Cette sortie a permis à Pascal Bénon, non seulement de connaître les personnels des services techniques, mais aussi d’échanger avec ses proches collaborateurs que sont les différents directeurs régionaux et les autres chefs de services. Des problèmes d’infrastructures en passant par ceux des ressources humaines et des moyens matériels, il en a été question au cours des contacts et échanges que le gouverneur a eu avec ses interlocuteurs. Certains services comptent plus de bureaux que d’ agents.

Cette première sortie du gouverneur de la Boucle du Mouhoun lui a permis de visiter tous les services techniques militaires et paramilitaires de son ressort territorial. Plus d’une trentaine de services ont été visités à cette occasion, des services publics de l’Etat ainsi que des services parapublics et privés.

Trente minutes était accordées à chaque responsable de service de présenter, et son service, et son personnel de proximité. En entreprenant une telle tournée dans les services publics, Pascal Bénon pourra « répondre à la lettre de mission » que lui a confiée le ministre de l’administration territoriale et de la décentralisation. Il pourra également a-t-il poursuivi « aller au delà des descriptions théoriques pour mieux connaître les personnels et voir dans quelles conditions ils travaillent, les difficultés qu’il rencontrent dans le cadre de leur fonction »

Et comme il fallait s’y attendre les problèmes d’infrastructures ,de logistiques et de ressources humaines que connaissent les services publics étaient à l’ordre du jour. En effet à certains niveaux, le personnel est très réduit alors que les tâches à accomplir sont énormes .C’est le cas par exemple de la direction de la promotion de la femme où il n’y a que la directrice et son agent, tout comme à la DR des sports où il y a plus de bureaux que d’agents où encore à la DR de l’économie et du développement ou chaque agent est en même temps chef de son service.

Si dans les services cités plus haut il manque de ressources pour faire le travail, ailleurs, comme c’est le cas au niveau de l’hôpital, il manque de médecins spécialisés. Il semble que jusque là, tous les médecins spécialistes qu’on a affectés dans la Boucle du Mouhoun ont toujours refusé d’y venir. Alors on se retrouve dans la région avec 0 médecin spécialiste pour l million 353 000 habitants. Des problèmes d’infrastructures il en a été aussi question au cours des différents entretiens que le gouverneur a eus avec les chefs de services .

De ces contacts il est ressorti que certaines directions régionales sont grandes, mais sont sans locaux propres. C’est le cas de la grande DR des Enseignements secondaires, celle de l’Action Sociale et de la Solidarité Nationale qui occupent respectivement les locaux du Lycée Provincial de Dédougou et ceux de la Direction Provinciale de l’Action Sociale . Après ces problèmes d’ordre général, les responsables des services ont aussi évoqué avec leur gouverneur des problèmes spécifiques à leurs services. C’est ainsi qu’à la Direction Régionale de l’Environnement et du Cadre de vie les responsables étaient préoccupés par le déboisement intensif le long du fleuve Mouhoun et la dégradation de la faune.

Au niveau des forces de sécurité c’est les armes qui sont dépassées et les moyens de déplacement insuffisants pour traquer les bandits, tandis que le haut-commissariat lui, souffre de l’absence de cadres au niveau de son personnel, et du manque de registres de naissances à mettre à la disposition des préfectures. La Mairie de Dédougou, elle, déplore l’absence de voirie et de service d’accueil parmi les prestations qu’elle offre aux citoyens de la ville. La DREBA quant à elle est préoccupée par le taux de scolarisation des jeunes filles qui demeure toujours bas dans la région.

L’incidence de la pauvreté est à 60,4% dans la région, malgré des ressources abondantes et variées

A certains niveaux comme à la DR des Ressources Animales et à la DR de l’Agriculture, les tableaux présentés étaient plus ou moins reluisants. Dans le domaine de l’élevage, la région de la Boucle du Mouhoun regorge d’énormes potentialités avec son cheptel varié et abondant ( 9 % des bovins et 11 % des porcins du pays).A l’ Agriculture il semble que la région a toujours connu des excédents céréaliers( 220 % la saison dernière et 130% cette saison).A la Sofitex on a rappelé au gouverneur que sa région était l’une des premières en matière de production cotonnière et qu’elle semble faire des merveilles au grand bonheur des populations de la région.

Entre autres actions positives, elle finance la construction de maternités, de CEG, de CSPS de routes etc. Mais ,malgré toutes ces données quelque peu positives à l’avantage de la région, les populations croupissent toujours dans la pauvreté. En effet, l’incidence de la pauvreté s’élève jusqu’à 60,4% surtout en milieu rural Ce qu’il faut savoir aussi, c’est que le gouverneur Pascal Bénon n’a pas seulement visité les services publics de l’administration. Il a en effet été reçu par les différentes communautés religieuse et coutumière de la ville de Dédougou.

AIB/Dédougou
Ousséini OUEDRAOGO