Le mercredi 18 mai 2011 a été une journée singulière dans la commune de Boussouma. Ce jour-là a eu lieu, pour la première fois, une marche de protestation de la jeunesse. Selon les organisateurs, elle avait pour objectif de dénoncer la gestion de la commune par le maire Issiaka Isidore Ouédraogo. La marche est partie du centre de loisirs de la commune et a pris la direction de la préfecture. Les marcheurs brandissaient des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Non à la mauvaise gestion de la commune ! », « Non aux vols des vivres ! », « Non aux vols du ciment ! ». Lassané Ouédraogo, conseiller de l’association des jeunes de Boussouma, a pris la parole pour réaffirmer la volonté des jeunes d’avoir des réponses claires à leurs préoccupations relatives à la gestion de la mairie.

La marche s’est poursuivie jusqu’à la direction de la brigade de gendarmerie pour prendre fin à la mairie.Là, la délégation des marcheurs a remis un message au maire. Le bourgmestre avait à ses côtés son premier adjoint, Adama Sawadogo, et le préfet de Boussouma, Vital Placide Simporé. Dans leur message, les manifestants ont demandé à voir clair dans la gestion des parcelles, de la carrière de la CIMAT qui reverse 5 000F CFA à la commune par chargement de terre, du comité de jumelage. Des comptes sont aussi demandés au premier responsable de la mairie concernant la gestion de la maison des jeunes de Boussouma, du ciment du cinquantenaire, etc. Dans leur message, les marcheurs ont aussi exigé le renouvellement immédiat des bureaux du comité de jumelage, du comité de gestion du CSPS, des APE.

Le maire Issaka Isidore Ouédraogo, interrogé sur les griefs faits à sa gestion, dira que tout a commencé par des rumeurs sur la mauvaise gestion des APE, du bureau du comité de jumelage, du bureau de la maison des jeunes, etc. Il a dit avoir eu une rencontre avec les responsables de ces structures incriminées et aussi rencontré les jeunes le lundi 16 mai 2011. Il en est ressorti que les bureaux de ces structures allaient être renouvelés. A en croire le maire, les jeunes ont salué les mesures prises au sortir de la rencontre. A la question de savoir quelles actions entreprendra-t-il pour mettre les jeunes en confiance, le maire a dit qu’il mènera des enquêtes et agira en fonction des résultats.

En attendant, les jeunes n’entendent pas baisser la garde. Ils se sont retrouvés le 21 mai dernier pour faire le bilan de la marche du 18. Ils se sont dit satisfaits de son déroulement pacifique et de la mobilisation. A l’occasion, ils se sont donné le droit d’organiser une autre marche si d’ici le 25 mai 2011 le maire ne répond pas à leurs préoccupations.

Boureima KINDO (Collaborateur)

Le Pays