Au-delà de la prise de contact avec ces derniers, le gouverneur leur a lancé un appel à l’unité, à la paix et à l’engagement au développement du Centre-Nord.

Installée comme gouverneur du Centre-Nord le 15 décembre 2004, Fatoumata Lègma était le 19 février 2005 à Ouagadougou pour une prise de contact avec la communauté des ressortissants de la région qui y réside. En rappel, à l’issue de son investiture, Mme Lègma a établi un calendrier qui lui a permis de rencontrer toutes les couches sociales du Centre-Nord. Après ces concertations, le gouverneur a jugé qu’il était nécessaire d’aller à la rencontre des ressortissants de la région à Ouagadougou ainsi qu’à Bobo-Dioulasso.

Car de son point de vue, la région, étant une nouvelle structure administrative et il faut œuvrer à ce que toutes les filles et fils, des trois provinces qui constituent le Centre-Nord (Bam, Namentenga et Sanmatenga), aient le sentiment d’appartenir à une même entité. Le rendez-vous du 19 février, qui a eu pour cadre la maison des jeunes et de la culture de Ouagadougou, a permis non seulement à la communauté des ressortissants du Centre-Nord de se frotter mais aussi et surtout au gouverneur d’échanger avec elle et de voir dans quelle mesure une collaboration pourra être établie entre les ressortissants et le gouvernorat.

A travers un exposé du secrétaire général sur la situation économique et sociale de la région, les uns et les autres, coupés des réalités du Centre-Nord, ont pu les réalisations sur tous les plans et de mesurer le chemin qui reste à parcourir ainsi que la nécessité de s’impliquer pour une atteinte des objectifs inscrits dans le programme du gouvernorat. Pour Mme Lègma, chacun à son niveau, de ceux qui occupent des postes de responsabilité en passant par les commerçants jusqu’aux ménagères, peut avoir sa part de contribution au développement de la région. Le Centre-Nord regorge, a-t-elle dit de compétences à tous les niveaux de responsabilité du Burkina.

A titre d’exemples les directions générales de la BECEAO, de la BIB, de la LONAB et de bien d’autres services sont occupées par des fils du Centre-Nord. Si toute cette crème s’organise, pense Mme Lègma, cela nous permettra de les contacter chaque fois que nous initions une action quelconque afin qu’ils nous accompagne afin que nous puissions évoluer ensemble et atteindre les objectifs de développement que le gouvernorat s’est fixés.

Cette rencontre, faut-il le souligner, aura eu le mérite de regrouper toutes les couches sociales dans un seul cadre. D’influents hommes politiques de la région, toutes tendances confondues, étaient présents à ces échanges : Philippe Ouédraogo du PAI, Datouissama Sawadogo du PDP/PS, et que dire des bonzes du CDP comme Dim Salif, Siméon Sawadogo, Zénabo Drabo, maire de l’arrondissement du Bogodogo et autres. D’ailleurs c’est le second cité qui, bien que de l’opposition radicale, qui a été le porte-parole des élus issus de la région.

Ce que Mme Lègma n’a pas manqué de saluer car selon elle, il ne s’agit pas là de joutes politiques mais du développement de la région qui interpelle tous, quel que soit le bord politique auquel l’on appartient. L’occasion fut offerte pour elle d’inviter les uns et les autres à un fair-play, dans la perspective des élections à venir. Car, il est revenu que sur les 45 provinces, il y en a qui sont au rouge en matière de violence en politique. Les provinces du Sanmatenga sont de celles-là. Aussi les a-t-elles appelés à un sens de responsabilité durant cette période-là pour ne pas s’illustrer négativement et ternir l’image de marque de la région.

Une rencontre positivement appréciée

Le maire de Bogodogo, Zénabo Drabo, Dr Rambré Ouiminga, le député Philippe Ouédraogo, le D.G de la LONAB, Zambéndé Théodore Sawadogo et le député Siméon Sawadogo, tous les participants en général, ont salué l’initiative du gouverneur Fatoumatou Lègma. Surtout en ce qu’elle a permis de présenter des statistiques fiables dans les domaines économique et social de la région. Pour Philippe Ouédraogo, député de l’opposition, son appartenance à la région et son devoir de se préoccuper du développement du Centre-Nord transcende son option politique. Il a souhaité que soit mis à la disposition du gouverneur et de l’ensemble de la région les ressources nécessaires afin de permettre aux responsables de la région de conjuguer pleinement leurs efforts.

Quant à Zambéndé Théodore Sawadogo, D.G de la LONAB, cette rencontre a permis aux ressortissants de se faire une idée de la situation réelle du développement économique et social de la région en général et des provinces en particulier. Il ressort que le Namentenga, la province dont il est originaire, est le dernier sur tous les plans au niveau national. Cette situation, selon lui, interpelle non seulement tous les ressortissants de la région mais aussi et surtout ceux de la province qui regorge pourtant d’intellectuels, d’opérateurs économiques et d’hommes de bonne volonté qui cherchent à travailler. Il maquait seulement de s’asseoir et d’identifier ensemble les problèmes et les voies et moyens pour les résoudre.

Cette réunion, à son avis, constitue un déclic à la nécessité de conjuguer les efforts pour sortir la province de ce rang qui n’honore pas les fils de la région. Il a promis que dans les jours à venir ils s’organiseront pour mettre leurs efforts en commun. Le député Siméon Sawadogo pense que, par rapport aux axes définis par le gouverneur, à savoir l’unité, la paix, et l’engagement à participer au développement de la région, nécessite la mise à contribution de l’ensemble des ressources humaines et techniques dont dispose l’entité pour appuyer le gouvernorat dans la réalisation de son programme.

Il ne s’agit pas pour les cadres, selon lui, de se substituer à l’administration de la région mais d’apporter, chacun dans son domaine, sa contribution pour l’atteinte des objectifs définis par le gouvernorat. En tout cas, cette rencontre était la bienvenue car elle a permis de se rendre compte que le sentiment d’appartenance à une même entité n’est pas encore ancré dans l’esprit de nombre de gens. La preuve, certains dans leurs interventions confondaient la région à leur province d’origine.

Hamidou Ouédraogo
Observateur Paalga