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Sanmatenga- Invasion acridienne : Solidarité, soutien aux producteurs victimes des criquets

Publié le mercredi 13 octobre 2004 à 07h00min

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Les criquets pèlerins ont séjourné au Sanmatenga et laissé des traces indélébiles. Ainsi, dans le village de Foubé, département de Barsalogo et environnants, celui de Ankounan dans le département de Pensa et ses villages satellites, des tiges de mil sans feuilles, les épis dressés vers le ciel implorent le ciel de bien vouloir leur remettre les grains et feuilles que les criquets ont dévorés.

A voir ces champs qui s’étendent à perte de vue, il faut mettre pied à terre et s’en approcher pour savoir qu’il n’en reste plus rien. Les sols sont jonchés de déchets des criquets et les œufs qu’ils ont pondus n’attendent qu’une période propice pour éclore. Selon les producteurs, cette invasion a eu lieu en fin septembre. Les criquets sont venus en ruches comme un feu qui dégage de la fumée. Les moyens rudimentaires comme le feu, le tapage ont été utilisés pour les faire fuir, mais rien n’y fit. Les préfets furent alertés grâce aux moyens de communication des agents de la Santé.

C’est ainsi que des équipes seront acheminées dans la nuit vers les localités assaillies. Tout le mil a été détruit. Aussi, le samedi 9 octobre 2004, une délégation conduite par le haut-commissaire comprenant les directeurs régionaux de l’Agriculture, du Cadre de vie, de la police nationale, les directeurs provinciaux des services partenaires que sont les projets et ONG se sont rendus dans les villages concernés, pour leur apporter un message de solidarité, de soutien, une visite fraternelle.

Les populations concernés se sont réjouies de cette attention des autorités à leur égard. Elles ont déploré le manque de grains car les greniers sont vides et ce qu’elles comptaient engranger ont été mangés par les criquets. Toutefois, elles ont tenu à signaler que les commerçants ont tout fait pour les ravitailler en céréales, mais que le prix de la boîte de tomate a été majoré de 100 francs passant de 150 à 250 francs.

Pour monsieur Maxime Bandaogo, haut-commissaire de la province du Sanmatenga, les commerçants ont bien fait de ravitailler les marches, mais, l’Etat, les partenaires prendront des dispositions pour vendre des céréales à un prix social aux familles touchées. Il leur a demandé de développer la solidarité communautaire en attendant que la situation d’ensemble soit faite pour situer les besoins, car les commerçants ne doivent pas profiter du malheur des uns pour se faire des sous.

Lors de cette invasion, des producteurs ont pu griller des criquets dont ils en ont rempli des sacs. Des spécimens ont été présentés à la délégation. Il leur a été demandé de ne point les consommer compte-tenu de la toxité des produits utilisés pour les tuer. Allez vérifier, pour voir car on connaît ce milieu !

Lors de cette sortie, les populations ont senti qu’elles ne sont pas oubliées et ont été ragaillardies.

Monsieur le haut-commissaire, Maxime Bandaogo et le médecin-chef du district sanitaire de Barsalogo, le docteur Sanon ont demandé aux populations, de tout faire, afin que tout enfant de 0 à 5 ans soit vacciné contre la polio. Un enfant malade, un handicapé, devient une charge pour la famille. En dehors de cette campagne, une autre suivra en novembre avec l’administration de la vitamine A et sera clôturée en décembre par l’administration en plus du vaccin contre la rougeole. Le docteur Sanon a dit aux populations, qu’en dehors des campagnes de vaccination, les parents peuvent à n’importe quel moment amener les enfants dans les formations sanitaires pour les faire vacciner. Un enfant non vacciné devient un danger pour les autres et cette campagne concerne tout le Burkina. Les populations ont promis s’y conformer.

Jacques NONGUIERMA
AIB/Sanmatenga

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