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Hôpital de Ouahigouya : Cinq morts par manque de réactifs

Publié le mardi 12 octobre 2004 à 07h01min

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Les vieux démons sont-ils de retour au Centre hospitalier régional (CHR) de Ouahigouya ? En tous les cas, au cours d’une Assemblée générale (une première) convoquée le jeudi 7 octobre dernier, de nombreux agents se sont exprimés, souvent avec passion, pour dénoncer les dysfonctionnements constatés à l’hôpital.

Plus de deux heures de débats pour dénoncer les goulots d’étranglement au sein de l’hôpital de Ouahigouya. Selon nos sources, infirmiers, techniciens et médecins ont soulevé des difficultés majeures qui, souvent, émoussent leur volonté au travail. Il s’agit particulièrement des ruptures récurrentes de stocks de gants, d’alcool, de fiches, de films, etc. , toutes choses qui ne devraient pas manquer. Il y a aussi cette vieille revendication des syndicats depuis 2000 : l’ambulance. Aujourd’hui, malgré les promesses, il en existe une seule dans un état alarmant.

De part et d’autre, on se défend. Du côté de l’administration, on accuse les infirmiers et autres agents de soin de ne pas transmettre les briefings pour exposer les problèmes des services. Du coup, la machine se grippe et le feed-back n’existant plus, la communication devient mauvaise. Ceux qui sont ainsi accusés rejettent la faute sur l’administration de l’hôpital qui aurait ses propres priorités. Le problème du Dr. Zaba est revenu sur le tapis.

S’il est demandé à la direction générale de revenir sur sa décision concernant la pharmacie de la pédiatrie, une solution, selon nos sources, n’est pas à envisager à court terme au regard des passions que cristallise cette affaire. Et dans ce climat, il faut se demander si le fil du dialogue n’est pas aujourd’hui rompu entre les agents et la directrice générale de l’hôpital, Mme Korotoumou Ouattara. Nommée en novembre 2001, elle a su ramener le CHR de Ouahigouya sur les rails après la crise profonde consécutive à l’affaire Norbert Zongo. Le charme serait-il rompu ?

En tout cas, elle a surtout été violemment critiquée sur la rupture du stock de réactifs. Selon nos informations, les responsables de la pédiatrie auraient informé le mardi 5 octobre dernier le laboratoire, de la mort de 4 bébés par manque de réactifs.

En ces temps de paludisme, les enfants avaient besoin de sang et il fallait les réactifs pour vérifier l’hépatite dans les poches de sang existantes. La directrice générale qui sera informée de la situation aurait fait "un choix désastreux" selon de nombreux agents. Ainsi, au lieu de permettre à la mission de se déplacer à Ouaga avec son véhicule de service (qui a coûté plusieurs dizaines de millions à l’hôpital), elle a préféré évoquer des tensions budgétaires pour la faire partir par les transporteurs. Cela a peut-être coûté moins cher mais que d’incompréhensions et surtout la vie d’une femme qu’on aurait pu sauver. Le major du laboratoire, parti chercher les réactifs, est en effet revenu le soir avec les transporteurs.

La grogne monte donc à l’hôpital et l’AG n’a certainement pas permis à ses agents de s’entendre sur l’essentiel et trouver des solutions aux problèmes d’organisation et de fonctionnement qui s’amoncellent au centre hospitalier régional de Ouahigouya.

Par D. Parfait
Le Pays

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