Le cadre de concertation, mis en place par le haut-commissaire sur recommandation du MATD suite à la rixe entre les kassena et les peulhs à Kampala depuis le 30 novembre s’est déjà réuni plusieurs fois pour discuter du conflit et les solutions de résolution possibles. L’une des premières rencontres avait préconisé 11 points pour la feuille de route de la paix à Kampala.

Deux mois passés, l’évolution de la situation a avancé favorablement pour le retour à Kampala des peulhs, casernés à Pô sur le site des rapatriés de Côte d’Ivoire même si les différents points de la feuille de route ne sont pas exécutés totalement pour des raisons de temps et de procédures.

Les populations de Kampala se sont dit satisfaites de l’évolution du processus et acceptent pour que leurs frères peulhs reviennent à la maison. C’est un incident qui est arrivé suite aux comportements asociaux des frères peulhs, mais l’eau troublée se repose et nous pensons que nos amis et frères peuvent revenir à la maison car on ne les rejette pas. Chacun doit prendre en compte la présence et les besoins de l’autre pour une bonne cohabitation. C’est en substance la déclaration des représentants des populations à l’occasion de la rencontre présidée par le haut-commissaire, Corneille Blaise Ouédraogo.

Les populations ont été invitées à sensibiliser les intransigeants afin que la paix soit définitive. Les autorités coutumières, les services techniques et le préfet de Pô ont été instruits par le haut-commissaire pour régler les questions en suspens tel que le choix d’une zone de pâture dans chaque village, la réparation coutumière de la terre souillée, les dispositions à prendre pour l’éducation des enfants surtout les petits peulhs, la sensibilisation sur l’application des techniques modernes d’agriculture et d’élevage.

Des caciques des villages avaient posé comme condition la réparation coutumière sous réserve du retour à la maison des détenus déférés en prison pour meurtre dans le cadre du conflit. Mais suite aux explications et aux démarches effectuées par le cadre de concertation, les représentants des populations ont écarté cette condition et se sont engagés à effectuer les réparations coutumières mais à leur rythme et dans les principes coutumiers.

C’est dans une ambiance fraternelle et un état de soulagement que les différentes parties se sont quittées en attendant une date qui sera arrêtée de commun accord avec les autorités nationales et locales pour la fête du retour de la paix à Kampala.

Léon COPIA
AIB/Nahouri