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Development : Sauver les forêts classées de Dindérésso et du Kou

Publié le vendredi 28 novembre 2003 à 09h53min

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A 17 km environ à l’Ouest de Bobo-Dioulasso, les "forêts jumelées" de Dindéresso et du Kou abritent et protègent les sources qui alimentent la capitale économique en eau. Malheureusement ce couvert végétal naturel, objet d’agressions multiples de la part de l’homme, est en train de se dégrader et pourrait à la longue disparaître.

C’est pourquoi le gouvernement du Burkina, en partenariat avec le Grand-Duché de Luxembourg a entrepris des actions pour la sauvegarde de ce patrimoine. Sur le terrain, le Projet BKF/007-PAFDK et Lux-Development oeuvrent à la restauration des deux forêts classées.

Le massif du Kou est la zone couverte par les forêts classées de Dindéresso et du Kou. Ces deux forêts contiguës créent et entretiennent un micro climat autour des sources d’eau qui alimentent la ville de Bobo-Dioulasso. Consciente de cette réalité, l’administration coloniale a tôt fait d’ériger ce site en forêts classées afin de le protéger. Aujourd’hui, malgré ce statut et malgré la surveillance des agents de l’Environnement dont le nombre, il faut le souligner, est insuffisant, des individus se livrent à une exploitation frauduleuse et abusive de ce patrimoine, sans tenir compte de l’enjeu qu’il représente pour la ville de Bobo-Dioulasso. Ces gens de mauvaise foi pratiquent le braconnage, le surpâturage, la coupe abusive du bois, les feux de brousse, le ramassage du sable et des gravillons.

A cela s’ajoutent d’autres menaces tels les champs et les habitations spontanés dans une zone pourtant protégée. L’action incontrôlée de l’homme est à l’origine de la pollution du sol, de la végétation et des eaux, toutes choses qui compromettent la survie des richesses naturelles que sont les forêts de Dindéresso et du Kou. Et s’il faut tenir compte de l’envasement du lit du cours d’eau traversant le site et de l’effondrement de ses berges, on ne peut que craindre le pire à plus ou moins longue échéance. Conscientes de cette réalité, les autorités burkinabé, au-delà de la simple surveillance des lieux ont entrepris en collaboration avec leur partenaire luxembourgeois, la restauration des deux forêts. Le Projet BKF/007-PAFDK (Projet d’aménagement participatif des forêts classées de Dindéresso et du Kou) est le fruit de la coopération entre le Burkina et le Luxembourg.

Les objectifs visés à travers ce projet sont entre autres, approvisionner Bobo-Dioulasso en bois de chauffe et en produits forestiers, préserver l’environnement et restaurer la diversité biologique afin que soient sécurisées les ressources en eau de la ville de Bobo-Dioulasso. Les cadres de loisirs telle la Guinguette sont également pris en compte. Ce projet dont la durée est de 39 mois nécessite une enveloppe financière de 1,5 milliard de FCFA entièrement prise en charge par Lux-Development SA. La contre-partie burkinabé est la mise à disposition des locaux et du personnel, à laquelle il faut ajouter les facilités fiscales accordées par les autorités du pays. Placé sous la tutelle du ministère de l’Environnement et du Cadre de vie, ledit projet relève de la direction générale des Eaux et Forêts représentée par la direction régionale des Hauts Bassins.

Le PAFDK évolue à travers deux volets qui sont, d’une part, le volet Gestion des terroirs et développement et, d’autre part, le volet Foresterie et sylviculture. Le premier concerne l’amélioration des conditions de vie des populations riveraines des forêts tandis que le second volet s’intéresse aux aspects relatifs à l’aménagement forestier et aux traitements sylvicoles. Démarré en octobre 2002, le projet avait prévu pour 2003, une étude d’impact sur l’environnement notamment le déversement des eaux usées des usines de Bobo-Dioulasso dans la forêt de Dindéresso.

Pour la sécurisation de leur intégralité et la reconstitution de leurs capacités de production, il faudra procéder au bornage des deux forêts, à l’entretien des pistes et des pare-feu ainsi qu’à la réhabilitation de certains ponts.

Pour les structures de gestion des forêts, on peut citer les Groupements de gestion forestière (GGF) notamment. Selon le document de présentation du projet BKF/007-PADK, les populations riveraines conscientes d’une "relation plus respectueuse" avec leur environnement souhaitent un appui en vue de l’amélioration des pratiques culturales traditionnelles et dans la mise en oeuvre d’Activités génératrices de revenus (AGR). A ce sujet, il est prévu plusieurs activités parmi lesquelles, la production du miel, de l’hydromel, des bougies et du savon, l’approvisionnement en eau potable (AEP), la construction d’écoles, de dispensaires et l’achat des moulins, la gestion de l’offre en bois (foyers améliorés et nouvelles technologies) précise le document.

La restauration des forêts permettra également de délocaliser l’activité touristique et privilégier les coutumes de la région et l’écosystème botanique.

Comme on le constate, le Projet prend en compte la dimension humaine puisque les populations riveraines sont considérées du point de vue social, économique et culturel. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le projet d’aménagement participatif des forêts classées de Dindéresso et du Kou doit réussir pour le bonheur de toutes les parties prenantes.

Sibiry KONE
Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 18 janvier 2004 à 17:51, par quentin lecomte En réponse à : > Development : Sauver les forêts classées de Dindérésso et du Kou

    Bonjour,
    Je suis étudiant en deuxième année à l’IUT génie biologie, génie de l’environnement de perpignan.Je dois réaliser un stage de fin d’étude a pertir du 19 Avril 2004 d’une durée minimum de 10 semaines.Je suis tres motivé pour réaliser ce stage au Burkina Fasso et plus particulerement a Bobo Dioulasso. Je pourrais ainsi vous aider dans les activités liées aux métiers de l’eau et de la protection de l’environnement (projets ou travail au quotidien). Je vous enverrais CV et lettre de motivation.
    Dans l’attente d’une réponse positive, veuilez agréer mes salutations distinguées.
    Quentin Lecomte

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