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Banfora, la capitale du "Paysan Noir"

Publié le mardi 9 novembre 2004 à 06h21min

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La ville de Banfora, chef-lieu de la région des Cascades et de la province de la Comoé, est située sur la route nationale n°7 à environ 450 km de Ouagadougou la capitale et à 85 km de Bobo-Dioulasso, deuxième ville du Burkina.

La région, en plus de sa vocation agricole, abrite de grandes unités industrielles et se distingue par certaines spécificités tels la vannerie , le "bandji" extrait du rônier ou les "trembleuses" de Takalédougou.

Limitée à l’Est par le village de Tatana, à l’Ouest par celui de Kossara et de Tangora, et au Nord par la Commune de Bérégadougou, la ville de Banfora dont la superficie est 85 km2 connaît un certain agrandissement avec le rattachement des villages de Takalédougou secteur 12, Kiribina secteur 13, Kossara secteur 14 et Tatana secteur 15. Ce qui porte à 15 le nombre de secteurs que se partagent environ 70 000 habitants. Son Conseil municipal comprend 33 membres. L’administration communale emploie 133 agents dont 65 permanents.

Cette belle cité est également appelée "capitale du Pays du Paysan Noir" en référence à Robert de la Vignette, un administrateur colonial, commandant du cercle de Nérigaba qui, dans son ouvrage publié en 1931 (Les Paysans noirs) mettait en exergue les durs labeurs des paysans de cette partie du Burkina à l’époque Haute-Volta.

Pourquoi Banfora ?

Le nom Banfora serait une déformation du mot local "Gouafo" selon les témoignages et signifierait clairière en langue Karaboro.

La ville de Banfora a été érigée en commune de plein exercice par décret 60-249 du 19 juin 1960 avec un conseil municipal initial prévu par la loi 4/59 AL du 9 décembre 1959. La Haute-Volta comptait en ce moment six communes de plein exercice : Ouagadougou, Bobo-Dioulasso, Banfora, Kaya, Koudougou et Ouahigouya.

Ville cosmopolite, Banfora est composée en majorité de Turka, Karaboro, Gouin et Sénoufo. Elle compte plus de 30 écoles primaires (avec un taux de scolarisation de près de 79,99%) et 11 établissements secondaires.

Dans le domaine de la santé, en plus d’un Centre hospitalier régional(CHR), Banfora dispose de six Centres de santé et de promotion sociale (CSPS) et de quelques cliniques de soins primaires.

La présence d’unités industrielles telles que la SN-SOSUCO, les GMB, la SOFITEX et les deux scieries fait de la capitale de la cité du Paysan Noir une ville industrielle au pays des Hommes intègres.

L’artisanat est beaucoup développé à Banfora avec au premier plan la vannerie. Ville agricole, elle bénéficie d’une assez bonne pluviométrie.

On ne peut parler de Banfora sans évoquer le rônier, ce palmier aux feuilles en forme d’éventail et qui est très courant dans la région. Le rônier est une vraie providence pour les populations qui utilisent ses feuilles dans la vannerie et son tronc pour la construction de leurs habitations. On tire également de cet arbre le "bandji" , ce vin de palme très apprécié des fins connaisseurs. A ce sujet, il faut souligner qu’un des fils de la région, Soungalo Koné a réussi à stabiliser cette boisson et à la mettre en bouteilles. Ainsi conditionné, le bandji peut être conservé pendant longtemps et garder toute sa saveur. Il peut même être transporté en dehors du pays sans rien perdre de sa fraicheur.

Au plan culturel, il y a entre autres les danseuses appelées "trembleuses" , ces charmantes jeunes filles si grâcieuses dans leur prestation lors des soirées de balafons accompagnés de flûtes.

Enfin, Banfora, c’est le lac de Tengrela ou les chutes d’eaux de Kafiguéla, ces cascades qui ont donné leur nom à toute la région.

Une subvention de l’ AIMF

La commune de Banfora fait partie des cinq villes du Burkina - Faso bénéficiaires d’une subvention de l’Association de projets au profit des populations dans le processus de la décentralisation.

