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Trafic d’enfants : Des Comités de vigilance et de surveillance en formation à Bobo

Publié le mardi 19 octobre 2004 à 07h14min

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Le service d’Aide à l’enfance de Bobo-Dioulasso a abrité du 12 au 15 octobre 2004 un atelier de formation dans la lutte contre le trafic des enfants. Le phénomène de plus en plus gagne en ampleur dans la société notamment dans l’Ouest du Burkina.

Pour ce troisième séminaire du genre à Bobo-Dioulasso organisé par le ministère de l’Action sociale et de la Solidarité nationale, ils étaient près d’une trentaine de participants venus des départements de Samorogouan, Koundougou, Banzon, Satiri, où ils constituent les comités départementaux de vigilance et de surveillance contre le trafic des enfants.

De retour dans leurs localités, ils seront des personnes ressources, des animateurs, des mobilisateurs pour la cause. La formation reçue a donc consisté en des échanges sur "La problématique du travail et du trafic des enfants", sur le guide de procédure des comités de vigilance et de surveillance, sur les "techniques d’animation" et le guide d’utilisation des supports et images. A l’ordre du jour aussi, les questions de législation qui ont permis de faire connaître la loi N° 038-2003/AN. du 27 mai 2003 portant définition et répression du trafic d’enfants.

En son article 1 elle stipule : "Au sens de la présente loi, est enfant, tout être humain âgé de moins de dix huit (18) ans". En son article 2, il est dit : "Est qualifié de trafiquant d’enfant (s) toute personne qui, seule ou en association organise, accompagne, incite, facilite le déplacement, le transit, le séjour ou le placement des enfants dans les conditions et buts ci-dessous énoncés" (voir article 3 en encadré).

La lutte contre le trafic des enfants ne fait que commencer quand bien même elle a des acquis : arrestations de trafiquants, récupération d’enfants, réinsertion dans leur milieu d’origine. Mais le problème reste complexe. Il interpelle tous les citoyens, par exemple les forces de l’ordre, les enseignants, les media etc, et toutes les bonnes volontés. Aux premiers rangs de la lutte, il y a bien sûr l’UNICEF qui a contribué à l’organisation de l’atelier au profit des comités de vigilance.

Les travaux ont connu un intérêt marqué de la part des participants selon Didier Zaongo, formateur. "Il n’y a pas eu un seul absent du début à la fin", ajoute-t-il.

Richard Traoré, participant, préfet de Banzon relève que le phénomène du trafic existe bien dans le Kénédougou, notamment les départements de Koloko, Banzon, Sindo. Le rapport final relève : "Les séminaristes ont constaté et relevé que des déplacements d’enfants à l’intérieur de leurs régions vers les zones cotonnières et les sites d’élevage s’effectuent et que des locations d’élèves coraniques y sont monnaie courante également".

Jean-Luc BONKIAN



Article 3 de la loi n°38-2003/AN du 27 mai 2003

Est réputé trafic d’enfant (s) tout acte par lequel un enfant est recruté, transporté, transféré, hébergé ou accueilli, à l’intérieur ou à l’extérieur du territoire burkinabè par un ou plusieurs trafiquants au moyen de menaces ou d’intimidation par la force ou d’autres formes de contraintes, de détournements, de fraudes ou supercheries, d’abus de pouvoir ou d’exploitation de la situation de vulnérabilité d’un enfant ou dans le cadre d’offre ou de réception de rémunération en vue d’obtenir le consentement d’une personne ayant pouvoir de contrôle sur lui à des fins d’exploitation économique, sexuelle, d’adoption illicite, d’union matrimoniale précoce ou forcée ou à toute autre fin préjudiciable à la santé, au développement physique, mental et au bien-être de l’enfant.

Sidwaya

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