Louda, un village du département de Boussouma (Sanmentaga) peuplé de 3 142 habitants doit sa notoriété à sa plaine irriguée et surtout à son barrage. Construit en 1957, le barrage a connu un aménagement hydroagricole en 1967 de son aval. Si le ministre d’Etat, ministre de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources halieutiques, Salif Diallo a lancé le 21 décembre 2004, les travaux de réhabilitation dudit barrage, c’est que " l’ensablement progressif ayant réduit sa capacité de stockage, la rupture de la digue en sa rive droite et de la digue de protection, le dysfonctionnement global du cheval dû aussi à son ensablement, ne permettent plus aujourd’hui son exploitation ", a laissé entendre le haut commissaire du Sanmentaga, M. Emile Ouédraogo.

L’aménagement initial était composé d’un barrage de 3 200 000 m3 et d’un périmètre de 180 hectares. Ces réalisations initiales ont été vite dépassées, faisant passer la superficie exploitée à plus de 230 hectares avec un doublement du nombre d’exploitants (soit 1000 producteurs environ). " De nos jours, le comblement de la cuvette a réduit la capacité du barrage à 1 500 000 m3 et pour ne rien arranger, le déversoir a été emporté par les eaux de la saison de l’hivernage 2002 ", a dit Salif Diallo. La réhabilitation est prévue pour durer 3 mois. Une fois les travaux achevés, et qui nécessitent 110 millions F CFA sur financement de la Banque africaine de développement (BAD), les ouvrages suivants seront réalisés : un barrage stockant 2 millions m3, un périmètre de 180 ha fonctionnel, une extension du périmètre de 50 ha.

Ces ouvrages permettront de porter la production du riz à 1500 tonnes et de rendre possible la production de 1000 tonnes de produits maraîchers pour une " contre-valeur totale de 300 millions de F CFA par an ".

La vocation agro-pastorale de Louda

Outre le village de Louda, une douzaine d’autres riverains exploitent la plaine. Pour le haut-commissaire, des résultats meilleurs peuvent être enregistrés si une gestion efficiente de l’eau et une amélioration du système actuel de production sont observées après la réhabilitation. Les acquis de 3 années de petite irrigation ajoute-t-il, " dans la région du Centre-Nord indiquent qu’il est possible d’obtenir en un cycle de production, 540 tonnes de maïs sur les 180 ha aménagés ". Louda avec ses 3 142 âmes, poursuit-il, " a besoin pour sa consommation de 593 tonnes de céréales par an ". C’est dire qu’en un cycle de production 90% des besoins peuvent être couverts.

Les travaux sont pilotés par le Projet de mise en valeur et de gestion durable des petits barrages. Ce projet est actif dans la partie centrale du pays constituée par la majeure partie du bassin du fleuve Nakambé et couvre une superficie estimée à 86 000 km2. Ladite zone couvre les régions Centre, Plateau central, Centre-Est, Centre-Ouest, Centre-Nord, Centre-Sud et Nord. Son siège se trouve à Ziniaré et mobilise 10 milliards de F CFA dont 8 milliards et demi de la BAD, 1 milliard et demi du gouvernement burkinabè et des bénéficiaires. Son objectif global est la réduction de la pauvreté en milieu rural et en ce qui concerne l’exploitation sur la plaine de Louda, le ministre Salif Diallo mise sur l’attribution équitable des parcelles aux producteurs, notamment aux femmes.

Souleymane SAWADOGO
Sidwaya