo-Dioulasso ainsi que des ethnies alliées de par la tradition.

A l’occasion de sa mort, nombreux sont ceux-là venus témoigner leur compassion. La plupart des services administratifs d’Etat ont envoyé dans son fief de Dioulasso bâ, une délégation pour s’incliner sur la dépouille mortelle.

Aux environs de 12 heures, on disait attendre de Ouagadougou des délégations officielles avant de procéder à l’inhumation dans l’après-midi du 14 mars.

Une question qui brûle les lèvres est celle de sa succession. Mais toute réponse gravitant autour de cette interrogation est pour l’instant estampillée "top secret".

C’est un véritable hommage qui a été rendu à Ali Kollo Sanou en ce 14 mars 2005. Le chef de canton a été inhumé à son domicile ce lundi 14 mars 2005 dans l’après-midi. Auparavant, la dépouille mortelle a été transportée sur la place Wara-Wara où un office religieux musulman a été célébré. La prière a été dirigée par l’imam de Dioulasso-bâ, Siaka Sanou en présence d’une foule importante. Le corps a ensuite été ramené à la maison . Il était porté par des jeunes qui ont mis plus d’une heure à rejoindre le domicile funèbre. Ils ont ainsi fait le tour du quartier, s’arrêtant par moments et pressant souvent le pas.

A l’arrivée du corps dans la cour royale, une foule immense était massée aussi bien à l’intérieur qu’aux alentours immédiats.

Les coups de fusils tonnaient sans discontinuer, manière pour les chasseurs traditionnels (dozos) de rendre hommage à l’illustre disparu. A côté d’eux, les larmes aux yeux, les femmes étaient massées dans la cour. Autour de la tombe, c’était la bousculade à l’arrivée du corps. Il fallait être assez solide pour ne pas être éjecté de la foule. Les Peulhs (parents à plaisanterie des Bobo) avaient auparavant pris "en otage" la tombe. Quelques billets de banque et une médiation bien menée les font fléchir et ils concèdent à libérer la tombe. Les enfants du défunt les y remplacent et ce sont eux qui feront reposer le chef dans sa dernière demeure à 16 h 20 mn exactement.

La foule se disperse peu à peu et les masques sortis pour la circonstance se promènent partout dans le quartier, semant la panique par endroits avec des fouets. De sources proches de la famille, les funérailles débuteront le dimanche 20 mars 2005. D’après les dépositaires de la tradition bobo, un intérim de deux ans sera assuré par le doyen d’âge de la chefferie avant que celui-ci ne soit éventuellement confirmé à son poste. C’est à Yacouba M’Pa Sanou qu’incombe provisoirement cette tâche de chef de canton. A l’issue de deux années, il prendrait alors officiellement les rênes du pouvoir.

Jean Luc BONKIAN et Urbain KABORE
Sidwaya

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