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Syndicat des transporteurs de l’Ouest : Le président Belem contesté

Publié le jeudi 14 octobre 2004 à 07h06min

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Plus rien ne va au sein du Syndicat national des transporteurs routiers et voyageurs du Burkina (SNTRV-B), section de l’Ouest. L’assemblée générale qui devait se tenir samedi dernier n’a pu avoir lieu, et pour cause : le président Belem Ousmane et ses fidèles n’ont pas eu accès à la salle de conférences de la Chambre de commerce, qui est restée quadrillée durant toute la matinée par les forces de l’ordre afin d’empêcher cette rencontre, que d’aucuns qualifient d’illégale.

La crise qui couvait depuis toujours entre les transporteurs routiers de la région Ouest est en train de prendre des proportions inquiétantes. C’est le constat que l’on peut faire après les événements du week-end dernier à Bobo-Dioulasso, où le leadership du président Belem Ousmane a été mis à rude épreuve.

En effet, le bureau qu’il dirige depuis l’an 2000 ne semble plus faire l’unanimité, et de plus en plus, des voix s’élèvent pour exiger sa démission. On assiste actuellement à une scission au sein des transporteurs routiers, qui ne parlent plus le même langage :

il y a ceux qui se réclament du président Ousmane Belem, qu’ils entendaient reconduire lors de la rencontre du samedi, et ceux qui contestent sa gestion tout en réclamant sa démission. Pour ces derniers, le président sortant est en fin de mandat et se refuserait toujours à faire son bilan financier comme l’exigent les statuts et le règlement intérieur du syndicat.

En outre, on lui reproche sa gestion autocratique et ses décisions arbitraires et unilatérales, qui ont conduit à la suspension de six membres du bureau : il s’agit de Touré Mamadou, Diarra Issouf, Sawadogo Abou, Porgo Mamadou, Sawadogo Adama et Korbéogo Issiaka, qui est considéré comme le chef de file des dissidents.

L’affaire, qui avait d’ailleurs été portée devant le tribunal de grande instance de Bobo-Dioulasso, a connu son dénouement vendredi dernier par la condamnation aux dépens du SNTRV section de l’Ouest, que dirige Belem Ousmane.

Le mutisme du président sortant

On croyait alors qu’avec ce verdict, les protagonistes reviendraient à de meilleurs sentiments. Mais c’était sans compter avec la détermination des pro-Korbéogo qui entendent faire appliquer, selon leurs dires, les textes qui régissent la vie de leur syndicat et assainir sa gestion.

« Une assemblée générale sans notre participation serait illégale parce que nous sommes des membres à part entière du syndicat. C’est pourquoi d’ailleurs on ne l’a pas autorisé à tenir sa rencontre du samedi.

Tout ce qu’on demande à Belem Ousmane, c’est de nous faire son bilan financier et c’est ce qu’il a toujours refusé », nous a confié Touré Mamadou, 4e vice-président du bureau régional, et commissaire aux comptes du bureau national.

Déjà, pour certains, le divorce semble définitivement consommé entre les deux tendances d’autant qu’il est de plus en plus question de nettoyage au sein de la structure dirigeante. Ce qui pourrait aboutir à la mise en place d’un nouveau bureau avec à sa tête monsieur Issiaka Korbéogo.

Malgré les nombreuses critiques dont il ne cesse de faire l’objet, le président sortant, Belem Ousmane, que nous avons rencontré dans son bureau, s’est refusé à tout commentaire. « Je ne peux rien vous dire pour l’instant sur cette affaire. Je me prononcerai en temps opportun.

Je me réjouis de votre démarche, mais seulement j’attends quelque chose avant toute déclaration », nous a-t-il confié ; et nos efforts pour l’amener à donner sa version des faits sont demeurés vains. Quoi qu’il en soit, la crise est réelle et sa gestion, contestée.

Suite au verdict du 8 octobre, le président du SNTRV section de l’Ouest aurait fait appel du jugement. Et c’est probablement cet autre verdict qu’il attendrait avant de se prononcer.

En tout cas pour l’instant, la crise est encore loin de se dénouer avec les positions qui se radicalisent, et la détermination des dissidents à résoudre définitivement ce problème, qui ne cesse, à les entendre, de porter préjudice à leur syndicat.

Jonas Appolinaire Kaboré
L’Observateur Paalga

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