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Gardiennage de la Sn SOSUCO : des Dozos à couteaux tirés

Publié le mercredi 12 janvier 2005 à 06h59min

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La SN SOSUCO est à la recherche d’une meilleure sécurisation de ses biens. Lutter contre la fraude, les multiples vols et autres pratiques préjudiciables à la survie de l’entreprise semble être la nouvelle option du groupe IPS, repreneur de la SN SOSUCO.

Mais cette nouvelle dynamique ne se passe pas sans incidents. Les différentes associations dozo commises à la tâche de sécurisation du périmètre sucrier, en sont arrivés au pire le 1er janvier 2005.

Dans le cadre de la réorganisation du système de sécurité de la SN SOSUCO, et en raison de "leur connaissance du milieu et de l’environnement géographique et humain, les tâches de surveillance et de sécurisation sont confiées de préférence aux associations de chasseurs traditionnels", indique une note de service de la SN SOSUCO.

Leur mission est d’assurer la surveillance et la sécurité des champs, des installations, des équipements et tous autres biens relevant du patrimoine de la SN SOSUCO dans les limites du périmètre sucrier et alentour, d’effectuer les contrôles nécessaires à l’accès et la circulation des personnes et des véhicules à l’intérieur du périmètre, lutter contre la divagation des animaux dans le respect de la légalité et enfin, lutter contre les feux de brousse et prévenir les incendies au niveau des champs.

La mise en place de ces dispositions devait s’effectuer pour compter du 1er décembre 2004, après que le périmètre sucrier a été divisé en 2 zones, séparées par la RN°7 avec la zone Est gardée par l’association Faso Dozo et la zone Ouest par le Collectif des associations pour la conservation et la sauvegarde de l’environnement (CACOSE). Ces dispositions voulues par l’employeur, la SN SOSUCO, ont du mal à s’appliquer sur le terrain

Rupture de contrat

La réorganisation du système de sécurité voulue par la SN SOSUCO est marquée par le retour de CACOSE grâce à son expérience dont a encore besoin la SN SOSUCO, selon une source proche de l’entreprise. Suite à la crise sociale en 1999, la SN SOSUCO avait fait recours à ce collectif qui avait en son sein les chasseurs doozo, pour la surveillance de son patrimoine. Après 3 ans de gardiennage, le contrat du CACOSE a été suspendu pour, dit-on, inefficacité dans le gardiennage.

Du coté des responsables de CACOSE, on précise qu’à l’époque on ne leur avait jamais fait de reproche et ils lient cette rupture à un vol constaté par un de leurs éléments à savoir un vol d’engrais au niveau du magasin. "Nous avions informé la gendarmerie de cette situation pour une enquête approfondie car nous ne voulions pas être complices", indique Ouattara Mamadou. "Mais nous nous ne savions pas que quelqu’un de haut placé était mêlé à ce vol", poursuit-il.

La Direction de la SN SOSUCO, sous le DG Bayala Mathieu, en suspendant le collectif CACOSE, n’a pas manqué d’utiliser les anciens éléments de l’Association. La formule trouvée a été la reconnaissance officielle d’une association dite Faso Dozo. Mais très vite, la SN SOSUCO, sous la nouvelle direction, s’apercevra d’une certaine carence du côté de Faso Dozo.

En effet à la rencontre avec le premier responsable de la Comoé le 2 janvier 2005, la SN SOSUCO à travers ses représentants, n’a pas manqué de stigmatiser cette carence avec le cas d’engrais de l’entreprise vendu dans les magasins, à l’insu des surveillants. Selon une source proche de la SN SOSUCO qui enfonce le clou, depuis 2002, aucun rapport périodique n’est fait. Sur ces accusations, Faso Dozo réplique que c’est au sein des responsables de l’entreprise qu’il y a les vols. Ils savent tout mais laissent faire sans sévir.

Des actes d’agression

Faso Dozo n’est pas prête à accepter le partage du périmètre sucrier avec CACOSE.
Pourtant tout aurait été mis en oeuvre pour aplanir les différends entre ces associations, indique la même source proche de la SN SOSUCO. Les accusations de détournement des salaires des Dozo par CACOSE à l’époque a été résolu par la SN SOSUCO de même que l’abattage des animaux. Dans la note de service ci-dessus citée, il est dit que " la rémunération sera versée en intégralité et directement à chaque chasseur par la caisse de la SN SOSUCO".

Chaque association dispose d’un encadrement à la charge de la SN SOSUCO et le montant de ces rémunérations est identique, précise notre source. Cependant, CACOSE dispose de la grande zone de surveillance. Avec le refus de Faso Dozo, l’application des nouvelles dispositions tardent à voir le jour. Après le 1er décembre, la date du 15 décembre n’avait toujours pas vu le dénouement de la crise. La nouvelle date proposée, à savoir le 1er janvier 2005 pour son application, a été marquée par l’agression des éléments de CACOSE.

Près de 80 éléments issus des rangs de Faso Dozo ont agressé leurs homologues de CACOSE. Bilan : 7 blessés, de l’argent, des fusils emportés et des vélos endommagés. Sur cette question notre source se veut claire. Cela a été planifié et exécuté par des commanditaires qui ont instrumentalisé les assaillants pour terroriser les éléments de CACOSE et signaler à la fois à l’entreprise qu’ils ne badinent pas. Les commanditaires, poursuit-il, n’auraient pas intérêt à ce que cette réorganisation réussisse surtout qu’avec l’expérience de CACOSE leur pratique peut être mise à nu.

Après ces accrochages, la date du 15 janvier 2005 est retenue pour l’application de la mesure. Mais les autorités, après une rencontre le 2 janvier 2005, ont conclu à un déficit d’information chez Faso Dozo et les a invités à une assemblée générale qui s’est tenue le 9 janvier 2005 à Tengrela.
La SOSUCO réitère sa volonté de garder les deux associations. Mais pourront-elles cohabiter ?

Par Luc OUATTARA
Le Pays

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