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Fada : Séjour du président du MBDHP

Publié le vendredi 8 octobre 2004 à 06h46min

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H. Ouédraogo

Le président du Mouvement burkinabè des droits de l’Homme et des peuples ( MBDHP) Halidou Ouédraogo a séjourné à Fada les 22 et 23 septembre 2004. Un séjour qui lui a permis de s’imprégner de la situation de Baléré et appuyer à cet effet les efforts de la section locale du Mouvement dans le Gourma, de l’administration et des autorités coutumières.

Halidou Ouédraogo a rencontré sa Majesté Kulpiedieri, le chef Peul de Fada, le haut-commissaire du Gourma, le procureur près le tribunal de Grande Instance de Fada. Il a effectué une visite aux détenus de Baléré et a eu une séance de travail avec les militants MBDHP. C’est dans cette dynamique que Sidwaya l’a rencontré. Il évoque dans cet entretien un certain nombre de questions d’actualité.

Halidou Ouédraogo (H.O) : La lecture la plus dramatique, puisque cette question a causé la mort et le meurtre de plusieurs personnes. Une dizaine au moins et a ouvert des plaies dans la communauté gulmancé et quand je dis dans la communauté gulmancé j’entends aussi bien des Peuph, des Mossi, des Yana.

Toute communauté qui vit sur le territoire du Gulmu est intéressée par ce drame qui est né à la suite d’un certain nombre de différends qui pouvaient à mon sens être réglés et qui n’ont pas pu l’être du fait d’un certain nombre d’impondérables. Pour moi l’administration doit s’investir à fond . Nous avons rencontré une administration qui s’y met, mais on n’en parle pas. Nous avons rencontré sur place les autorités coutumières qui s’y emploient, nous avons noté les efforts aussi bien au niveau du Gourma, qu’au niveau des différentes communautés. Nous avons noté une magistrature qui s’y met pour trouver des solutions, mais tout cela demande à être connu pour être supporté, pour être encouragé, afin que les résultats soient tangibles.

Nous nous sommes appuyés surtout sur le compte rendu des efforts faits par notre section depuis la première semaine de juillet, et sur également le compte rendu d’une mission de haut niveau que nous avons envoyée ici et qui a préparé notre arrivée. Nous repartons après avoir collecté des informations, nous avons des indications, nous aurons des suggestions à faire dans le sens de la résolution de cette question.

S. : Quelle appréciation faites-vous de la dynamique de votre mouvement au Gourma ?

H.O : C’est un mouvement très fort, parce que j’ai énuméré l’ensemble des questions auxquelles la section fait face. Il y a non seulement les questions de Baléré, mais aussi les questions des exécutions extra judiciaires. Il y a les questions du grand banditisme et il y a toutes sortes de questions quotidiennes des droits humains qui ont plus ou moins été évoquées et traitées par notre section et qui fait des rapports suivis, rationnels, fouillés et qui nous donnent des indications.

Il faut donc trouver la voie à cette situation.

S. : Vous venez d’évoquer la question de l’insécurité, qui demeure une préoccupation à l’Est, qu’est-ce que le MBDHP propose comme alternative pour juguler le fléau ?

H.O : Ce que nous proposons comme alternative viendra et va s’ancrer dans notre expérience du traitement de cette question. D’abord un fait est de relever le cas selon lequel c’est le MBDHP qui protège les bandits. Le MBDHP ne protège pas les bandits, nous pensons que celui qui se met à dos la loi, doit être puni.

De ce point de vue, nous avons donné des indications, nous avons travaillé dessus et nous avons appelé les jeunes à faire doucement, à ne pas s’embarquer dans les chemins du banditisme parce que cela conduit à la violence gratuite, à des assassinats d’honnêtes citoyens. Nous avons appelé les autorités à leur donner du travail, à les encadrer et à travailler à une justice équitable indépendante en vue du traitement de ces questions.

Nous avons aussi dit notre aversion des exécutions extra judiciaires parce que nous ne pouvons pas cautionner qu’on tue nos jeunes comme ça alors que le grand banditisme au Burkina c’est la délinquance en col blanc. C’est un ensemble de problèmes à traiter sur laquelle notre philosophie est bien connue.

S. : Vous avez marqué votre passage à Fada en tant qu’agent de l’Etat il y a quelques années de cela. Aujourd’hui vous séjournez dans votre ancien "poste", quel changement vous avez pu constater en l’espace de quelques années ?

H.O. : J’ai rendu visite à mes collègues au Tribunal de Grande Instance. Nous avons vu que les lieux n’ont pas changé et c’est dommage. Ils sont toujours dans le même cagibi et les toits sont mouillés en cette saison, et on sait qu’ils traitent de graves dossiers de grande criminalité. A raison d’un mois sur quatre il y a des grandes attaques de bandes armées qui sont signalées. Il faut une sécurité pour les maisons qui ne sont pas clôturées. Des maisons supplémentaires ne sont pas construites, alors qu’ils sont 5 magistrats. Nous, nous étions 3. Il leur faut un minimum de sécurité. Nous avons constaté qu’ils travaillent beaucoup, ils sont ouverts, ils ont un matériel Bureautique. On n’en avait pas et c’est un bon point .

Fada connaît des établissements secondaires, quelques constructions ; le secteur informel s’est développé mais Fada reste Fada. Il faut assainir la cité, il faut faciliter la vie dans le domaine de la santé, de l’éducation des populations, tout n’a pas changé et cela semble être le lot commun du pays réel de façon générale à travers le Burkina Faso. Il faut que les uns et les autres, surtout l’administration, la politique fassent un effort pour marquer des régions qu’ils habitent en offrant des services à la population.

Issaka OUEDRAOGO
AIB/Fada

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