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CHR de Koudougou : La gestion du DG décriée

Publié le jeudi 7 octobre 2004 à 09h43min

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Le jeudi 30 septembre 2004 a eu lieu à la salle de conférence de l’hôpital de l’Amitié, une assemblée générale (AG) du Syndicat national des travailleurs de la santé humaine et animale (SYNTSHA). A l’ordre du jour : la vie de l’hôpital.

La vie à l’hôpital. Ce seul point a suffi pour mobiliser les travailleurs de l’hôpital de l’Amitié, militants du SYNTSHA, à cette Assemblée générale. Une mobilisation qui selon les participants, a positivement surpris. A les entendre parler, les travailleurs de cette structure traîneraient généralement le pas quand il s’agit de rencontre syndicale.

Mais le contraire s’est produit cette fois-ci par la qualité de la participation et surtout des interventions. A plusieurs reprises, cette remarque a été faite lors de l’A.G.
Rien de surprenant quand on sait que dans les couloirs de l’hôpital, on parlait beaucoup des problèmes de cet établissement. On a même regretté que cette AG ait été convoquée tardivement. Ce qui a fait dire à un participant qu’"il ne faut pas attendre que la situation pourrisse pour que la solution finale soit l’amputation".

L’essentiel des débats de cette rencontre a porté sur les problèmes que l’hôpital vit actuellement. Les travailleurs ont tenté de dépeindre les situations difficiles qu’ils vivent dans leur service. Au labo, on a parlé de ruptures fréquentes de réactifs et de transfuseuses défectueuses.

En gynécologie, on dit que les ciseaux et les bistouris ne couperaient plus. Des tables d’opération en chirurgie qui ne tiendraient plus. Le groupe électrogène, dit-on, n’aurait plus d’automatisme. S’il y a panne d’électricité, il faut rechercher le technicien pour mettre la machine en marche. Les ambulances seraient fréquemment en panne et le standard a des difficultés.

Des mécontents à la maternité

La gestion du personnel n’a pas été épargnée à cette AG. Le point qui a surtout retenu l’attention des participants est la gestion des attachés de santé à la maternité et en chirurgie. Avant l’arrivée de l’actuel Directeur général (DG) explique-t-on, les attachés faisaient la rotation entre ces deux services. Ceci avait l’avantage selon les travailleurs, de permettre à tous les attachés d’être en contact avec tous les cas d’intervention chirurgicale qui se présentaient à l’hôpital.

Les choses se déroulaient ainsi jusqu’à l’arrivée du DG actuel qui aurait décidé de mettre fin à cette pratique. Avec lui, les attachés sont affectés, donc fixés en maternité ou en chirurgie. Cette décision a créé des mécontents surtout ceux qui sont restés à la maternité. Là-bas, il n’y aurait qu’un seul cas d’intervention selon les agents concernés : la césarienne. Ces attachés se plaignent parce qu’ils risquent de perdre la main dans les soins pour les autres cas.

Pire, il semble que ce sont les indésirables qui seraient gardés à la maternité. Cette situation a donc créé une crise entre les travailleurs eux-mêmes et cela a été ressenti au cours des débats à l’AG. Les responsables syndicaux ont promis de s’investir pour résoudre ce problème.

Un autre problème de gestion de personnes soulevé à cette rencontre est le cas des filles de salle. Elles seraient selon les explications, affectées à la pharmacie, alors qu’il y aurait un déficit de personnel de nettoyage. Des problèmes de gestion de sous ont été aussi évoqués. Des chèques auraient été remis à la direction dont la gestion semble-t-il n’a pas été transparente.

Il s’agissait de 700 mille FCFA de ristourne remis par la CAMEG, de 500 mille et de 300 mille FCFA pour l’organisation de la journée de l’enfance à la pédiatrie. Les travailleurs disent qu’ils ne savent pas où ces sommes sont rentrées. Le Directeur général, Monsieur Barry Hassan, a du pain sur la planche parce qu’à son retour (il est en mission à Brieux une ville française), il aura à se pencher sur ce dossier.

"Rencontre de vérité"

Apparemment, ce qui a révolté les militants du SYNTSHA, c’est le voyage à Brieux. Brieux est une ville jumelée à Koudougou. Et l’hôpital de l’Amitié en partenariat avec un centre hospitalier dans cette ville, effectue des voyages d’échanges à Brieux. Mais les travailleurs semble-il, avaient critiqué ces voyages. Selon eux, ils sont coûteux pour le budget de l’hôpital. En plus, ces échanges ne seraient pas très bénéfiques pour le CHR. Ceux qui vont à Brieux pour des formations, à leur retour, ne restent pas plus d’un an à Koudougou car ils sont affectés ailleurs.

Le DG aurait donc promis de suspendre ces voyages pour "voir clair" avant toute décision explique-t-on à cette A.G. Ils ne comprennent donc pas que le bilan de cette investigation n’ait pas fait alors que le voyage à Brieux est programmé cette année. De plus, pour ceux-ci, le moment aurait été mal choisi. On ne peut pas dire, selon eux, qu’il n’y a pas d’argent pour faire face aux problèmes de réactifs et autres dépenses pendant qu’on trouve de l’argent pour aller "se balader" en France.

Ce sont donc de tous ces problèmes que le bureau du SYNTSHA voulait discuter auprès de ses militants avant de rencontrer le DG dès son retour de Brieux. Cette Assemblée générale a vraiment pris l’allure d’une rencontre de vérité, parce que même le bureau syndical n’a pas été épargné. Les membres ont été mis en garde. Selon les militants, il y a des membres du bureau qui sont de mèche avec le DG. On les voit fréquemment à la direction et ils enverraient des E.mail au DG dans sa retraite à Brieux. Des messages qui le renseigneraient sur ce que font les travailleurs. Une accusation que le bureau n’a pas voulu totalement endosser.

Noraggo Paul HIRY
Le Pays

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