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Crise à la mairie de Ouahigouya : "Halte à la diversion et l’intoxication"

Publié le mardi 12 octobre 2004 à 07h02min

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En réaction à l’écrit du secrétaire général adjoint du CCDE-Ouahigouya, Hamidou Ouédraogo, qui a vu en l’action des conseillers signataires de la motion de défiance contre le maire de Ouahigouya, un hold-up politique, ceux-ci reviennent à la charge.

D’autres révélations, chiffres à l’appui, nous sont apportées par les conseillers dissidents qui enfoncent le clou en demandant à Issa Joseph Diallo de rendre le tablier.

Persuadés de la véracité et du fondement des manquements graves du maire Issa Joseph concernant la gestion de la commune de Ouahigouya et très convaincu qu’un contrôle approfondi des services compétents nous donnera sans aucun doute raison, nous avions préféré ne pas trop noircir les pages des journaux.

Cependant, certains écrits notamment ceux parus le 28 septembre et le 05 octobre dans les journaux "l’Observateur Paalga" et "le Pays" nous obligent à sortir de notre réserve pour que certains esprits malveillants ne sèment et n’entretiennent la confusion parmi les honnêtes citoyens.

En effet, un prétendu Hamidou Ouédraogo signe au nom d’une association fictive (elle n’a jamais existé à Ouahigouya) et tente en vain dans une élucubration intellectuelle de discréditer l’action des conseillers signataires de la lettre de défiance à M. Issa Joseph Diallo.

Le sieur Hamidou Ouédraogo, gonflé de son vide, insulte l’intelligence et la personnalité des conseillers signataires en affirmant toute honte bue que leurs signatures ont été obtenues sous la contrainte sans y apporter la moindre preuve matérielle. Nous tenons ici à réaffirmer que notre action contre la gestion mafieuse du maire Issa Joseph Diallo est l’aboutissement d’un ras-le-bol latent que par esprit de camaraderie politique nous avons longtemps supporté.

Très sous-informé qu’il est, nous disons au sieur Ouédraogo Hamidou qu’au contraire c’est M. Issa Joseph Diallo qui a troublé le sommeil de plusieurs conseillers signataires en y envoyant à des heures indues de la nuit, des courtisans pour inciter ceux-ci à se désolidariser de leurs camarades. Aussi, à l’exception d’un seul qui nous a confié avoir été fortement corrompu, aucun signataire n’a désisté et nous tenons à travers cet écrit à réaffirmer notre profonde désapprobation quant à la gestion des affaires de la mairie par M. Issa Joseph Diallo.

Notre éducation et notre sens élevé de la politesse nous recommande de ne pas répondre aux propos grossiers et mensongers du sieur Hamidou Ouédraogo, président imaginaire de l’association fictive. Par ailleurs, nous apportons des précisions quant à certaines pratiques que nous avons dénoncées dans notre lettre adressée au MATD.

1. De la gestion des parcelles

M. Issa Joseph Diallo a utilisé à son profit exclusif les attributions de parcelles comme moyen de clientélisme politique, de corruption et de recrutement de courtisans acquis entièrement à sa personne et cela, en violation flagrante des textes réglementaires dans le cas d’espèce. En effet, le conseil a pris seulement trois (03) décisions par rapport aux attributions des parcelles.

La première lors de la session des 29, 30 et 31 juillet 2002 pour l’attribution de 346 parcelles aux résidants du secteur 10 ; mais le maire en a profité pour en distribuer en plus, près de 400 parcelles. A l’issue des attributions, beaucoup de résidents qui étaient propriétaires terriens se sont vus déguerpis au profit des gens non résidants dont des amis, des courtisans et des parents du maire Issa Joseph Diallo. Dans ce secteur, des réserves ont été morcelées et détournées de leur destination initiale pour satisfaire des comparses et parents. C’est le cas des réserves des lots 01 et 17 de la section EA et du lot 05 de la section EB.

La deuxième décision du Conseil municipal en sa dixième session des 25 et 28 juillet 2003 mandatait le bureau du Conseil pour résoudre les problèmes constatés par la commission de vérification. Il s’agissait notamment de satisfaire environ 800 personnes qui avaient payé les 25 000 francs et qui n’avaient pas été attributaires. Ce fut encore l’occasion inespérée pour Issa Joseph Diallo et au mépris des instructions du Conseil municipal de se tailler la part du lion au secteur n°01 (section CE bis) en partageant avec parents et amis de nombreuses parcelles et laissant dans la désolation beaucoup de citoyens.

La troisième décision est relative à l’attribution de 1500 parcelles communiquées par M. Issa Joseph Diallo, alors qu’en réalité il y en avait plus. En effet, un décompte rapide des parcelles disponibles met en évidence la dissimulation de près de 3000 parcelles par celui-ci comme en atteste les chiffres suivants :

Zone de Souli = 3018 parcelles Zone de Poedgo = 404 Parcelles Autres zones confondues = 435 parcelles Zone de Gorga = 1 694 parcelles Soit un total de 5551 parcelles auquel il faut soustraire 1500 environ attribuées dans le cadre des réclamations. Il resterait théoriquement plus de 4000 parcelles à attribuer.

Pourquoi le maire a-t-il communiqué au conseil du 10 août qu’il ne reste que 1500 parcelles à attribuer ? Qu’a-t-il fait des 2500 autres parcelles ? Il en a disposé par des attributions de complaisance et surtout à des fins de clientélisme politique, car son objectif inavoué était d’utiliser coûte que coûte les parcelles comme fonds de commerce politique afin de s’assurer une réélection à la mairie de Ouahigouya. Nous ne lui protestons pas cette ambition, mais ce qui est inadmissible c’est de le faire avec les richesses générées par le patrimoine foncier communal.

2. De la gestion du personnel

La mairie de Ouahigouya qui connaît des problèmes de trésorerie dus à la modicité des recettes municipales s’est paradoxalement transformée en un fourre-tout où on y recrute anarchiquement sans tenir compte de la planification budgetaire. Un personnel pléthorique recruté sans avis du conseil municipal, c’est le jeu favori de M. Issa Joseph Diallo. Tenez, un ex-agent communal, parti de la mairie pour malversations financières avérées a été rappelé au service de la comptabilité de la mairie au mépris des textes en vigueur.

3. De la gestion des attributions des marchés

Concernant ce domaine, la trouvaille de M. Issa Joseph Diallo a été d’utiliser le couvert d’une association dont le président est son acolyte (gérant de son hôtel, le Colibris). Cette association en même temps entreprise, est bénéficiaire de beaucoup des marchés de la mairie et gère par gestion déléguée certains équipements.

L’un des conseillers non signataire, interviewé par les journaux de la place sait comme tout le monde pourquoi il n’a pas signé. Sélectionné à tous les appels d’offres il a le monopole de la fourniture en mobiliers métalliques de la mairie.

Cela n’est que le côté visible de l’iceberg. Alors M. Issa Joseph Diallo, rendez le tablier avec dignité, car nous sommes certains que de pratiques accablantes et insoupçonnées des populations de Ouahigouya seront bientôt connues.

Pour les conseillers signataires de la motion, N. Simplice Ouédraogo

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