Pour 10 recrues à rechercher dans toute la contrée des Banwa, les registres de Solenzo contenaient au total 140 inscriptions. L’ensemble des postulants ont répondu présent au rendez-vous du 13 octobre, date fixée pour subir les différentes phases de présélection. La principale épreuve qui consistait pour le candidat à parcourir 3 000 m en endurance et à être parmi les 25 premiers à l’arrivée, a permis de concevoir que bien de parents et amis des candidats ont compris certes, que ceux-ci ont besoin de soutien, mais mieux ils auraient préféré une aide qui ne dit pas son nom.

Au top de départ lancé par le commandant Kambou, chef de la mission de recrutement, plusieurs personnes, les uns sur des bicyclettes et d’autres sur des motocyclettes se sont du même coup jetées dans la course pour accompagner les candidats. C’est ainsi que quelques-uns ont réussi à remorquer leur frère, ami, ou fils pour l’aider à réduire la distance à parcourir.

A l’arrivée, de nombreuses plaintes fusèrent à telle enseigne que le chef de mission, aussi bien que les postulants et leurs accompagnateurs n’eurent pas le courage de mettre fin à la course. Ils ont en commun décidé de la réorganiser et de barrer le passage à tout usager de la route sur laquelle se déroule la compétition. Toutes les dispositions nécessaires ont été prises et seuls les coureurs candidats au recrutement militaire ont parcouru librement la distance de 3000 m supplémentaire.

L’enthousiasme était au bout du tunnel parce qu’à la boucle des 6000 m, soit 6 km parcourus, les 25 meilleurs ont été identifiés et retenus pour l’étape de la visite médicale sommaire. En attendant les résultats des phases finales qui prévoient une enquête de moralité et une visite médicale approfondie, les 10 recrues des Banwa ont été retenues avec cinq (5) autres sur la liste d’attente. Le recrutement militaire 2004 est, selon l’opinion publique, le plus transparent de tous ceux qui se sont déroulés jusque-là dans les Banwa.

Kiyoro KINDE
AIB/Banwa