LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Avec de la persévérance et de l’endurance, nous pouvons obtenir tout ce que nous voulons.” Mike Tyson

Le banditisme se complexifie à l’Est : Le gouverneur "bande ses muscles"

Publié le vendredi 26 août 2011 à 02h11min

PARTAGER :                          

Le banditisme prend des tournures à la fois inquiétantes et complexes dans la région de l’Est, mais le gouverneur, un officier de gendarme, a espoir dans la stratégie de riposte qu’il est entrain de mettre en place. Il s’est exprimé sur le sujet le 22 août 2011.

A peine installé, le gouverneur de l’Est, Bertin Somda, a fait un amer constat sur l’insécurité qui se manifeste par des braquages multiformes dans sa zone. « C’est un grave fléau qui a tendance à ressurgir », a-t-il confié. Selon lui, il ne passe pas une semaine sans que des cas d’attaques ne soient signalés.

Les bandits changent constamment de stratégies et de modes opératoires. Dans un village de la Gnagna, explique le gouverneur, un gang de six personnes a attaqué les habitants vers 3h 30 du matin. Lorsque les agents de sécurité sont arrivés sur place, ils étaient déjà partis avec de fortes sommes d’argent.

« Ils changent constamment leur méthode », regrette le gouverneur. Certains bandits enroulent des kalachnikovs dans des nattes et circulent sur des vélos. A les voir, ce sont de paisibles paysans. Mais le moment venu, ils effectuent des attaques-éclaires, puis dissimulent à nouveau l’arme du crime. C’est ainsi qu’ils se dérobent du regard des agents de sécurité. D’autres désertent les principales voies pour se rabattre sur les axes routiers secondaires.
Le gouverneur Somda dit mettre tout en œuvre pour étudier tous les contours du phénomène et lui apporter une réponse adéquate. Un document est disponible, mais il n’a pas voulu dévoiler le contenu à la presse.

« Si je donne mon idée qui va être publiée, les délinquants en profiteront », a-t-il fait comprendre en souriant. Toutefois, on sait déjà que la collaboration avec la population connaîtra un changement. Pour le gouverneur, il faut pouvoir recueillir les informations auprès des bonnes volontés sans exposer ces personnes.

Les paysans ne comprennent pas les banques

Car bien souvent, appréhendés, les bandits se retrouvent plus tard dans la rue et prennent les dénonciateurs pour cibles. De même, le comportement de la population est de nature à exacerber le phénomène. Dans le village évoqué plus haut, les agents ont trouvé sur les lieux des matelas éventrés. Ils servaient de cache d’argent.
Dans cette région, de riches paysans ont l’habitude de conserver à la maison les recettes issues de la vente des produits d’élevage ou d’agriculture. « Ce n’est pas que les villageois n’ont pas confiance aux banques, mais ils ne comprennent pas qu’après avoir déposé 100 mille, ils se retrouvent avec 99 mille. Ils ne comprennent pas le sens des agios et autres commissions », explique le gouverneur.
Le gouverneur compte sur toutes les forces en présence (polices, gendarmerie, armée, douane, Eaux et forêts), mais aussi sur la population. De son avis, « le travail consistera à mettre nos idées ensemble pour pouvoir sortir la méthode de lutte contre le banditisme ».

Une rencontre sur le sujet est prévue avant la fin de ce mois. Le projet qui en sortira sera soumis à l’appréciation du gouvernement car, la lutte contre le banditisme implique des aspects financiers. Le Premier ministre est bien au parfum de la réalité sur le terrain. Les agents qui l’accompagnaient durant sa tournée étaient bien équipés et des équipes faisaient la patrouille sur tous les axes de l’itinéraire de la visite. Pour sa part, le gouverneur croît en ses chances d’obtenir des résultats. Il fonde ses espoirs sur sa croyance, son expérience, sur ces collaborateurs et sur la population.

Aimé Mouor KAMBIRE

Sidwaya

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Route Didyr-Toma : 12 mois de retard, 7 km de bitume sur 43 km