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Forum de la société civile : Augustin Loada, Halidou Ouédraogo et Maïmouna Cissé donnent le ton

Publié le jeudi 21 octobre 2004 à 07h24min

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Ouvert dans la matinée du 20 octobre à la salle de conférences de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA), le forum de la société civile s’est poursuivi sous forme de communications en plénière. Etalées sur deux jours (20 et 21 ), les communications en plénière, indique-t-on, visent à faciliter les travaux en commissions autour des quatre thèmes à l’ ordre du jour du forum.

Intervenant dans le cadre du premier thème « La société civile dans l’espace francophone », deux spécialistes du droit, le Pr Augustin Loada et Halidou Ouédraogo ont soumis à I’appréciation du public leur compréhension de la notion de
« société civile » et du phénomène de la « mobilité dans l’espace francophone ». Maïmouna Cissé, déléguée de la Confédération internationale des syndicats libres (CISL), a dans sa communication abordé le rôle prépondérant des syndicats dans la société civile.

Premier à livrer son exposé, le Pr Augustin Loada a déclaré que « la société civile » est un concept récusable mais commode pour qualifier une réalité sociale moderne aux définitions multiples. Prenant comme exemple le Burkina, le Pr Loada a défini « la société civile » comme le « domaine d’associations indépendantes menant des activités publiques mais non étatiques et faisant contre poids à l’Etat ». Il a
précisé qu’ainsi définie, des structures sociales telle la chefferie traditionnelle et certains secteurs du privé posent problème car ne cadrant pas avec la définition.

Pour éviter toute exclusion d’acteur, M. Loada recommande d’adopter une méthode
inclusive qui consiste à se référer à des critères que sont les statuts et les caractéristiques des associations pour déterminer si elles méritent le qualificatif de « société civile ». « L’apolitisme, le bénévolat, la contribution à l’éveil d’une conscience citoyenne » sont quelques caractéristiques qui distinguent une association relevant de la « société civile » des autres », a indiqué I’homme de droit burkinabè.

Après avoir relevé le caractère ambivalent de la société civile, ses multiples expressions en fonction des régimes (autocratique ou libéral), le premier conférencier a conclu à la nécessité d’un partenariat entre I ’Etat et la société civile.

« Mobilité dans l’espace francophone : rôle et contribution de la société civile", la deuxième communication donnée par Halidou Ouédraogo en sa qualité de président de l’Union interafricaine des droits de l’Homme (UIDH), a accordé un intérêt à la définition du terme mobilité. Après avoir défini la mobilité à partir de ses manifestations, le conférencier a déclaré qu’elle est « une circulation des biens, une circulation des armes, des informations de la communication ».

« La mobilité est source de déséquilibre » a déclaré le président de l’UIDH.

Parmi les déséquilibres, le conférencier note « la fuite des cerveaux ».

Les conflits, les catastrophes naturelles et les mouvements de populations sont d’autres manifestations de la mobilité dans les pays du Sud. Les disparités, les déséquilibres économiques, la fermeture de certains espaces sont source également de mobilité. Halidou Ouédraogo a déclaré que face aux difficultés générées par la mobilité dans l’espace francophone, le rôle de la société civile consiste en plusieurs
volets.

Parmi les actions à mener par la société civile, figurent la promotion des instruments juridiques, la protection des droits civils, le bannissement des Etats d’exception, de l’impunité.

Maïmouna Cissé, mettant l’accent sur la prédominance du monde syndical dans « la société civile » a martelé que les syndicats affichent une autonomie par rapport au gouvernement parce que vivant des cotisations de ses militants. Elle a ajouté que la Confédération internationale des syndicats libres compte 148 millions d’adhérents dans 151 pays. La syndicaliste burkinabè a également appelé à un partenariat entre la Francophonie syndicale et les gouvernements. Elle a souhaité voir traduits « en actes les engagements du Sommet de Ouagadougou ».

Après les trois interventions, les participants ont enrichi les communications sous forme de contributions ou de questions, le tout sous la présidence du ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères, président du comité national d’organisation.

Oumarou Saïdou Camara


Coulisses

Phallocrates francophones

Intervenant suite aux trois premières communications du forum sur la société civile, une femme fait la remarque suivante à l’adresse du comité d’organisation : « Sur dix communications programmées, seules deux sont présentées par des
femmes ». Vérification faite, les deux communicatrices interviennent toutes dans le même thème « Société civile : genre, droits de l’homme et démocratie ».

Les quatre thèmes abordés par le premier forum de la société civile du monde de la Francophonie.

La société civile dans l’espace Francophone

La société civile et la lutte contre la pauvreté

3- Société civile : genre droits de l ’homme et démocratie.

4- Bonne gouvernance, paix et sécurité

Ménard repéré par la Presse.

A la pause, les journalistes se sont rués sur Robert Ménard de Reporters sans frontière. Malgré son long entretien téléphonique, et ses va et vient entre les rangées des chaises vides, bon nombre de journalistes ont patienté le temps qu’il faut pour décrocher une interview de Ménard. Très courtois, il a remercié le président BIaise Compaoré, le ministre Djibrill Bassolé et le président Abdou Diouf dont les talents de négociateur justifient sa présence sur le sol du Burkina.

Sidwaya

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