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Barrage Comoé de Moussodougou : Attention danger !

Publié le mercredi 10 août 2011 à 02h19min

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Construit il y a 20 ans sur le fleuve Comoé à quelques encablures du département de Moussodougou et à une quarantaine de kilomètres au Nord de Banfora, le barrage Comoé ne rassure plus. L’effritement par endroits, de sa digue, suivi de l’infiltration des eaux, présente aujourd’hui une menace sérieuse pour la survie de cet ouvrage. En tout cas, c’est le constat qu’a pu faire le dimanche 7 août 2011, le ministre en charge de l’Agriculture et de l’Hydraulique, Laurent Sédogo, entouré de ses techniciens.

D’une capacité de 38 millions de m3, le barrage Comoé joue un rôle stratégique dans la région des Cascades. En plus de l’irrigation des plantations de canne à sucre et de la plaine agricole de Niofila (Douna), c’est à partir de cet ouvrage que l’Office national de l’eau et de l’assainissement (ONEA) alimente les villes de Banfora et de Sidéradougou en eau potable. Pourtant, le constat est alarmant. Le mécanisme de surveillance a détecté depuis quelques années, des anomalies suffisamment graves sur ce barrage. Non seulement les infiltrations d’eau ont effrité la digue en aval, et à deux endroits, mais aussi le sol s’est affaissé aux mêmes points provoquant des écoulements d’eau.

Il y a donc péril en la demeure sur la digue. Même à l’œil nu, ces anomalies sont perceptibles. Face à la gravité de la situation, le ministre Laurent Sédogo n’écarte pas « une catastrophe d’une ampleur extrême » pour la région. En termes clairs, la digue menace de céder. Ce barrage étant construit en hauteur, on n’ose pas imaginer (touchons du bois), ces 38 millions de m3 d’eau déferler à une vitesse vertigineuse sur la SOSUCO et la ville de Banfora. « Il faut prendre des dispositions urgentes pour ne pas en arriver là », a déclaré le ministre Sédogo, à la fin de la visite. Face donc à la gravité de la situation, deux solutions majeures sont envisagées. La première d’un coût de 2, 5 milliards de F CFA consiste en la pose de parois étanches en profondeur, afin d’éviter l’infiltration des eaux.

Ces travaux nécessiteront l’évacuation de l’eau du barrage. Il faudra donc évacuer l’eau du barrage pendant au moins une semaine et par conséquent, priver la SN-SOSUCO, la plaine de Niofila et les villes de Banfora et de Bérégadougou, d’eau. La seconde option plus radicale, vise à intervenir directement pour arrêter l’écoulement des eaux. Mais la solution la plus plausible, a cité le ministre, pourrait être l’ouverture d’une tranchée jusqu’à la roche. Cela consistera à ouvrir une entaille de près de 80 cm et de couler tout au long de la digue, une matière imperméable pour freiner définitivement l’infiltration des eaux. « Il faut des appareils spéciaux pour couper de façon chirurgicale, les zones affaissées, tout en évitant les vibrations qui pourraient porter préjudice à la digue », a confié le ministre qui a relevé au passage, que les entreprises spécialisées dans ce genre d’intervention ne courent pas les rues.

Cette option ne nécessitera pas moins de 4 milliards de F CFA à rechercher. En attendant donc la mise en œuvre de ces travaux, le ministère table sur une mise sous surveillance du barrage. Ce qui voudrait dire qu’il faut équilibrer la charge d’ eau, afin d’éviter que les failles ne s’accentuent. En clair, il s’agit d’éviter que le barrage ne se remplisse jusqu’à sa côte maximale. Ce qu’il faut cependant relever, c’est que ces anomalies datent de la fin de la construction du barrage en 1991, c’est-à-dire depuis 20 ans. Dès la mise en eau, s’est souvenu un technicien de ce département, des failles se sont aussitôt présentées en amont, tout comme en aval de la digue et ont nécessité des travaux supplémentaires qui ont fini eux aussi, au fil des années par montrer leurs limites.

Frédéric OUEDRAOGO (Ouedfredo2003@yahoo.fr)

Sidwaya

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