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Déplacés peulhs de Pô : La lutte pour la survie

Publié le lundi 24 janvier 2005 à 07h21min

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Après les folles journées des 30 novembre et 1er décembre derniers connues par la communauté Peulh de certains villages du département de Pô en proie à la rixe qui les a opposés aux autochtones, près de 900 bergers peulhs ont été accueillis au site d’accueil de rapatriés de Pô. 2 mois après, et quoi que la majorité ait rejoint leurs domiciles, certains ne l’ont pas totalement fait.

Car il y en a qui sont partis de façon temporaire, certains qui vivent aux alentours de site et d’autres qui y vivent de façon permanente parmi eux, de nombreux enfants et leurs mères ainsi que quelques personnes âgées. En fait, diverses raisons expliquent leur présence en ces lieux : beaucoup ont tout perdu. Par ailleurs, la pomme de discorde entre les 2 communautés n’a toujours pas été définitivement scellée même si l’on note une nette avancée en la matière. Comment vivent-elles cette aventure, surtout sur le plan alimentaire et sanitaire ? Nous avons voulu savoir.

Le site dans lequel les déplacés Peulh de Pô ont été accueillis depuis le 1er décembre dernier continue toujours de grouiller de monde et est en train de prendre une allure de village sécurisé de jour comme de nuit par des éléments de l’armée. Au départ, ils étaient dans l’ordre de 902. Maintenant, ils n’atteignent plus ce nombre. Car certains ont rejoint leurs domiciles et ceux dont les habitations ont été détruites vivent toujours au sein du site pendant que d’autres ont trouvé refuge dans la ville, juste à côté dans les environs du site. Surtout avec le froid et le vent, il fallait mieux se loger.

Tout cela fait qu’à l’heure actuelle, quand on y arrive, on n’a plus affaire au même effectif de départ (Ndlr : 902 recensés au début de leur accueil). Mais il est difficile de donner leur chiffre exact. C’est pour cela que pour le directeur provincial de l’action sociale du Nahouri, Poussy Kiemdé, un nouveau recensement va être fait pour déterminer le nombre exact de ceux qui sont restés. "Il serait intéressant de servir exactement quels sont ceux-là qui vivent réellement et de façon permanente sur le site, quels sont ceux-là qui sont dans les alentours du site et ceux qui sont partis de façon définitive ou temporaire" a-t-il précisé.

Ce qui est sûr , le problème de ces déplacés n’est pas entièrement résolu même si les efforts ont été faits pour leur retour définitif dans leurs familles respectives. Une structure chargée de la réconciliation a certes été mise en place et des personnes ressources contactées çà et là et tout le monde est en train de donner le meilleur de lui même pour que une solution définitive soit trouvée. Mais au fur et à mesure que les jours passent ils sont de plus en plus laissés à eux-mêmes dans la mesure où il y a d’autres personnes nécessiteuses à assister.

Les déplacés responsabilisés

Dès les premiers moments de la crise, les uns et les autres ont réagi de façon spontanée pour assister ces infortunés, au niveau du comité provincial de secours d’urgence (COPROSUR) et de réhabilitation ; il a fallu intervenir en ce qui a concerné leur petit déjeuner, des produits pharmaceutiques et autres accessoires en attendant les autres aides. Côté nourriture, il y avait l’ONG Locades qui s’en occupait. Mais à un moment donné, il a été décidé de responsabiliser ces déplacés. C’est ainsi qu’après le passage des 2 membres du gouvernement sur le site, les autorités au niveau local ont saisi l’occasion pour exprimer certains besoins afin d’assister ces derniers.

Ainsi, un certain nombre de matériel a été acheminé dont la friperie et du maïs. Ce qui a permis d’organiser ces déplacés à qui l’on a recommandé de prendre la relève. Ils ont alors été invités avec insistance à faire preuve de solidarité entre eux. parce que ce ne sont pas tous qui ont été victimes. "Il y en a qui ont la possibilité d’aider les autres. Nous avons réussi à les organiser dans ce sens là et c’est leurs femmes qui ont pris la relève pour la préparation". a précisé M.Kiemdé. Aussi, une cuisine commune se fait au niveau du site à partir du matériel que l’on a mis à leur disposition, à savoir les ustensiles de cuisine.

Par ailleurs ces derniers ont eu l’appui du programme mondial alimentaire (PAM)= très récemment. En effet, le PAM leur a apporté 13 tonnes environ de maïs, du haricot , de l’huile, du sel que l’on a réparties par ménage afin de leur permettre de subsister. Toutefois, ces déplacés sont confrontés à d’autres difficultés notamment au niveau de la prise en charge. Il est vrai que le problème de nourriture existe ; du moins les vivres sont disponibles mais ce sont les frais de condiments qui posent problème" a confirmé le directeur provincial de l’action sociale.

Par ailleurs, ces déplacés sont aussi en proie au problème de la prise en charge médicale dans la mesure où jusqu’à présent, les moyens prévus dans ce sens ne sont apparemment pas encore disponibles. Ce qui fait qu’à l’heure actuelle, lorsqu’une situation de maladie se présente, l’intéressé est référé vers le centre médical. un véritable parcours du combattant pour des gens qui ont tout perdu, attendant qu’on leur vienne en aide.

Par Nouffou Zonga
Le Pays

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