En effet, en 1996, la commune de Banfora bénéficiait d’une subvention de l’AIMF pour la réalisation du projet de construction d’un stade omnisports à Banfora. Le coût prévisionnel de ce projet était arrêté à 100 millions de francs CFA avec une subvention de 70 millions de l’AIMF et 30 millions comme contribution de la commune. Les travaux sont divisés en 3 lots dont le premier concerne la construction de la tribune solaire et officielle.

Ce lot est attribué à l’entreprise GECER pour un montant de 84 704 932 FCFA TTC formalisé par le marché n°97 - 001/MATS/PCMO/CBFR.

Les travaux d’exécution du marché ont débuté en août 1997 pour un délai d’exécution de quatre (04) mois.

En cours d’exécution, des contraintes sont intervenues notamment la question de l’exonération de la TVA (dont GECER n’avait pas pu bénéficier malgré l’évidence du financement extérieur) et des travaux supplémentaires qui ont un avenant n°01. Cet avenant a porté le marché à 102 362 829 FCFA TTC. Déjà à cette période des difficultés d’avancement et par conséquence le délai contractuel n’a pas pu être respecté.

Toujours est-il qu’en mai 1999, à quelques jours de la réception provisoire des travaux et après une finale de coupe disputée dans ce stade, un orage a arraché la toiture de la tribune officielle.

Face à cette situation, la commune a fait appel à un cabinet pour une expertise du sinistre afin de situer les responsabilités des intervenants du chantier.

Des paiements ont été effectués à l’entreprise au titre du marché cité ci-dessus. Sur cette rubrique, il reste à solder 15 500 euros soit 10,5 millions de francs CFA environ. Mais il est très important de le souligner : entrer à la disposition de cette somme est conditionnée par la réception des travaux.

Le rapport d’expertise des erreurs de conception, de suivi - contrôle et de mauvaise exécution des travaux par l’entreprise ont entâché la qualité des ouvrages.

La mise en œuvre des recommandations de l’expertise a abouti à de nouvelles études de conception architecturale et d’ingénierie pour la reconstruction de la tribune officielle.

Le marché n°2003 - 001/CBFR d’un montant de 49 507 036 FCFA TTC attribué à GECER - B traite de cette reconstruction. Le marché qui constitue de fait "l’avenant n°2" au marché initial est entièrement financé par la commune.

Conclu en mars 2003 pour un délai d’exécution de deux (02) mois, le chantier n’a connu aucune avancée significative, et ce, malgré les nombreuses mises en demeure adressées à l’entrepreneur. A ce jour, la défaillance de l’entreprise ne souffre d’aucun débat. Il faut signaler que l’entreprise GECER-B a perçu sur sa requête une avance exceptionnelle de 50% soit 24 753 518 FCFA pour faciliter l’exécution des travaux.

Face à cette situation, des mesures urgentes et énergiques s’imposent afin de relancer vigoureusement le chantier. Selon le maire, cela est chose faite car les travaux ont été mis en régie.

La question de la clôture

Selon le protocole d’accord, la mairie s’est engagée à construire la clôture du stade omnisports. Mais il faut dire que cette clôture avait été endommagée elle aussi en mai 1999 par l’orage qui a arraché la toiture de la tribune officielle.

Le marché de reconstruction a été attribué à un entrepreneur résidant dans la commune assez chevronné qui avait bien entamé les travaux mais malheureusement, il perdit la vie dans un accident de circulation sans avoir achevé les travaux. Après une période d’hibernation de longue durée, ces travaux ont repris et sont en phase d’être terminés. La date du 30 septembre 2004 est annoncée par le maire Yacouba Couloi Sagnon pour la fin des travaux.

A l’orée de la 24e aAsemblée générale de l’AIMF qui aura lieu à Ouagadougou, le maire de la commune de Banfora qui rassure que tout va rentrer dans l’ordre du côté du stade omnisports, n’a pas manqué de révéler ses attentes par rapport à cette rencontre des maires francophones :"nous sommes au niveau du stade que nous attendons d’achever actuellement. Après, ce que nous envisageons avec l’AIMF, c’est un projet de construction de boutiques de rue. Et comme connaissant les règlements et statuts de l’AIMF, nous ne pouvons pas avoir la subvention de ce projet sans avoir réceptionné le stade. Nous comptons donc achever très bientôt le stade et engager ce projet".

Mamadou YERE
AIB Comoé

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