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Campagne agricole 2004 2005 : Le Mouhoun entre doute et espoir

Publié le lundi 4 octobre 2004 à 07h29min

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La campagne agricole 2004-2005 est inquiétante sur toute l’étendue du territoire national, par rapport à la campagne précédente où la Boucle du Mouhoun avait enregistré un taux de 22% de couverture en besoin agricole.

Cette année, quoique acceptable, elle n’est pas très rassurante. Dans l’entretien qui suit, le Directeur régional de l’Agriculture, de l’hydraulique et des ressources halieutiques de la Boucle du Mouhoun fait l’état des lieux. Pour lui l’espoir est permis.

"Le Pays" : Vous venez d’effectuer une tournée de suivi de la campagne 2004-2005, quelle est la situation dans votre région ?

Maurice Traoré : Pour l’heure, la situation de la campagne agricole 2004-2005 est acceptable dans l’ensemble de la Boucle du Mouhoun et se caractérise comme suit :
- les hauteurs d’eau enregistrées au niveau des principaux postes suivis au cours de la présente campagne sont sensiblement égales à la moyenne pluviométrique des cinq dernières campagnes mais inférieures à celles de la campagne précédente qui est jugée exceptionnelle ;
- un début de campagne assez difficile. L’installation de la saison a été effective au cours de la 3e décade de juin et 1re décade de juillet. Les conséquences immédiates ont été l’importance des resemis, les semis à sec et l’utilisation de variétés précoces pour s’adapter au raccourcissement de la campagne ;
- un développement rapide des cultures dont les principaux stades au 20 septembre sont : l’initiation paniculaire, l’épiaison et la maturation pour les céréales, la capsulaison et/ou la maturation pour le coton ; la floraison et la maturation pour les légumineuses. Toutefois on ressent le besoin de 2 ou 3 pluies bien réparties dans le temps pour garantir un niveau de production proche de celle de l’année dernière.

Est-ce que malgré tout, l’espoir est permis ?

Au vu du stade de développement actuel des cultures, le retard accusé en début de campagne a été très rapidement rattrapé grâce à l’utilisation des variétés précoces et autres pratiques culturales (l’utilisation de la fumure organique, le semis à sec, le fractionnement des fertilisants...). Néanmoins, nous souhaitons enregistrer deux pluies pour boucler la saison de façon satisfaisante. Pour l’instant, l’espoir est permis (l’entretien a été réalisé le 20 septembre dernier, ndlr).

Y aurait-il des localités dans lesquelles des poches de sécheresse sont prononcées au point de compromettre la campagne ?

Selon les données pluviométriques dont nous disposons et les observations effectuées au cours de notre tournée de suivi de la campagne, il a été noté des poches de sécheresse allant de 5 à 10 jours dans certains départements. Kouka (Banwa), Nouna et Bomborokuy (Kossi), Ouarkaye et Dédougou (Mouhoun), Di et Toéni (Sourou) avec quelques conséquences négatives sur les semis tardifs de maïs. Environ 25% des superficies emblavées en maïs de façon tardive seraient compromises par cette poche de sécheresse. Souhaitons vivement que cette poche ne perdure afin de ne pas compromettre dangereusement les autres cultures.

Certaines populations de la région ne seraient- elles pas menacées d’une éventuelle famine ?

Je crois que c’est un peu trop fort de parler de famine à l’heure actuelle. Malgré les poches de sécheresse et la menace acridienne, des récoltes sont attendues. Déjà, il y a l’apparition des nouveaux produits (maïs, fonio, niébé, etc.) dans les villages et sur les marchés.

En plus, pour la campagne sèche, le programme de petite irrigation villageoise sera poursuivi pour la production de cultures diversifiées tels que le maïs, le niébé, le manioc, les fruits et légumes. Tout en souhaitant une bonne issue de la campagne humide, j’invite l’ensemble des producteurs à s’engager davantage dans la mise en oeuvre du programme de petite irrigation comme un moyen de sécurisation de la production agricole. Afin de minimiser les effets néfastes des caprices climatiques, à l’avenir un accent particulier devrait être mis sur l’application rigoureuse des thèmes de base telle que l’utilisation des varitétés améliorées et de la fumure organique.

Notre pays est sous la menace acridienne, quelles sont les dispositions que vous avez prises pour parer à toute éventualité dans votre région qui fait frontière avec le Mali où la menace semble plus sérieuse ?

Je crois qu’au plus haut niveau du département, une volonté a été affichée et des dispositions ont été prises par les directions centrales et régionales pour faire face à la menace acridienne. Au cours de ma récente tournée de suivi de la campagne, j’ai personnellement parcouru les zones frontalières avec le Mali que sont le département de Di dans le Sourou et celui de Djibasso dans la Kossi ; mais il n’est noté aucune présence de ces insectes.

Au niveau de la région de la Boucle du Mouhoun, les dispositions suivantes sont prises :
- la mise en place des comités de veille dans les villages dont le rôle est de prospecter et d’alerter les agents de terrain ou les autorités de toute présence inhabituelle de population de criquets ;
- aux niveaux départemental et provincial, la mise en place de comités de prospection et de lutte ;
- l’installation d’une radio (RAC) à Dédougou aux fins de faciliter la communication ;
- l’approvisionnement des zones frontalières en appareils et en produits de traitement.

Quel est votre message à l’endroit des producteurs ?

Compte tenu de la situation de la campagne, les producteurs doivent élever leur niveau de responsabilité en gérant au mieux leurs volumes de récoltes obtenus et disponibles.

Propos recueillis par Serge COULIBAL


LES BRUITS DE LA VILLE

* Lutte contre le Sida et les IST : la direction régionale de la Police sensibilise son personnel

De nos jours, le Sida frappe sans distinction de sexe, d’ethnie ou de religion. La meilleure arme de lutte contre ce fléau est incontestablement l’information et la sensibilisation. C’est dans cette logique que la direction régionale de la police a entrepris la semaine dernière des actions pour sensibiliser et conscientiser son personnel. Des projections de films sur la pandémie suivies de débats et des émissions ont été organisées.

* Les éléments de la CRS assainissent l’orphelinat Sainte Cécile

Les éléments de la Compagnie républicaine de sécurité de Dédougou ont procédé le 30 septembre au nettoyage de la cour de l’orphelinat Sainte Cécile. Le moins que l’ on puisse dire c’ est que cette action des policiers est la bienvenue. La soeur Bernadette Ouédraogo, Soeur supérieure et responsable de l’orphelinat n’en croyait pas ses yeux.

Pour elle, l’action de la CRS permet aux orphelins d’être à l’abri des reptiles, car la cour était véritablement envahie d’herbes. Aussi c’est une bonne initiative que les hommes ont développée pour soutenir et contribuer à l’éducation des orphelins. Souhaitons que d’autres initiatives puissent être développées par d’autres structures et associations pour venir en aide aux soeurs de l’Immaculée Conception qui hébergent et prennent en charge gratuitement ces orphelins. L’orphelinat Sainte Cécile compte de nos jours plus de 40 enfants.

Le Pays

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