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Concours de la Fonction publique : de faux récépissés délivrés à Banfora

Publié le jeudi 14 octobre 2004 à 07h05min

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Depuis quelques années, des initiatives privées permettent aux candidats, en l’absence d’un centre de concours à Banfora, de déposer leurs dossiers aux différents concours de la Fonction publique. Variant selon les lieux de dépôt, le prix est de 500 F CFA à 750 F CFA par dossier. Au début, cette somme était de 1 000 F CFA à 1 500 F CFA par dossier.

La multiplication de ces initiatives a donc eu une conséquence sur les prix. Ce système donne l’avantage aux candidatx qui se voient ainsi exemptés des péripéties de voyage et des longues files d’attente devant les guichets d’enregistrement à Sya.

Les limites d’une bonne volonté

Pour 2004, l’opération n’a pas été sans incidents, obligeant la police en août dernier, à intervenir pour sauver un des initiateurs, Lassina Ouattara pris à parti par des candidats très mécontents. Après avoir pris leur argent et leurs dossiers, ceux-ci ont eu la désagréable surprise de s’apercevoir que leurs dossiers n’avaient pas été enregistrés à Sya et avaient été simplement retournés. Cette triste nouvelle reçue à quelques heures de la clôture des dépôts des dossiers, était synonyme qu’ils ne pouvaient plus tenter leur chance cette année d’où cette colère.

L’affaire a été portée à la police qui a enregistré 288 dossiers caducs. La solution a été la restitution de l’équivalent de la somme aux candidats par M. Ouattara. Ce qui n’a pas marché chez lui, c’est que ses "partenaires" à Sya, chargés de déposer les dossiers et de recevoir les récépissés qui donnent accès à la salle ont trahi. Pourtant, M. Ouattara, aux dires de la police, aurait de son côté respecté le "deal" qui serait de 300 F CFA dossier pour les partenaires de Sya et 200 F CFA pour lui. A Banfora, la police qui a pu restituer bon nombre de ces dossiers a toujours entre ses mains, 50 dossiers que les intéressés ne sont pas encore passés chercher.

L’affaire des dossiers des candidats de Banfora ne s’est pas arrêtée là. En effet, certains d’entre eux, une dizaine environ, qui ont reçu leur récépissé et qui ont effectué le déplacement de Sya pour composer entre les 14 et les 21 septembre derniers, ont eu la désagréable surprise de se voir refuser l’accès à la salle. Selon nos sources, ces récépissés ne seraient pas authentiques, ce qui a éveillé des soupçons. De Sya, l’affaire a été transmise à la gendarmerie de Banfora pour enquête. Les investigations des pandores se poursuivent actuellement et les différents promoteurs de centres de dépôts privés dans la ville font l’objet d’audition pour situer l’origine de ces récépissés douteux.

Silence coupable de l’administration

On le voit, les initiatives privées comportent des limites. Même si les promoteurs sont de bonne volonté, il ne faut pas occulter la recherche du gain. En attendant que Banfora soit érigé en centre de concours, car il y a une doléance qui a été introduite auprès du président du Faso dans ce sens lors des journées nationales du Paysan (JNP) tenues à Banfora, il y a quelque chose à faire en faveur des candidats pour leur éviter de telles situations, eux qui dépensent au minimum 1 000 F CFA pour la constitution d’un dossier.

L’administration locale peut jouer un rôle, estiment certains, en organisant elle-même le dépôt des dossiers de concert avec Sya en y acheminant les dossiers reçus. L’on a par exemple un service des examens et concours à Banfora qui pourrait être responsabilisé. En tout cas pour les années à venir, l’on gagnerait à officialiser le circuit pour à la fois éviter ces récépissés douteux, mais également éviter à ces milliers de candidats, de se retrouver avec des dossiers constitués après moults péripéties.

Par Luc OUATTARA
Le Pays

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