Monsieur le directeur de publication,

Suite à l’article intitulé : « La guerre des frères Diallo », paru dans l’Observateur Paalga du 05 octobre 2004, faisant état de la crise au sein du Conseil municipal de Ouahigouya, sous la plume de Alain St- Robespierre, il est écrit que : « Dès réception de la lettre, le ministre (NDLR, ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation), sans autre forme de procédure, demande au maire de présenter sa démission.

Celui-ci refuse, estimant qu’il n’a rien à se reprocher ». Nous nous inscrivons en faux contre cette assertion. A aucun moment, depuis le début de la crise, l’on ne peut affirmer que le ministre soit intervenu pour demander le départ de quiconque. Dans le souci de rétablir avec exactitude la vérité, je vous prie de porter ceci à l’attention de vos lecteurs.

La genèse

Une délégation des conseillers municipaux dépose une demande d’audience auprès du ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation. L’entretien a eu lieu le 23 septembre 2004. A l’ordre du jour : la remise officielle d’une lettre de démission de vingt-quatre (24) conseillers municipaux de Ouahigouya. Afin de s’imprégner de la situation qui prévaut au sein du conseil municipal, le ministre a souhaité entendre le premier responsable de la commune de Ouahigouya.

C’est ainsi que monsieur Issa Joseph Diallo a été reçu dès le lendemain en audience. Lors de cette rencontre, le maire a réfuté les griefs formulés contre lui. A la question à lui posée par le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation de savoir ce qu’il envisageait de faire par la suite, monsieur Issa Joseph Diallo a annoncé pour les tout-prochains jours une médiation des notables de Ouahigouya. A cette occasion, le ministre a aussi décidé de l’envoi d’une mission d’information et d’appui-conseil. Ce qui a été fait.

La mission y a séjourné pendant 72 heures et a pu rencontrer tous les protagonistes de la crise. Du reste, au moment où nous tracions ces lignes, cette même mission séjournait de nouveau à Ouahigouya. Il est à noter qu’en plus de l’initiative du ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, les notables de Ouahigouya s’investissent également pour une solution à la crise, et pour le bonheur des populations. Comme vous pouvez le constater, la démission du maire de Ouahigouya n’était pas à l’ordre du jour des entretiens entre le MATD et les protagonistes. Nous mettons quiconque au défi de prouver le contraire.

Du reste, la démarche du ministre de tutelle traduit l’extrême courtoisie qu’il entend instaurer entre la tutelle et les élus locaux. Cette philosophie de base vise à renforcer l’autorité et le prestige de l’autorité locale dans le contexte d’un processus de décentralisation toujours à la recherche de sa maturité. C’est pourquoi, il est fort déplorable qu’un entretien convivial et en tête-à-tête engendre une telle désinformation. Recevez, monsieur le directeur de publication, mes salutations confraternelles.

Elie Zan DCPM/MATD