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GAOUA : La CEPI et la CECI installées sur fond de contestations

Publié le jeudi 29 décembre 2011 à 00h18min

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La désignation des membres de la Commission électorale provinciale indépendante (CEPI) du Poni et de la Commission électorale communale indépensante (CECI) a eu lieu les 15 et 16 décembre 2011 à Gaoua dans la province du Poni. Mais c’était dans une ambiance de discorde entre les organisations de la société civile au sein desquelles deux blocs opposés se sont formés. Il y avait le groupe de Nouhoun Palenfo et celui de Sié Sirwanè Kambou. Les membres du premier camp ont pu faire inscrire leurs noms sur la liste des deux commissions électorales à la grande surprise du second. Qu’est-ce qui est à l’origine de la dissension qui n’a pas empêché l’entérinement des listes par les commissaires de la CENI ? Chaque partie donne sa version des faits.

La présidence des CEPI et CECI échoit, en principe, aux organisations de la société civile. Chercher donc à contrôler ces deux structures qui vont chapeauter les élections couplées de 2012 est d’un grand enjeu. Est-ce pour cette raison qu’il faut comprendre le conflit d’intérêts entre les deux camps de la société civile de Gaoua qui ont étalé leurs divergences au grand jour ? Le 16 décembre 2011, les deux blocs étaient au haut-commissariat : celui de Nouhoun Palenfo, notamment les présélectionnés, qui devaient participer à l’élection finale et l’autre, celui de Sié Sirwanè Kambou pour demander réparation de l’erreur. Chacun d’eux a expliqué comment on est arrivé à cet embrouillamini. Voici ce que dit Sié Sirwanè Kambou : « Au niveau de la société civile, nous sommes organisés en coordination de la société civile.

Et depuis que nous sommes organisés de la sorte, l’administration passe toujours par cette organisation lorsqu’il est question d’une mise en œuvre d’une activité qui concerne justement la société civile. D’ailleurs, par rapport à la mise en place de ces démembrements, lorsque la première mission devait venir à Ouaga, le haut- commissaire est passé par nous pour informer les organisations de la société civile. Lors de la 2e rencontre avec l’administration, nous avons participé et on nous a dit que nous, société civile, nous devions nous retrouver pour désigner nos représentants pour la CECI et la CEPI. » Il a poursuivi en indiquant qu’ils étaient donc au point de prendre ces précautions pour éviter la pagaille lors de la désignation quand, Nouhoun Palenfo et ceux avec qui il forme un camp, leur ont coupé l’herbe sous les pieds en allant prendre et remplir les procès-verbaux sous prétexte qu’ils "ne reconnaissent pas cette coordination."

Et pourtant « son nom figure bel et bien sur la liste de présence lors de la constitution de la coordination », a martelé Siè Sirwanè Kambou. Quant à Nouhoun Palenfo, il soutient pour sa part qu’à son entendement, "il n’y a pas de problème. Cependant, il y a un autre groupe qui n’a pas accepté la désignation parce qu’il serait parti vers un autre site pour désigner ses représentants alors que les termes du communiqué étaient clairs : c’était le 15 décembre qu’on devait se retrouver et le lieu de la rencontre avait été précisé. Nous nous sommes rencontrés à ce lieu (ndlr : la mairie). Ils sont venus pour nous déloger en nous demandant de rejoindre l’autre site (ndlr : l’école centre A).

Ce que nous n’avons pas accepté ; ils ont fait partir certains de nos éléments là-bas qu’ils ont, en fait, dupés," Selon ce dernier, la pomme de discorde porte particulièrement sur le point de la rencontre avec l’autorité pour la désignation des membres de la CEPI et de la CECI. Qu’à cela ne tienne, lui et son camp étaient au rendez-vous avec l’autorité et ils ont rempli les formalités. A son avis, si ses protagonistes redoutaient la rencontre de la mairie, c’était par crainte de vérification des mandats qui allait permettre de découvrir les irrégularités à leur niveau. « Je suis allé à leur rencontre et j’ai vu des mandats qui étaient avec eux sans cachet.

J’ai vu par exemple le mandat de l’association des femmes Esther ; j’ai vu également le mandat de FILPA dont je suis le secrétaire général. Qui leur a donné ce mandat ? » s’est-il interrogé. Pourtant, Kambou et les siens soutiennent que le groupe de Palenfo a craint que la forte mobilisation dont ils ont fait montre ne tourne à sa défaveur lors de la désignation des représentants. Le 16 décembre, l’aile de Sié Sirwanè Kambou a, une fois de plus, fait une mobilisation impressionnante de son bloc au haut-commissariat. Une délégation a pris part à une concertation où il espérait qu’à défaut de reprendre la désignation, on prenne en compte des représentants de son bloc. La rencontre a duré près de 3 heures sans parvenir à un consensus. Et M. Kambou de dire au sortir des échanges que « nous pensons que la liste qui est dans les procès-verbaux ne représente pas la société civile de Gaoua. » Mais, selon certains camarades de Kambou, compte tenu du fait que M. Palenfo assurait l’intérim du secrétariat général de la mairie, il devait être écarté de la désignation des membres de la CEPI.

Pourquoi les enseignants n’ont pas été désignés

De l’explication donnée par le haut-commissaire, Bernard Yalgado Sawadogo, il ressort que le problème réside dans le fait qu’un des groupes s’est retiré à l’école centre A, alors que les termes du communiqué radio convoquaient les trois composantes des structures notamment la société civile, la majorité et l’opposition à la mairie. « L’autorité administrative, qui était là, n’était pas sensée savoir que la société civile qui était à la mairie n’était qu’une partie de la composante. » quid de la non-désignation des enseignants ? Dès leur désignation, le travail des membres est quasi permanent.

La participation des enseignants titulaires de classe ne va pas donc se faire sans porter sérieusement préjudice aux classes qu’ils tiennent. C’est, selon le haut-commissaire, ce qui justifie la non désignation des enseignants qui sont en classe. Des enseignants ont trouvé la décision injuste soulignant le fait qu’ils sont des citoyens et ont le droit d’assurer cette mission. Le problème s’est particulièrement posé dans la commune de Bouroum Bouroum et de Bousséra. A Gaoua, les noms des enseignants qui figuraient sur des listes ont été remplacés. Le haut-commissaire a souligné que la mission du maître en classe est aussi citoyenne que celle du membre d’une CEPI.

Composition des démembrements de la CENI de Gaoua

1- CEPI
- Président : Palenfo Nouhoun
- Vice-président : Dembélé Bakary
- Trésorier : Kamou Sé
- Rapporteur : Hien Mémé

2- CECI
- Président : Zango Boukary
- Vice-président : Da Yora Lucien
- Trésorier : Kambou Sansan
- Rapporteur : Nignan Akolo

Hompko Sylvestre KAMBOU (Correspondant)

Le Pays

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